lundi 7 décembre 2009

Les chroniques de Rose Polymath

Tant que je suis dans la vulgarisation j'en profite pour faire une petite référence littéraire que je dois à mon regretté G-Prof, décédé bien trop tôt, à qui je dois nombreuses de mes réflexions.

Ian Stewart, dont j'ai parlé dans mon post précédent, est un mathématicien qui a travaillé notamment sur la vulgarisation scientifique. Je l'ai découvert à travers trois bandes dessinées passionnantes.

Les chroniques de Rose Polymath comptent trois tomes : Ah les beaux groupes, Les fractals et Oh! Catastrophe. Ces trois ouvrages traitent des trois théories mathématiques du même nom. La particularité de ces livres est qu'ils expliquent de façon abordable pour tout un chacun des théories mathématiques qui sont assez compliquées à comprendre lorsque l'on est pas matheux.

Ces livres ont été publiés en France dans les années 80 aux éditions Belin. Si vous avez l'occasion de les trouver, essayez de les lire, ils en valent le détour.

Les mensonges pour enfants

J'aimerai ici parler d'un sujet qui m'intéresse tout particulièrement. Ce concept n'est pas de moi, j'ai eu l'occasion de le trouver dans un ouvrage de vulgarisation coécrit par messieurs Jack Cohen et Ian Stewart, sur une illustration littéraire de l'œuvre de Terry Pratchett.

Toute la question est ici de voir l'éducation comme un mensonge intelligent que l'on utilise afin que l'enfant à éduquer puisse comprendre une notion trop vaste pour sa maturité. C'est effectivement une grande partie du travail d'enseignant : trouver le mensonge le plus adapté à la situation.

Prenons un exemple : l'arc-en-ciel. Tout le monde a déjà vu un arc-en-ciel, et tout le monde c'est déjà demandé "Pourquoi voit-on un arc-en-ciel après la pluie ?". Et c'est là que tous les scientifiques donnent la même réponse : c'est à cause de la réfraction de la lumière par les gouttes de pluie. Vous avez déjà tous fait l'expérience de la réfraction, soit en utilisant un prisme, soit en observant les arcs colorés qui apparaissent sur un CD (c'est en fait lié aux multitudes de minuscules sillons dans le CD qui sont tous orientés de la même façon, on appelle cela un réseau) ou encore par d'autres méthodes moins connues. Et alors c'est effectivement logique de se dire : et bien l'eau va réfracter la lumière du Soleil et op ça forme un arc-en-ciel.
Et c'est totalement faux. Mais pourrait-on dire la vérité à un élève ? Il ne comprendrait pas du tout cette notion si commune mais ô combien complexe. Pour vous montrer dans les grandes lignes sachez qu'un arc-en-ciel n'est pas le fait d'une réfraction "normale", la preuve en est que quelque soit votre position par rapport à l'arc-en-ciel, ce dernier ne bouge absolument pas (regarder bien ce phénomène lorsque vous "fabriquez" un arc-en-ciel en arrosant votre jardin). C'est un phénomène lié à la nature ondulatoire de la lumière, les gouttes de pluie forment un immense système diffractant périodique et une interférence d'onde produit l'arc-en-ciel, c'est un phénomène quantique.
Vous avez compris ? C'est peut-être pour cela que le phénomène de l'arc-en-ciel se voit en bac+5 et non au lycée.

Pour en revenir au sujet de mon post, je trouve cette notion de mensonge pour enfant extrêmement intéressante. Elle m'a permis de voir mon enseignement sous un jour nouveau qui me permet plus simplement de passer au-dessus de certains notions qui me posaient des problèmes.

Je terminerai en citant une phrase que j'ai trouvé dans le second livre des mêmes auteurs qui explique en gros ce qu'est la science :

Le progrès scientifique consiste à raconter des mensonges toujours plus convaincants à des enfants toujours plus mûrs.
La science du Disque-Monde II : Le Globe, Terry Pratchett, Ian Stewart & Jack Cohen

jeudi 3 décembre 2009

Un commencement difficile

On peut penser ce que l'on veut, mais commencer le métier d'enseignant avec des classes comme celles que je commence c'est extrêmement difficile. J'ai eu cinq heures de cours avec mes quatre nouvelles classes lundi et mardi, et j'ai découvert des choses assez impressionnantes.

Il était convenu que j'arriverai avec une demi heure d'avance afin de pouvoir rencontrer le principal adjoint avant de prendre les classes. Je me suis permis d'arriver avec une heure d'avance. Mon collègue et ami F-Prof qui travaille là bas m'a montré ma salle et m'a expliqué quelques petites choses. Je suis ensuite allé au bureau de l'adjoint qui est arrivé avec du retard. Sur les dix minutes qu'il restait, un enseignant est entré dans le bureau sans se faire annoncer et a discuté avec l'adjoint pendant cinq minutes. J'ai donc dû finalement prendre mes classes sans aucune aide.

Je n'avais pour l'occasion que la liste des élèves, mais pas leurs photos. Et ce fut ma première erreur. Ils ont tout simplement refusé de me donner leur vrai nom, s'amusant à se prétendre d'autre, à répondre présent à plusieurs noms. Après m'avoir fait tourner en bourrique pendant quinze bonnes minutes je me suis énervé et ils se sont retrouvés à faire du copiage de livre.

L'autre classe qui m'a posé des problèmes est également très particulière. Incapable de se taire, refusant de travailler, le stagiaire qui m'a précédé n'a pas su les tenir, et reprendre le contrôle de la situation va être compliqué. Heureusement que je suis soutenu par mes proches et notamment F-Prof car sinon mes semaines deviendraient très dures.

Les deux autres classes que j'ai là bas sont d'un niveau faible, sont difficiles à mettre au travail, mais savent respecter les règles que j'impose. Je pense qu'avec elles-deux je vais réussir à faire quelque chose. Nous verrons bien pour les autres.

Je suis tout de même très étonné de découvrir un collège comme cela. C'est presque une zone de non droit. La direction est en guerre avec le corps enseignant. Les élèves sont insultants et n'ont rien à faire de tout ce qui se passe. C'est ce que j'aurai envi d'appeler une "zone perdue". Je verrai bien l'évolution au cours de mes heures là bas.

Y-Prof sera bientôt blindé...

lundi 30 novembre 2009

Une question de vocabulaire

Depuis cette année je suis un TZR : Titulaire en Zone de Remplacement. Mais en fait par raccourcis j'attends plus qu'on nous appelle les ZR. Donc finalement nous ne sommes pas des Remplaçants mais des Zone de Remplacement... Ça nous déshumanise un peu non ?

Le conseil d'administration

Mardi dernier j'ai eu mon premier conseil d'administration. Cette réunion avait pour but de présenter le budget de l'établissement et de voter différents points.

Sur 24 personnes inscrites au conseil nous étions 21. Apparemment un tel score est rare. Ces personnes se partageaient entre le corps enseignants, le corps administratifs, les personnels ATOS (personnels Administratif, Techniciens, Ouvriers, Santé), des représentants de la commune et du conseil général ainsi que les délégués des délégués d'élèves et les délégués des délégués de parents d'élèves. En tout cas cela faisait du monde.

Nous avons commencé par les affaires pédagogiques.
Dans un premier temps nous avons voter la constitution des différentes commissions : le conseil pédagogique, la commission permanente, le conseil de vie scolaire, le conseil de discipline, la commission appel d'offre et la commission sociale. Je fais parti de certaines de ces commissions et j'aurai peut être l'occasion d'en reparler au cours de l'année.
Suite à cela nous avons parlé de l'école ouverte, du rallye mathématique, de la journée de solidarité. Je reviendrai sur ces points plus tard.
Ensuite la direction nous a présenté le fonctionnement de l'accompagnement éducatif, où j'apparais plusieurs fois. Et enfin l'organisation des portes ouvertes dont je fais également parti.

Après ces quelques informations nous sommes passés à la partie qui m'intéressait le plus : le budget. Effectivement je me pose, depuis que je suis enseignant, cette question : mais combien coûte donc un établissement scolaire ? Et bien j'ai appris quelques choses intéressantes.
Je ne vais pas vous faire la liste de tout ce que coûte un établissement scolaire ni donner toutes les entrées comptable du budget, c'est limite indigeste. Cependant je vous propose quelques entrées pour vous expliquer comment cela marche. Toutes les dépenses que je vais donner sont des estimations pour l'année 2010.

L'achat des manuels scolaires est de 5000 €, l'impression des carnets de correspondance est de 1200 €. Le crédit ouvert pour les photocopies est de 4300 € (et oui on photocopie beaucoup chez nous).

Je n'avais pas du tout penser aux factures d'électricité, de gaz et d'eau, et pourtant... En moyenne le collège consomme 160.000 kWh d'électricité en un an, ce qui revient donc à 16000 € ; 600.000 kWh de gaz, ce qui revient à 27600 € ; et 1400 m3 d'eau, ce qui revient à 5500 €. Tout cela nous fait une belle facture d'environ 50.000 €. C'est pas mal.

La demi-pension a elle aussi un coût important. L'achat des denrées s'élève à 68.000 €. Il faut savoir qu'en fait dans le budget de l'intendance il y a le détail. Le prix de la viande, du poisson, du pain, du riz, des légumes et ainsi de suite. C'est assez impressionnant.

N'oublions pas également qu'il y a des subventions. Elles sont là pour payer le fonctionnement du collège, les différentes sorties, des renouvellements de certains choses.

Au bilan le budget doit s'équilibrer, c'est-à-dire qu'il faut autant de dépense que de recette. Le budget du collège s'équilibre autour de 310.000 €.

Enfin je terminerai sur quelques sorties scolaires. Nous avons eu le détail des nouvelles sorties prévues pour 2010, combien elles couteront et comment elles sont financées. Le collège trouve des subventions de façon à ce que toutes les sorties scolaires soient totalement gratuites pour les élèves. Il y a des sorties organisées par l'extérieur qui n'ont dont aucun coût pour le collège. Il y a d'autres sorties dans la région ou bien un peu plus loin. ces sorties coûtent entre 230 € pour les moins chères jusqu'à 1600 € pour la plus chère.

Après cela nous avons eu droit à un petit buffet. Nous avons pu parler un peu entre nous de choses et d'autres. J'ai trouvé très intéressant d'apprendre tout cela. J'encourage les nouveaux enseignants à intégrer les conseils d'administration au moins une fois en début de carrière, ou bien de demander à être invité à l'un d'eux.


jeudi 19 novembre 2009

La cellule d'aide à la mobilité

Les mouvements de mutation académique sont très compliqués. De ce fait le ministère a décidé de mettre en place une cellule de conseils téléphonique afin d'aider les enseignants à faire les bons choix.

Comme je souhaite muter cette année, j'ai donc décidé mardi soir d'appeler cette cellule afin de voir ce que je peux glaner comme information. Je n'attends presque pas et c'est une bonne nouvelle. Je dois donc me présenter : nom, prénom, académie d'affectation.

Les problèmes commencent lorsque je décris mon poste : titulaire stagiaire. Naturellement la personne au bout du fil ne comprend pas comment je peux être les deux. Je lui explique donc calmement que je suis titulaire du concours du CAPES et que je suis stagiaire agrégé. Il me dit donc que je suis stagiaire en situation (c'est à dire non-titulaire). Je lui explique donc que je suis titulaire d'un poste de remplaçant dans mon académie.

A ce point la conversation va tourner en rond pendant presque dix minutes. Il commence alors à en avoir marre et me précise que trois de ses supérieurs sont en train d'écouter et lui donne parfaitement raison. Je décide donc de battre en retraite et d'écouter ce qu'il a à m'apprendre. Selon lui je dois donc impérativement muter et je n'ai aucune certitude de rester dans mon académie puisque je ne suis pas titulaire. Et c'est reparti pour un tour de "on ne se comprend pas".

Après encore quelques minutes il décide enfin d'aller chercher mon dossier informatique. Après une courte pause il me dit : "J'ai votre dossier sous les yeux. Vous êtes donc titulaire du CAPES et stagiaire de l'agrégation. Vous êtes donc titulaire de votre poste de remplaçant et l'on ne peut pas vous le retirer puisque vous êtes titulaires." J'ai un curieux sentiment de supériorité écrasante à ce moment là. Il continue donc en me disant : "Votre situation est trop particulière pour que l'on puisse vous renseigner sur quoi que ce soit. Veuillez vous rapprocher de votre rectorat pour plus d'information. Bonne soirée". Et là c'est un curieux sentiment d'avoir perdu 23 minutes qui m'envahit.

Bref, j'espère que cette cellule vous sera utile...

Le conseil pédagogique

Du fait de tout le temps libre que j'ai, je me suis inscrit à différents conseils, dont le pédagogique. Ce conseil est une réunion de travail ou l'on met en place certains projets d'enseignement qui touchent tous les collègues. Dans ce conseil différents représentants doivent être présents : un professeur principal de chaque niveau, un professeur de langue, un de mathématiques, un de lettre, un de science, un d'art, et ainsi de suite. Pour ma part je suis inscrit à ce conseil en tant que professeur principal des cinquièmes.

L'ordre du jour de la réunion de ce mardi était de traiter deux points particuliers : tout d'abord l'évaluation du socle commun de connaissance, et ensuite de faire un bilan sur le fonctionnement des PPRE. Tout cela à étudier en deux heures.

A partir de l'année prochaine, il faudra à chaque élève pour valider son brevet différents acquis. Il devra avoir le niveau A2 en langue, il devra avoir l'ASSR (Attestation Scolaire de Sécurité Routière) niveau 2 et il faudra également avoir validé les 7 piliers du socle commun de connaissance. Cependant au lieu de fournir aux enseignants une grille unique, l'académie demande à chaque collège de France de faire le sien propre.
Dans un premier temps nous avons discuté de la façon qu'il faudrait pour valider cette grille qui est à construire. La conclusion après pas mal de discussion est que l'on répartira les différentes compétences des piliers à une matière et à un niveau donné. Par exemple pour la compétence "savoir lire" ce sera au professeur de français de valider cette compétence pendant l'année de sixième. Et on répartira toutes les compétences de chaque pilier.
Le premier problème qui me vient en tête immédiatement c'est que, comme la grille sera élaboré par l'établissement, si jamais un élève en change au cours de ses quatre années au collège, il se retrouvera avec une grille différente. Ceci limite grandement le fait de verrouiller l'acquisition des compétences par année, mais les recommandations sont comme elles sont.
La répartition des compétences va donc se faire d'ici le prochain conseil pédagogique où l'on continuera à travailler sur cette grille.

Le second point que nous avons abordé concerne les PPRE. Après ces quelques semaines de mise en place un premier bilan peut se faire. Les deux grands points qui ont été étudiés sont le choix des référents et le suivi de l'élève.
Il se trouve que certains professeurs ne sont pas référent d'un élève, mais de deux, trois voir plus. Le conseil a donc décidé de limiter le nombre d'élève à deux par référent. Je ne suis pas trop d'accord avec cette idée vu que les professeurs multi-référents sont volontaires.
Concernant le suivi nous nous sommes retrouvés face à des problèmes logistiques dès le début des PPRE. Nous ne savions pas qui était en PPRE et nous n'avions pas les objectifs du contrat. Ceci a posé de nombreux problèmes quant à la tenue des fiches de suivi.
Des menues modifications ont donc été apportées et nous testerons tout cela lors de la deuxième vague de PPRE à la rentrer des vacances de Noël.

J'ai finalement trouvé que c'était un conseil intéressant. Il y a parfois quelques moments pas très intéressants, mais j'ai beaucoup aimé me retrouver au coeur des décisions, de pouvoir donner mon opinions sur certains points et d'être écouté. J'ai trouvé également très intéressant d'entendre le point de vue des autres enseignants, on voit vite avec qui on a des vue communes.

Voilà pour le résumé de ce premier conseil pédagogique. Je ne sais pas encore pour quand est prévu le prochain, mais je vous le raconterai également.

mardi 17 novembre 2009

Le pied, le morceau de fer et les trois enseignants

Comme tous les mardis matin, j'arrive au collège vers 7h50. Aujourd'hui il y a eu de la circulation et je suis arrivé avec quelques minutes de retard et je n'entre dans la salle du personnel qu'autour de 8h00. Je pose mon sac, sors le sujet du contrôle et je fais les photocopies pour la classe qui va suivre. Alors que je salue les collègues qui viennent d'entrer, je vois arriver en courant quatre élèves devant la salle. Il faut préciser qu'à cette heure les grilles sont fermées et que normalement aucun élève ne rentre.

Les quatre élèves commencent un peu à parler tous en même temps, puis un se met à nous raconter ce qui se passe. Ils commencent tout d'abord par bien préciser que c'est pour une raison grave qu'ils se sont permis de "faire le mur" dans le mauvais sens. En effet un élève qui n'est pas du collège vient de se planter un morceau de fer dans le pied. Nous voilà donc partis d'un pas rapide, mes collègues AR-Prof et AB-Prof vers la ruelle qui passe non loin du collège.

Arrivés sur place nous voyons effectivement le problème : un élève a enfoncé dans sa chaussure une tige de métal. C'est en fait le haut d'un grillage : une tige d'environ un demi-mètre avec des petits morceaux de 5 cm sur toute la longueur. L'élève a marché sur un de ces bouts de 5 cm.

Première chose on pousse tous les élèves qui regardent bêtement, se marrant de l'infortune de leur camarade. On commence par voir comment va le garçon. Il est en CM2 et il a juste marché sur ce morceau de métal. Il est par terre, il pleure, il a mal, mais il est conscient. AR-Prof, prend les choses en main, il appelle les pompiers. AB-Prof part alors pour le collège afin de prévenir la principale pendant que mon autre collègue et moi-même discutons avec le garçon pour tenter de le faire penser à autre chose que sa douleur. Les secours arrivent assez rapidement. Ils prennent en charge le garçon qui a peur qu'on lui fasse mal (et je le comprend) puis nous expliquons la situation à la principale qui vient d'arriver et qui repart tout aussi rapidement pour prévenir l'école primaire du garçon.

Suite à cela nous retournons rapidement au collège car nous avons déjà 5 bonnes minutes de retard sur la sonnerie de début de cours.

Vers midi, je croise de nouveau la principale et je lui demande si elle a des nouvelles du garçon. Elle n'en a pas encore, mais elle a pu prévenir l'école primaire et ils ont pris la suite des choses en main. Elle me précise également que l'établissement nous remercie et nous félicite, mes deux collègues et moi-même, pour être intervenus aussi rapidement. Ça fait vraiment plaisir.

J'espère que tu vas mieux petit garçon, et fais attention à où tu mets les pieds dorénavant.

Sortie au tribunal

Comme ceux qui suivent ce blog le savent, je ne travaille pas le lundi. Cependant il était organisé hier une sortie au tribunal d'une sous-préfecture de la région avec la quatrième dans le cadre du programme d'éducation civique. Je ne suis jamais allé dans un tribunal et je me suis dit que c'était l'occasion de découvrir cela tout en rendant service au collège. Me voilà donc à 13h au collège afin d'accompagner les élèves en sortie scolaire. Le seul autre professeur qui m'accompagne (et qui m'accompagne à chaque sortie, à croire que la direction le fait exprès) enseigne l'allemand, et il n'y a donc personne qui s'y connaisse un tant soit peu en matière de justice. Veuillez donc excuser la possible (et très certaine) mauvaise utilisation du vocabulaire spécifique.

Je me retrouve rapidement en position d'accompagnateur principal. Je signe les documents, je donne les consignes, je décide des déplacements. Curieux que ce soit moi qui me retrouve à avoir cette fonction là, mais pourquoi pas. Nous arrivons donc au tribunal et, après un passage sous le détecteur de métaux et une fouille sommaire par l'agent de sécurité, nous sommes dans le tribunal.

Nous nous installons donc à 13h45 dans la salle d'audience de la cour correctionnelle. Dans un premier temps nous attendons. Rien ne se passe, il n'y a personne. Après 20 minutes d'attente le juge lui-même vient nous informer qu'il y a du retard dans les comparutions et que la séance commencera dans 15 minutes. Il s'excuse pour ce désagrément et retourne à ses affaires. J'ai été très étonné que le juge en personne se déplace pour nous en informer, j'ai trouvé cela très aimable de sa part.

Lorsque les comparutions commencent nous avons droit à plusieurs types d'infraction : détention et consommation de cannabis avec récidive, conduite sans permis de conduire, détention d'arme blanche et d'arme à feu, outrage à agent pénitentiaire, violence conjugale. Je pense que je n'oublie rien.

Le point très intéressants lors de ces 3h dans le tribunal est que les élèves ont été "choqués" de voir un prévenu arriver menotté, encadré de deux policiers, être placé dans une cage en verre. Les élèves n'ont par contre pas compris pourquoi on arrête des gens pour possession de cannabis, ils ont encore du mal à comprendre que le cannabis est un stupéfiant, donc illégal.

Les élèves ont été très intéressés mais ont eu également beaucoup de mal à comprendre tout ce qui était dit. En effet les juges, le procureur, les maîtres et l'huissier utilisent un langage qui est tout de même assez compliqué pour des élèves de cet âge. Ma collègue d'allemand et moi avons pu constater leur intérêt par le silence pendant les audiences puis par les nombreuses questions pendant les courtes pauses entre deux jugements.

Je pense toutefois qu'une réexploitation de tout cela sera nécessaire pendant les cours d'éducation civique, malheureusement tous les enseignants de cette matière n'iront pas à ces sorties et ne pourront pas parler exactement de ce qui a été vu. C'est dommage.

Je terminerai ce post sur une petite anecdote qui me fait maintenant sourire. Pendant une des pauses entre les audiences, je surprends trois élèves en train de mettre de la gomme à mâcher dans leur bouche et se mettre à mastiquer. Je les arrête de suite en leur faisant remarquer le manque de savoir vivre que cela montre, mais ils me contrent en me faisant remarquer qu'une des accompagnatrice est également avec une chewing-gum dans la bouche. Alors que j'hésite sur la démarche à suivre, un autre élève me fait remarque que le procureur est également en train de mâcher comme un chameau avec sa cannette de coca posée sur son bureau... Bon d'accord, vous pouvez mâcher, mais soyez plus discrets que le procureur !

lundi 16 novembre 2009

Et de un !

Et voilà, le premier cas de grippe A dans le collège est confirmé. Mais ce qu'il y a d'encore plus intéressant c'est que c'est un des élèves dont je suis le professeur principal. J'ai toujours eu beaucoup de chance.

vendredi 13 novembre 2009

Un retour aux sources

En lisant ce titre on pourrait se dire que je vais parler ici du retour dans les établissements de ma scolarité, mais ce n'est pas tout à fait de cela que je vais parler ici.

Mercredi dernier, profitant du jour férié, j'ai décidé d'organiser un restaurant avec mon maître de stage de l'année dernière, S-Prof, ainsi qu'un collègue de mon lycée que j'apprécie particulièrement, D-Prof. Ainsi nous nous sommes retrouvés lors d'une soirée très sympathique.

J'ai été particulièrement ému de les revoir en personne. Bon c'est peut-être un peu niais de ma part, mais j'ai passé de très bons moments l'année dernière. On a pu discuter de nombreuses choses : ce qui a changé au lycée, ce que je vis dans mon nouveau collège, ce que l'on fait de nos années, et ce que l'on compte faire plus tard.
Je vous donnerais bien le menu de mon repas, malheureusement ayant mangé des mets locaux il vous serait trop facile de savoir dans quelle académie je vis.

Après cette excellente soirée j'ai décidé de profiter de mon court séjour loin de chez moi pour passer également au lycée. Ainsi le lendemain à 9h, je débarque aux sources de mon métier d'enseignant. Je passe donc dire bonjour au laboratoire de physique, au laboratoire de chimie, au laboratoire de sciences de la vie et de la terre. Puis la récréation arrive. Je n'avais pas prévu d'aller chercher mes anciens élèves, mais D-Prof m'a dit qu'il serait bête de passer à côté. Et j'ai donc suivi son conseil.

Arrivé dans la cour, je croise une de mes élèves qui appelle les autres en gueulant. Plusieurs élèves foncent vers moi et se jettent dans mes bras en poussant des cris. Les surveillants arrivent pensant qu'il y a un problème. En deux minutes presque tous mes élèves sont là, autour de moi, me demandant ce que je deviens, si je me plais dans mon nouvel établissement, si je compte revenir dans le lycée. J'ai été très touché de cet accueil très chaleureux. La récréation touche à sa fin, mais les élèves refusent de partir en cours. Les surveillants s'énervent et il faut que je râle et que je parte me "réfugier" en salle des professeurs pour qu'ils s'en aillent. Je remonte au laboratoire de sciences où je reçois un coup de fil d'un collègue : des élèves qui étaient en travaux pratiques et qui ne m'ont pas vu me demandent de passer dans la salle. Les nouvelles vont très vite. Je suis donc passé également voir ces cinq élèves qui m'ont tout de même salué avec un peu plus de décence.

Après cela j'ai repris le chemin du retour. Le chemin que je faisais à pied tous les jours. J'ai retrouvé ma voiture. J'ai repris la route. Je suis rentré dans mon nouveau chez moi. Et finalement ça va être cela pendant encore quelques temps, à aller d'établissement en établissement.

Bien que je pense qu'aucun de mes élèves n'aient l'occasion de lire ce message, je les remercie tous. Vous m'avez vraiment ému ce jeudi matin. Merci encore... et pensez à être gentil avec vos nouveaux professeurs.

dimanche 8 novembre 2009

Un peu de culture

Ce post n'a absolument aucun rapport avec mes cours, mais plutôt avec une discussion que j'ai eue avec un de mes collègues fumeur.

Tout le monde dit "une clope" et pourtant dans de nombreux livres que j'ai lus on voit écrit "un clope", particulièrement dans les livres traduits. Mais alors ce mot est-il masculin ou féminin ?

D'après mon dictionnaire il existe deux sens au mot clope. Le premier sens de ce mot est masculin. UN clope est le mégot d'un cigare ou d'une cigarette. Le second sens de ce mot est féminin. UNE clope est un synonyme de cigarette.

Voilà un mystère éclairci.

Je vous rappelle que fumer est mauvais pour la santé et qu'il est vivement déconseillé de s'adonner à ce vice. Sur un plan plus personnel je ne fume pas et je peux même me vanter de n'avoir jamais essayé, ne serait-ce que de "tirer une taffe" (mot féminin du langage familier signifiant une bouffé de cigarette, ce mot dérive du mot argotique "taf" signifiant la part d'un butin).

Vaincu par un élève

La reprise est consommée, le retour au travail et le plaisir de revoir ces chers élèves. Globalement tout s'est bien passé et je suis content de cette reprise.

Malgré tout je me suis retrouvé devant une situation inédite et face à laquelle je n'ai pas su réagir. Je faisais mon cours avec les quatrièmes, tout se passait bien, et j'avais réussi à capter leur attention avec un exemple amusant et coloré. Dans cette classe il y a un élève qui va bientôt passer en conseil de discipline pour violence physique et insolence répétée. C'est un élève que je n'arrive pas du tout à gérer et que j'ai donc décidé d'ignorer complètement car il m'épuise moralement. En début de cours il avait déjà commencé à m'énerver. Alors que les élèves écrivaient la correction d'un exercice, lui me regarde droit dans les yeux avec un sourire jusqu'aux oreilles et fait semblant d'écrire de façon très visible. Lorsque je m'approche et que je vois qu'il n'y a rien sur son cahier il me dit : "Mais monsieur vous allez trop vite, je ne peux pas tout écrire". N'ayant pas envie de me lancer dans une bataille aujourd'hui je demande à la classe si quelqu'un d'autre n'a pas eu le temps d'écrire, et voyant que tout le monde y est parvenu, je continue comme si de rien n'était.

Ce n'est que vers la fin du cours que je me suis retrouvé bloqué. Les élèves trouvent la conclusion à une expérience et on l'écrit au tableau. Là dessus l'élève en question intervient et dit que ce que j'ai écrit est faux. Je regarde donc mon tableau et ne voyant pas d'erreur je lui demande d'argumenter. Et là tout simplement il me dit "ben c'est faux, c'est tout". Je reprends donc la conclusion avec les élèves mais seul lui s'y oppose. J'essaye de continuer mais il intervient de nouveau, je lui demande d'arrêter, les élèves lui demandent de se taire également, puis il me regarde avec son éternel sourire de "faux-cul" et me dit : "Bon très bien, j'irai tout de même demander à un autre professeur, parce que j'ai des doutes".

Dans ces cas-là que faut-il faire ? Il m'a clairement remis en cause et a refusé d'écouter les arguments. Le seul but de cette manœuvre était clairement de me déstabiliser, occupation qui l'amuse au plus haut point il faut croire. Les élèves ont certes été d'accord avec moi, mais je suis cependant bien gêné car il a tout de même réussi à avoir le dernier mot. Je me demande vraiment si j'aurai dû faire quelque chose de particulier.

mardi 3 novembre 2009

La pédagogie

Hier, alors que je faisais une promenade et que la pluie me forçait à ranger mon livre, je me suis fait la réflexion suivante : quelle pédagogie faut-il avoir lorsque l'on est enseignant ?

Depuis que je suis devenu professeur, j'ai eu droit à tout un tas de "solutions" pour être un bon pédagogue et pourtant aucune ne me satisfait complètement. Je pense que cette réflexion peut se résumer par ceci : est-il plus facile d'enseigner quelque chose de dur à un seul élève ou bien d'enseigner quelque chose de simple à plusieurs élèves simultanément ? Je me trompe peut être mais je pense que cette seconde solution est plus difficile.

Avant de donner des cours à des classes entières j'ai fait pendant plusieurs années du soutien scolaire et de la préparation au baccalauréat. Au cours de ces séances en tête à tête j'ai eu l'occasion de tester plusieurs images, plusieurs façons d'aborder les problèmes, autant de chemins différents qui m'ont permis de "voir" ce qu'est la pédagogie. Là où tout devient intéressant c'est que les clefs que j'ai trouvées pour passer les verrous intellectuels de mes élèves ne fonctionnent pas tout le temps. Finalement un enseignant devient d'autant meilleur qu'il a de clefs à tester lors de ses cours.

Pour rester dans la métaphore des clefs, je dirai qu'une de mes interrogations actuelles concerne quelle clef je dois trouver. Est-ce celle qui permet de passer les verrous d'un maximum d'élèves ou bien celle qui va fonctionner sur les plus faibles ? Après en avoir parlé à certains de mes collègues actuels, il faudrait chercher celle qui est utile pour les meilleurs, mais cette façon de voir les choses ne me convient pas du tout.

J'en suis donc là dans mon métier, à chercher à posséder un trousseau le plus complet possible. Chaque classe étant différente, une fois que j'aurai identifié le mode de fonctionnement du plus grand nombre je saurai faire sauter un à un les verrous intellectuels. Mais alors que ferai-je des élèves qui resteront hermétiques à mes cours ?

Pour finir sur cette réflexion, je pense que les élèves les plus doués ne sont pas ceux qui comprennent forcément le plus vite ou le mieux, mais se sont plutôt ceux qui possèdent le plus grand nombre de verrous pour un même problème. Ainsi quelque soit le média par lequel le cours est véhiculé, ces élèves sauront en utiliser les clefs. C'est donc, selon moi, non pas les élèves les plus doués qui vont modeler le cours à leur image, mais bien ceux qui fonctionnent d'une seule manière.

lundi 2 novembre 2009

La Marseillaise

Actuellement on parle beaucoup du débat sur "qu'est-ce que c'est qu'être français". Parmi toutes les réponses que l'on pourrait trouver telles que manger du saucisson, porter un béret ou boire du vin, on trouve également notre hymne national.

En effet le gouvernement se demande si le fait de donner à chaque jeune l'opportunité de chanter une fois par an la Marseillaise ne permettrait pas de renforcer la fierté d'être français. Loin de moi l'idée de lancer un débat sur ce sujet, j'ai pour ma part des opinions bien arrêtées et je pense que je dois laisser mes opinions dans les coulisses de ce blog.

Bref, je veux donc en venir à un point qui est très instructif. Qui connait les paroles de la Marseillaise ? Je veux bien que l'on fasse chanter les élèves, mais je ne connais pas les paroles. Tous les gens à qui j'ai demandé s'ils connaissaient le texte de notre hymne nationale m'ont répondu "oui", mais n'en connaissaient en fait que le premier couplet.

J'ai donc cherché les paroles de le Marseillaise, et je les ai trouvées sur le site de l'assemblée nationale. Je suis formel, je n'ai jamais eu ce texte sous les yeux. Je ne l'ai jamais appris lors de ma scolarité et j'imagine que c'est le cas de beaucoup de monde.

Je vous encourage donc à commencer à apprendre ce texte car il semble que l'on ne soit pas français si on ne le connait pas...

Je rappelle en outre à tous les enseignants que connaître les paroles de notre hymne national fait partie des acquis obligatoires de fin du collège (pour se convaincre de cela il suffit de se référer au texte du socle).

Alors commençons déjà par apprendre le texte nous-même, puis on pourra le faire réciter à nos élèves au début de chaque journée.

Martin Vidberg

J'ai ajouté dans le bandeau à droite du blog les liens de deux des blogs de Martin Vidberg. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous conseille de réparer rapidement ce manquement.

Je suis ce qu'il fait sur le net depuis déjà quelques temps. Cet été Y-fan m'a offert une de ses bandes-dessinées Le journal d'un remplaçant que j'ai particulièrement aimé. Je l'avais déjà feuilleté chez un ami, mais je n'avais pas pris le temps de le lire complètement, ce qui a été corrigé il y a peu.

Parmi tout ce que l'on peut trouver de Vidberg sur le net ou dans ses bandes-dessinées, on trouve des histoires ou des anecdotes concernant son métier, ainsi que des versions "patatisées" de l'actualité.

Je ne vous en dis pas plus. J'aime beaucoup ce que fait Vidberg et je vous encourage à vous y intéresser.

mardi 27 octobre 2009

Les devoirs des fonctionnaires

Parmi les réformes du gouvernement de M. Sarkozy se trouve la lecture obligatoire de la lettre d'adieu de Guy Moquet à sa famille. Cette nouvelle obligation a engendré une grande controverse dans le milieu enseignant qui n'est toujours pas finie. En effet la note de service du 16 septembre donne de nouveau les consignes concernant le devoir de mémoire.

Dans cette note il n'est effectivement pas dit clairement que les enseignants doivent faire lire la lettre de Guy Moquet, mais il est cependant marqué que le travail de mémoire est obligatoire. En effet la note dit que "Ces lectures, laissées à l'initiative de chacun, pourront par exemple être choisies dans l'annexe parmi les textes proposés [...]". Il est donc obligé de prendre un texte dans les annexes, mais pas forcement cette lettre qui fait un tel remue-ménage. Parmi les 23 textes on peut dire qu'il existe un certain choix, cependant une chose est à noter. Tous les textes sont groupés, à l'exception de la lettre de Guy Moquet qui se trouve isolée en première place, cela laisse entendre qu'elle a une place préférentielle.

Si je parle de tout cela, ce n'est absolument pas pour parler du devoir de mémoire, puisque ce n'est pas ma matière qui commémore les atrocités de la seconde guerre mondiale, mais pour argumenter mon point de vue sur les réactions des enseignants. Suite à toute la polémique sur ce sujet
Henri Guaino (conseiller spécial de l’Élysée) a rappelé que les enseignants avaient le devoir d’"obéir aux directives". Il a également ajouté que le métier d'enseignant "n'est pas une profession libérale [le métier d'enseignant], c'est une profession de fonctionnaire. Il y a des directives [...]".

Je me permets donc de ressortir la loi du 13 juillet 1983 qui porte sur les droits et obligations des fonctionnaires. Mon point de vue est extrêmement mal vu parmi mes collègues mais tant pis. Je suis fonctionnaire et je travaille pour le ministère de l'éducation nationale. Lors des élections présidentielles les programmes portent également sur l'éducation. Nous sommes en démocratie et tout le monde a le droit de voter pour ce qui lui semble le plus juste. Donc lorsqu'un gouvernement est élu, il est élu par la majorité de la population. Pourquoi donc du haut de mon statut de fonctionnaire je me permettrais de refuser les réformes du gouvernement qui ne sont que la prolongation des votes des citoyens, c'est-à-dire notamment des parents d'élèves.

Je pars du principe que, même si je peux parfois être en désaccord avec le gouvernement sur la direction que suit ou ne suit pas l'éducation nationale, j'ai accepté ce poste en connaissance de cause et que je suivrai donc les directives. Si quelque chose ne me convient pas je voterai en conséquence lors des prochaines élections, je ferai part de mes remarques à mes supérieurs lors des occasions qui me sont offertes de parler. Alors peut-être que je suis le "fayot" de mon collège, mais peut-être également que je suis un peu plus professionnel que certains.

jeudi 15 octobre 2009

Vers un nouveau lycée en 2010

"Vers un nouveau lycée en 2010" est le titre du dossier de présentation de la réforme des lycées.

Ce dossier a été présenté en même temps que le discours du président de la république, discours dont les points sont repris justement dans ce dossier.

En dix pages, le document présente les trois axes principaux de travail de la réforme des lycées. Les points à travailler sont donc : l'orientation, l'accompagnement et le "synchronisme".

Les axes de travail sont présentés de façon très simple. Par exemple dans la partie "Mieux s'orienter" on peut lire que dans le nouveau lycée il y aura "Un temps consacré à l’orientation inscrit dans l’horaire de l’élève". C'est bien beau, mais encore faut-il que ce temps soit bien utilisé. Autre exemple dans la partie "Mieux accompagner chaque lycéen" on peut lire qu'il faudra "Aider ceux qui rencontrent des difficultés, avant qu’elles ne s’enracinent, pour prévenir l’échec et le décrochage". Je suis tout à fait d'accord, mais comment les aidera-t-on ?

Dans la partie "Mieux s'adapter à son époque", c'est les langues étrangères et la culture qui sont visées. Il y a deux points qui ont particulièrement retenu mon attention. Tout d'abord le ministère veut que les professeurs de langue commence à "Renforcer l’apprentissage oral des langues étrangères grâce à l’usage des nouvelles technologies". J'aime bien ce genre de formulations qui peuvent pratiquement tout dire.
De façon plus personnelle j'ai également remarqué qu'il fallait "Développer les enseignements en langues étrangères (histoire, sciences…)". Si je comprends bien il va falloir qu'une partie de mes cours soient en anglais ? Cela va être drôle quand on voit à quel point mon anglais est mauvais. Ou alors ce seront les professeurs de langues qui feront mes cours, mais alors là il va leur falloir une remise à niveau.

Tout cela pour dire que les propositions de cette réforme sont parfois intéressantes, parfois étonnantes, mais dans tous les cas fortement imprécises. J'attends donc des détails sur ce projet qui, bien qu'extrêmement critiqué (et que pourrait-on attendre d'autre des enseignants ?), sera le futur cadre d'enseignement dans lequel j'aurai à travailler.

L'allocution de Monsieur le Président de la République

Hier 15h50, je reçois sur mon mail académique un mail de Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale Luc Chatel. Dans ce mail Monsieur Chatel explique que la réforme des lycées a été présentée au Président de la République et que le dossier d'information est disponible sur le site du gouvernement.

En allant chercher ce document je suis tombé sur l'allocution du Président de la République du mardi 13 octobre que je n'avais pas écoutée alors. Je me suis donc assis dans mon fauteuil pour suivre ce discours. Pour ceux qui voudraient suivre mon exemple vous pouvez écouter ou lire tout cela sur le lien suivant.

Je ne vais pas faire un retour sur tout ce qui a été dit dans ce discours, je vais plutôt parler des quelques points que j'ai retenus.

Tout d'abord Monsieur Sarkozy énonce les chiffres des "échecs" de l'enseignement secondaire. Le nombre de redoublants, le nombre de réorientations, le nombre de sorties du système sans diplôme. Il souligne cependant également que malgré ce triste constat le système marche bien, mais surtout pour ceux qui réussissent.

Le second point concerne le problème bien connu de la survalorisation de la filière générale scientifique au détriment des autres filières. Naturellement c'est un des grands enjeux de la réforme, tenter de supprimer ce favoritisme d'une unique filière pour un rééquilibrage des voies.

Le troisième point concerne le problème lié à l'enseignement des langues dans notre système éducatif. Pas assez d'oral, trop peu de compétences. Enfin bref, il faut revoir cet enseignement-là. A ce sujet j'aimerais ici parler de G-Prof, mon collègue d'espagnol. Nous avons longuement parlé hier des problèmes qu'il rencontre dans notre collège. Il note deux points qui freinent fortement son enseignement. Tout d'abord les élèves, bien qu'ayant suivi des cours d'espagnol auparavant, n'ont aucun des prérequis normalement acquis. Le second constat que je confirme c'est que les élèves n'ont aucune motivation. Ils refusent d'apprendre, refusent de travailler, et finalement soit on fait cours pour 3 ou 4 élèves, soit on passe son temps à se battre avec les autres élèves. Donc il faut réformer l'enseignement des langues.

Le dernier point concerne l'accès à la culture. Il faut apprendre à nos élèves à s'intéresser à la culture. Pour ce faire une réforme a déjà été lancée avec l'apparition dès le brevet 2010 d'une épreuve orale "histoire des arts". J'aurai l'occasion d'en reparler quand nous organiserons cela dans l'établissement, cependant on peut déjà dire que c'est amusant de voir une épreuve apparaître sans qu'il n'y ait de cours associé. En effet le cours histoire de l'art, dont parle le Président de la République dans son discours, sera instauré dès l'année prochaine donc avec un an de retard.
Ensuite concernant l'accès à la culture il propose deux axes de travail que je trouve intéressants, même si je reste quelque peu sceptique. Tout d'abord l'installation dans les 4500 lycées français d'une cinémathèque contenant 200 films dits "classiques" du cinéma international. En effet il reproche à notre jeunesse d'être abreuvée d'images mais de ne plus avoir de culture cinéphile.
Enfin il propose que lorsqu'il y a des premières dans un opéra ou un théâtre national pour une œuvre financée publiquement, une retransmission soit diffusée dans tous les lycées afin de former un nouveau public à cet art. Je trouve cette dernière idée vraiment excellente. J'ai toujours été déçu de ne pas avoir l'occasion d'aller plus souvent au théâtre ou à l'opéra. Reste à espérer que cette idée touche également nos élèves qui risquent cependant d'être très réticents à l'idée de voir ces arts qui sont tout de même encore assez élitistes.

Enfin, et pour finir, je souhaite remercier Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale Luc Chatel pour toute la confiance qu'il met dans notre travail à travers la dernière phrase de son mail : "Je voudrais enfin profiter de ce courriel pour vous remercier encore une fois du travail remarquable que vous accomplissez chaque jour au service de la réussite de notre jeunesse."

mardi 13 octobre 2009

Un incident

Ce matin, pendant que je fais se ranger les élèves pour les amener dans la cour pour le cross, un des élèves prononce fortement le salut nazi "Heil Hitler".

Très perplexe, je ne peux pas lui demander son carnet de liaison car les élèves n'ont pas leur affaire. Qu'à cela ne tienne pendant que l'on descend les marches je lui fais remarquer qu'il est très grave de proférer de tels mots, mais l'élève me répond que ce n'est pas grave du tout.

Une fois ma surveillance du cross fini je vais voir S-Prof, une enseignante d'allemand avec qui j'ai sympathisé pour lui demander l'orthographe du salut précédent. Je croise également la principale et je lui raconte l'histoire. On va donc chercher tous les deux le document pour faire le rapport d'incident, mais aucune des cases à cocher ne correspond à la situation. La principale doit encore trouver la sanction adéquate, et ce n'est pas simple. Elle réfléchit à un travail en partenariat avec l'enseignant en histoire et géographie.

Après en avoir parlé avec les collègues de la classe j'apprends qu'un collège a rencontré le père l'année précédente et que finalement ce n'est pas si étonnant de se retrouver avec ce type de problèmes.

Racisme et intolérance font effectivement partie du quotidien de ces enfants. C'est bien triste de voir où cela mène. Espérons qu'au moins cet élève comprendra tout ce que son salut a de malsain.

Le cross

Aujourd'hui au collège c'était le cross des élèves. Une course d'endurance où les élèves font trois fois le tour du collège. Pour l'occasion tous les cours de la matinée sont naturellement annulés, et tous les élèves participent.

Chaque enseignant a reçu le lieu où il doit surveiller, pour ma part je suis chargé de surveiller la section qui se trouve juste au début de la course et juste en face de l'entrée du collège. J'arrive donc le matin comme d'habitude et je me vois remettre par un des profs d'EPS une enveloppe contenant les dossards de toute la classe que je dois gérer.

Je vais donc chercher la classe dans la cour de récréation puis je les amène dans ma salle. Là je fais l'appel, je leur distribue les dossards et j'ouvre le laboratoire qui se trouve relié à ma salle pour que les filles aillent se changer. Je précise que c'est bien entendu interdit, vu que le laboratoire contient des produits chimiques, mais bon...

Je descends donc les élèves de nouveau dans la cour où c'est déjà le bazar. Des élèves partout prêts à courir. Je vais donc rejoindre mon poste, où je rencontre un agent de l'établissement que sera mon coreligionnaire dans cette épreuve.

Tout se passe bien. On râle beaucoup contre les élèves qui n'arrêtent pas de vouloir bouger. Une collègue enseignante est également affectée à ce point et à nous trois nous gérons le lieu, l'avantage d'être enseignant c'est que l'on connait les prénoms des élèves et donc il nous est plus facile de les interpeler.

Finalement je n'avais qu'une heure à surveiller sur les quatre, et donc dès que la première heure est finie je quitte mon poste pour gérer d'autres problèmes que j'avais en suspens. Je profite notamment que tous les enseignants soient réunis pour aller parler avec certains d'entre eux des PPRE.

J'ai alors découvert qu'une voiture de livraison était entrée au mauvais moment dans l'établissement. En effet elle s'est retrouvée bloquée car, les élèves courant, le chemin inverse était impossible. J'ai donc pris en charge ce problème et libéré la voiture. Je me suis également retrouvé à aider à faire le café.

Finalement j'ai trouvé que cette matinée était une très bonne matinée, même si je ne suis pas resté jusqu'au bout. La seule déception que j'ai, c'est que contrairement aux années précédentes, les enseignants ne participent pas au cross. Cela aurait pu être amusant et aurait également apporté deux avantages : une activité commune entre les élèves et les enseignants, ainsi qu'une surveillance interne de la course.

Enfin voilà, si vous êtes dans un établissement où cela ne se fait pas, essayez d'en organiser un, ça en vaut la peine et c'est tout à fait faisable.

jeudi 8 octobre 2009

Augmentation

Et voilà la nouvelle augmentation qui est tombée. Pour ceux qui n'auraient pas suivi comment fonctionne la rémunération des profs et qui ne sauraient pas ce qu'est le point je vous renvoie à mon post Les traitements.

Il était donc prévu pour cette année une augmentation du salaire de tous les fonctionnaires. La première augmentation du point avait eu lieu en juillet où le point était passé de 54,8475 euros à 55,1217 euros, ce qui correspond à une augmentation de 0,5%.

Le point vient de subir sa seconde augmentation et passe à 55,2871 euros, ce qui correspond à une augmentation de 0,3%. Pour ceux qui douteraient n'hésitez pas à aller consulter le "Décret n°2009_1158 du 30 septembre 2009 (J.O. du 1er octobre 2009)".

Juste pour un ordre d'idée avec mon indice de 376, ça correspond à une augmentation de 5,18 euros par mois. Et donc pour continuer la comparaison, cela fait une augmentation de 13,77 euros en prenant en compte l'augmentation de juillet. Finalement cela donne une augmentation à mon niveau de 165,24 euros par an. C'est pas mal non ?

Je suis content.

mercredi 7 octobre 2009

Le PPRE

Le Projet Personnel de Réussite Scolaire est un projet qui se fait dans les collèges et qui sert à ... aider quelques élèves à régler certains problèmes. Voilà en gros tout ce que je sais sur ce PPRE.

Suite à une réunion qui a eu lieu lundi et dont le compte rendu nous est revenu aujourd'hui, je dois pour vendredi donner le nom des élèves qui, selon moi, peuvent gagner à avoir un PPRE. Je dois faire cela avec ma classe puisque je suis professeur principal.

Le problème c'est que d'un je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est un PPRE, que personne n'arrive à me l'expliquer clairement, et pire, que personne n'arrive à me dire comment on choisit les élèves.

J'ai eu droit à des :
"C'est pour régler des problèmes de n'importe quel type."
"Tu dois choisir les élèves qui selon toi ont un problème ciblé et qui peuvent gagner à avoir un PPRE."

Le problème c'est que ne sachant pas comment s'organise un PPRE, en quoi il consiste je ne risque pas d'arriver à savoir si ce sera utile. Et pour les problèmes, je dirai que chaque élève a un type de problème donné. Ceux qui ont du mal à lire, ceux qui sont timides, ceux qui n'arrivent pas à tenir un cahier ou un cahier de texte, ceux qui s'organisent mal, ceux qui n'arrivent pas à faire leurs devoirs, ceux qui oublient sans arrêt leurs affaires.

Bref je pense que je n'ai absolument pas l'expérience ni le recul pour prendre cette décision. Mais j'ai beau en parler autour de moi, personne ne m'aide réellement. Demain je n'ai pas cours au collège et je n'irai donc pas. J'arriverai donc vendredi au collège avec aucun nom à donner et aucune idée de ce que je dois faire. J'irai donc voir la principale pour me faire taper dessus comme il se doit pour mon manque d'implication dans le projet PPRE, et on verra ce qu'il en sortira.

Ce matin

Je m'en viens vous décrire ma matinée de travail.

J'arrive donc comme à chaque fois avec en gros une demi-heure d'avance. Je regarde s'il y a du nouveau dans mon casier : rien de neuf. Je prends le cahier d'appel de la classe que j'ai pour la première heure puis je monte dans ma salle. Je sors tout mon matériel : ma trousse, les livres, les cahiers avec mes cours, mon agenda avec les devoirs des élèves, mon cahier avec les absences, les punitions, les retards et tout ce que je peux avoir besoin de noter. Je prépare mes petites fiches pour indiquer les absences de chaque heure qu'il faut mettre sur la porte. Je sors également mon cahier de texte où sont notés tous les cours que je fais à chaque séance pour chaque classe et j'ouvre tout à la bonne page.

Je ferme alors ma salle et je retourne en salle des profs. Je dis bonjour, je parle un peu avec les collègues que j'aime bien. Le principal adjoint fait sa tournée du matin pour dire bonjour à tout le monde. La sonnerie retentit et nous sortons tous prendre nos élèves qui sont rangés dans la cours de récréation, sur des indications peintes au sol.

Le premier cours se passe très bien. Je travaille l'électricité avec mes élèves de cinquième. Un élève qui est extrêmement difficile à gérer depuis deux semaines est parfaitement calme et sérieux. Très étonnant, mais il faut simplement se réjouir. J'espère que cela durera. Après la première heure la sonnerie retentit de nouveau et on passe à la nouvelle classe.

Je travaille désormais sur l'air avec des élèves de quatrième. Ils sont un peu turbulents et il faut que je râle à plusieurs reprises pour les garder concentrés sur le cours. Je mets deux mots dans les carnets de liaison pour calmer les plus rebelles. Finalement tout se passe plutôt bien et la sonnerie retentit une nouvelle fois : c'est la récréation.

Certains profs profitent de la récréation pour souffler, et il faudra que je finisse par faire comme eux, mais pour le moment je continue à bosser pendant ces quinze minutes. Je sors donc mon cahier de texte et je note les deux cours du matin. Je range les cours de quatrième et je remet tous les cahiers à la page du prochain cours. Je descends enfin en salle des profs pour déposer le cahier d'appel des quatrièmes, prendre celui de la classe que j'ai ensuite. Je croise le professeur principal d'une cinquième avec laquelle j'ai des problèmes et j'en profite pour discuter un peu du cas de deux élèves. La sonnerie retentit de nouveau et c'est reparti.

Je vais donc chercher les élèves dans la cour et nous partons pour la salle de sciences physiques. Je continue le cours d'électricité avec ces cinquièmes-là. Tout se passe bien, les élèves sont attentifs, essayent de répondre. Il faut bien sûr toujours faire la police, mais le cours avance à leur rythme, et je ne suis pas encore en retard sur le planning de l'année. La sonnerie annonce de nouveau la fin du cours et il y a un nouveau déplacement d'élèves dans les couloirs.

Une autre cinquième vient alors prendre la place de la précédente et je tente de commencer le cours. Malheureusement voilà que tout ne va pas du tout bien continuer. Autant tout avait été relativement calme ce matin-là, autant tout va partir en vrille. Dans cette classe se trouvent deux élèves particulièrement turbulents. Le premier des deux a commencé très fort en début d'année en étant agressif et refusant de travailler. Après quelques cours de bataille un équilibre s'est installé : il ne travaille pas, ne prend pas son cours, mais il reste calme au fond de la salle et manipule lorsqu'il y a des expériences à réaliser. Le problème vient de l'autre élève. Il commence le cours en critiquant ouvertement le professeur de mathématiques qu'il a eu précédemment. G-Prof est un stagiaire très sympathique qui essaye tout comme moi de tenir les élèves et qui, tout comme moi, n'arrive pas à gérer cet élève-là. Il commence en disant qu'il le "saoule", qu'il le "fait chier". Je lui demande donc de se taire sachant bien que je n'arriverai jamais à obtenir des excuses pour ce collègue. Toute la classe s'installe mais l'élève reste tourné vers le fond de la classe. Il faut que j'intervienne à plusieurs reprises pour qu'il se retourne en proférant des "fait chier", "putain", "bordel". Je lui demande donc d'arrêter ses vulgarités tout en prenant son carnet de liaison. Il se lance alors dans des "virez moi du cours ça me fera partir de ce cours de merde et de collège de merde", "putain fait chier mais virez moi", "putain me fait trop chier ce collège à la con" et j'en passe... Finalement n'arrivant pas à l'empêcher de se retourner, je l'envoie au fond de la salle où il restera jusqu'à la fin de la séance à dire des grossièretés et à faire des doigts d'honneur à ses camarades. Je lui mets donc un mot dans le carnet de liaison et je vois que je suis le troisième prof à signaler ses grossièretés incessantes. Enfin la sonnerie retentit pour la dernière fois de la journée et les élèves commencent à sortir. Je demande à l'élève de rester pour que je lui parle mais il passe devant moi lentement et calmement en m'ignorant complètement. Il sort de la salle et je me met à la porte pour lui crier de revenir, mais il continue à marcher et s'en va sans même reprendre son carnet de liaison. Je range alors ma salle un peu énervé, et je redescends en salle des profs. Je passe à la vie scolaire récupérer une feuille pour faire mon rapport d'incident que j'ai remplie dans l'après-midi. Je croise le professeur principal de cet élève, mais il a déjà été exclu, déjà été collé, les parents ont déjà été rencontré.s Rien n'y fait, on doit le garder et c'est tout. Mon rapport ira compléter son dossier scolaire, mais est-ce que quelque chose changera... j'en doute.

Je me suis donc reposé cet après-midi. Le plus dur dans ce travail, ce n'est pas les cours à préparer, les classes un peu turbulentes, les réunions avec les collègues, pour moi cette année c'est ces quelques élèves qui arrivent à ébranler mon calme. Vivement que je me blinde un peu plus. Finalement cette cure en collège zone sensible va me faire du bien.

mardi 6 octobre 2009

Une plongée dans les archives

J'avais ce projet déjà depuis quelques temps, mais je n'ai réellement commencé qu'aujourd'hui. Je suis donc dans mon collège depuis un peu plus d'un mois et finalement tout ce que je sais sur l'établissement c'est ce que m'en ont dit mes collègues et les gens du coin. Mais finalement je n'ai que quelques bribes de l'histoire du collège.

J'ai donc pris mon ordinateur en main en rentrant du collège tout à l'heure et je me suis connecté aux archives du journal local. Après une petite recherche à "collège de Y-Prof" je suis tombé sur plusieurs articles. Et me voilà donc avec des archives sur quelques projets médiatisés du collège de l'année dernière. C'est ma foi très intéressant de découvrir des activités que j'ignorais totalement au sein de l'établissement.

Je ne puis malheureusement pas aller plus en arrière dans le temps avec les archives de ce site, mais j'ai au moins un aperçu. Je crois que je vais désormais suivre avec un peu plus d'attention la presse locale car depuis la rentrée il y a déjà eu trois articles sur le collège.

J'encourage tous les nouveaux arrivants à faire cette petite recherche dans leur propre établissement, c'est très instructif.

Des sorties

J'ai eu par deux fois l'occasion de sortir "mes" élèves ces derniers jours. Les deux sorties éducatives étaient respectivement sur les conduites de consommation à risque et les conduites auditives à risque.

J'étais tout d'abord un peu inquiet car c'était la première fois que je sortais des élèves d'un établissement scolaire. De plus étant dans une petite ville les déplacements se font à pied. Heureusement tout s'est très bien passé.

Les deux sorties ont cependant été très différentes. Lors de la première sortie les élèves ont été assez turbulents et il a fallu les recadrer à plusieurs reprises. Les élèves ont du mal à rester concentrés sur une consigne. En effet au début ils se mettent en rang, mais dès qu'on arrête de les regarder ils se regroupent comme une meute. Il faut réintervenir indéfiniment pour les garder rangés. Pour eux le fait de sortir c'est une récréation et ils ne se rendent pas compte qu'en se comportant toujours ainsi ils risquent un jour d'être privés de ces sorties.

La première sortie était donc sur les conduites de consommation à risque : alcool, tabac, drogues douces et drogues dures. Finalement ils ont été assez peu intéressés. De plus des problèmes d'organisation les ont empêché de tout finir, et ils n'ont fait que les deux tiers de ce qui était prévu à l'origine. Ils continuent à rire des drogues : "c'est n'importe quoi, l'alcool c'est pas une drogue", "bah le shit c'est pas dangereux", et ainsi de suite.

La seconde sortie était, selon moi, bien plus intéressante. Nous étions tous réunis dans le théâtre de la ville et nous avons eu un spectacle sur l'audition. Au début nous avons eu droit à une petite pièce éducative où des "vieux" montrent ce que c'est que de ne plus entendre. Puis ils se remémorent leur passé et suit à cela une rétrospective des différents types de musique depuis le début du vingtième siècle : blues, rock'n roll, disco, rap pour n'en citer que quelques uns.
Ce qui est dommage avec ce spectacle c'est que les élèves focalisent sur la musique, et tout ce qui est dit sur les "risques" est complètement oublié. J'ai pu le vérifier en rentrant au collège en parlant avec quelques élèves. Ils ne retiennent réellement que la musique et ils continuent à dire que la musique ne peut pas être dangereuse. Dommage, le message n'est pas passé.

J'aurai de nouvelles occasions de sortir avec le collège cette année et je n'hésiterai pas à venir vous raconter cela. En tout cas j'ai trouvé que c'était une expérience très intéressante et il me tarde déjà de recommencer.

mercredi 30 septembre 2009

Des élèves difficiles

Je viens raconter les difficultés que j'ai eues ce matin avec un de mes élèves.
Je pense que j'arrive désormais à tenir mes classes à peu près bien, mais parfois on se retrouve face à des cas particuliers.

J'ai dans la classe en question deux élèves à problèmes. Le premier était censé entrer dans un structure spécialisée, mais il n'y avait plus de place et il se retrouve donc dans un collège général. C'est un élève qui refuse de travailler. Il ne sort jamais ses affaires, ne prend jamais son cours. Après l'avoir exclu et collé, j'ai compris que je n'arriverai qu'à le buter un peu plus. Finalement il ne prend pas son cours, mais fait les expériences. De plus il est devenu calme, et ne perturbe plus mon cours. Seul problème éthique, il ne suit plus du tout les règles, mais bref.

J'en arrive donc au second élève à problème. C'est un élève qui n'arrête pas de se retourner et qui lorsqu'on lui demande de me faire face lance des "tain, fait chier bordel". Le problème vient du fait qu'il n'a aucun respect pour les enseignants ni pour le collège. Lorsque je pends son carnet pour y écrire un mot il dit "cool je vais gagner", car il fait un concours avec l'autre élève de celui qui aura le plus de mots négatifs dans son carnet. Ensuite quand il a vraiment commencé à m'énerver il s'est mis à sortir des "allez-y excluez-moi, ça me fera du temps libre" (imaginez bien sûr que cela est dit avec plus de fautes). Finalement n'ayant pas envie de l'exclure, je l'ai mis "au coin". Il y est resté tout la séance et il n'a pas eu le droit de manipuler. Il a râlé, crié, donné des coups de pieds dans les tabourets, puis pour m'énerver il s'est mis à éteindre les lumières sans arrêt. Finalement il a été triste de ne pas pouvoir manipuler, et ce sera pareil la prochaine fois s'il recommence.

Après avoir parlé à mes collègues, ils sont tout autant que moi démunis face aux élèves de ce type-là. Le conseil d'un collègue est de se concentrer non pas sur la réussite de ceux-là, mais sur le fait qu'ils perturbent le cours le moins possible. J'adhère de plus en plus à cette idée, car je me rends compte que je ne suis pas du tout apte à intervenir face à ce genre d'élèves.

C'est un beau métier, certainement. Mais parfois, il est dur...

jeudi 24 septembre 2009

Un problème d'orthographe ?

Je suis en train de corriger un paquet de copies et je me vois contraint de faire une pause pour écrire quelques phrases tirées de copies d'élève :

"Une fumée on pe l'avoiral euil nue."
"la ont le voix Ke dans la fumée"
"un lazere"
"quand on mais un laser et qu'on voie pas le trer faus qu'il puisse avoir de la fumée pour qu'on voie le traie qui arrive au point"

C'est beau l'orthographe...

La rencontre d'un parent

L'année dernière je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer beaucoup de parents. En effet je n'étais pas professeur principal et je n'en ai rencontré que lors de la soirée parents-professeurs. Cependant comme je n'étais qu'une petite matière inintéressante pour mes élèves je n'ai vu quasiment personne.

Cette année les choses vont changer. Déjà il y aura deux soirées parents-professeurs et puis je suis professeur principal.

La semaine dernière j'ai eu un problème avec un élève qui a refusé de sortir ses affaires, qui a refusé de prendre son cours, qui a refusé de travailler, et qui en plus de tout cela m'a "menacé" de m'envoyer sa mère. Je l'ai donc amené à la vie scolaire, et nous avons pris rendez-vous avec sa mère, vu que je suis le professeur principal de cet élève. Je devais donc rencontrer la mère mardi dernier après les cours.

La rencontre me laisse un goût amer. La mère a commencé par nous dire qu'elle était déçue, car son fils lui a posé des problèmes toute l'année dernière et qu'elle espérait que les problèmes ne reviendraient pas si vite. Donc elle n'a rien su faire en un an... C'est prometteur.

Ensuite durant l'entretien, j'ai été très étonné de voir que son fils lui parle un peu comme à un chien. Il a fallu à chaque fois que le principal adjoint intervienne pour qu'il change de ton.

Il a finalement promis de faire des efforts. J'étais un peu inquiet mais en cours mercredi il a été très correct. Peut-être est-ce un amendement honnête. Je verrai bien avec le temps, mais je reste sceptique. N'oublions pas qu'il a posé des problèmes pendant un an, et que la mère me semble un peu à côté de la plaque...

Enfin ne soyons pas défaitistes, et essayons de garder notre optimiste.

samedi 19 septembre 2009

Un premier bilan

Voilà 17 jours que j'ai commencé à travailler dans mon collège, et il est temps de donner une première impression générale. Je suis assez content de l'environnement et de ce que je fais. Les élèves ne sont pas simples, mais les cours avancent (peut-être pas assez vite). L'équipe pédagogique est réellement présente, et l'équipe administrative nous soutient, ou en tout cas moi, avec beaucoup d'efficacité. Je prends plaisir à aller au collège et à converser avec mes collègues.

Tout n'est cependant pas si idyllique. Tout d'abord il est à noter le fait que l'on ait peu de matériel. J'avais déjà eu un aperçu l'année dernière du matériel en collège. Il y avait beaucoup de chose qui étaient de la récupération, mais les expériences étaient faisables. Je découvre ici que c'est plus compliqué. Il y a effectivement moins de matériel, mais en plus je n'ai pas l'expérience pour savoir comment détourner le matériel pour réaliser des expériences pour lesquelles je n'ai pas les bons outils.

Le second point dont j'aimerais parler ce sont les élèves. Je ne suis rentré que depuis 17 jours et j'ai déjà vu des choses assez impressionnantes. Trois agressions d'élèves. Une élèves a donné un coup de genoux dans le visage d'une autre. Un élèves a poussé une élève dans les escaliers. Un élève a donné un coup de poing au visage d'un autre. Pour cette dernière agression, elle s'est passé notamment devant moi, et j'ai été très impressionné par les réflexes d'un collègue qui s'est interposé instinctivement entre les deux enfants.
J'ai également eu déjà plusieurs élèves qui ont refusé de sortir leurs affaires. Et toutes les menaces du monde n'y changent rien. Le mot dans le carnet de liaison ils s'en foutent, ils sont rois chez eux. La punition, ils s'en foutent ils ne la font pas. La convocation des parents, ils n'auront pas le temps de venir. Et ainsi de suite, ils savent tout contrer, et ils n'ont plus peur de rien.

J'ai voulu convoquer les parents d'un de ces élèves difficiles, impossible d'avoir un rendez-vous. Lorsque j'ai demandé à l'élève ce que lui a dit sa mère, il m'a répondu qu'elle aurait pas le temps de passer avant un moment (ceci dit avec un sourire allant d'une oreille à l'autre). Il a fallu que j'aille en parler à la principale pour que la mère soit convoquée, et rien ne dit que cela marche.

Bref même si je trouve l'établissement intéressant et vivant, et que je trouve que les classes se comportent assez bien pour des élèves de cet âge, je suis inquiet de voir à quel point les enfants se sentent maître absolu de tout ce qui se passe. Peut-être a-t-on loupé quelque chose à un moment, mais quoi ?

Une histoire de jalousie

Comme je suis agrégé depuis la rentrée je ne suis plus à un service de 18h mais à un service de 15h. La plupart des enseignants que je connais réagissent en me félicitant mais j'ai eu l'occasion d'observer une réaction que j'aurais pu prévoir.

Dans mon établissement je suis en sous-service, c'est-à-dire que je ne fais pas mon plein temps (donc 15h) mais moins. Le collège me fournit un volume horaire de 10h30 hebdomadaire en moyenne (exactement 10h une semaine, 11h la suivante). Le rectorat a contacté ma principale pour lui dire que l'on ne me donnerait pas de complément de service dans un autre établissement, mais que le collège doit me fournir les 4h30 manquantes. Malheureusement (ou heureusement, c'est selon) il n'y a plus aucun cours de sciences physiques à donner dans l'établissement, donc il faut me trouver autre chose à faire. La principale a donc décidé de me faire travailler 1h deux midi par semaine en aide aux devoirs. L'idée m'intéresse assez, mais je ne verrai cela qu'après les vacances de la Toussaint lorsque l'aide commencera. Il me manquera toujours 2h30, mais l'établissement les laisser tomber.

Tout cela pour dire que lors de la distribution hier des emploi du temps définitif, une des enseignantes de l'établissement est venue regarder mon emploi du temps, et a fait remarquer de façon assez désobligeante que la principale était trop gentille et qu'on aurait dû m'ajouter mon service dans de l'administratif. Elle a précisé par exemple en faisant de la présence au CDI, ou bien même (en ricanant) que je pourrai décharger les heures en trop de certains enseignants. Elle a également ajouté que ce n'était pas normal que l'on donne un sous-service à un agrégé qui n'a que 15h, alors qu'on pourrait le donner à un certifié qui en a 18.

Bon je ne vais pas entrer dans ce débat, je l'ai déjà beaucoup trop entendu. Je vais donc répondre toujours et éternellement la même chose : "Si vous n'êtes pas contents, passez l'agrégation".

Le réseau fantôme

Nous avons déjà tous entendu parler des Zones d'Enseignement Prioritaire, ou ZEP. Il se trouve que j'avais compris qu'elles avaient été renommées Réseau Ambition Réussite, ou RAR. Puis j'ai découvert les Réseaux d'Enseignement Prioritaire, ou REP. Après cela j'ai commencé à perdre pied puisque j'ai retrouvé les ZEP alors qu'elles ne devaient plus exister...

En début d'année, la principale du collège nous a expliqué que nous étions en Réseau Réussite Scolaire, ou RRS, qui serait les anciens ZEP... Lorsque j'ai eu à me renseigner sur les primes d'installation j'ai découvert qu'il existait une prime pour les établissements en ZEP. Ne sachant quoi penser j'appelle le rectorat qui me dit que les RRS n'existent pas, et qu'eux ne connaissent que les ZEP. J'appelle alors l'inspection académique qui me répond la même chose. Comme pour confirmer tout cela, les inspecteurs que j'ai rencontrés à ma formation néotitulaire m'ont répondu également la même chose.

N'étant pas du tout satisfait de tout cela je suis allé hier voir ma principale pour lui demander dans quel réseau est le collège. Ne comprenant pas plus que moi elle m'a photocopié les classements des établissements 2009/2010. Sur ce document les établissements sont répartis en trois catégories : les "non-RRS", les "RRS non RAR" et les "RRS RAR".
Le collège où j'enseigne est un RRS non RAR. Donc les RRS existent bien.

Mais là où ça devient marrant c'est la petite note en haut de la page qui indique d'où vient le document : "Inspection Académique". Alors pourquoi ils ne sont pas au courant quand on les appelle ?

Bon tout ça pour arriver à cette question : "Je vais avoir ma prime ZEP ou pas ?"

jeudi 17 septembre 2009

La première formation néotitulaire

Hier j'ai été convoqué pour ma première formation de néotitulaire. J'avais cours le matin de 8h30 à 12h30 et ma réunion commençait à 14h.... à 122 km de là. J'ai donc fini mes cours à 10h30 pour pouvoir être à temps à la réunion et avoir le temps de manger.

J'arrive donc dans le lycée en question et je retrouve tous mes camarades de l'année dernière qui sont restés dans l'académie. On se dit bonjour, on échange les nouvelles. Puis cela commence...

Cette première formation était en fait une réunion d'information pour nous apprendre à nous former. Effectivement on est venu nous parler du PAF ou Plan Académique de Formation. C'est un organisme qui nous offre la possibilité de suivre différentes formations à la carte, organisées par l'académie.

Parmi la liste qu'on nous a donnée quelques unes m'ont eu l'air intéressantes : "L'histoire des sciences appliquée au nouveau programme de collège", "La chimie verte et le développement durable", "La chimie appliquée aux cosmétiques", "Les liens entre mathématiques et sciences physiques au collège". Bref il y a des choses qui peuvent être bien, naturellement il faut avoir essayé pour savoir ce que ça donne. Je rappelle que certaines formations IUFM avaient l'air très prometteuses....

Naturellement j'ai encore mis les pieds dans le plat lors de cette réunion : On nous explique que nous avons droit à 100h de formation du fait que nous soyons néotitulaires et donc je demande si ces 100h sont en plus des 60h de formation IUFM que l'on aura cette année.
Des regards incompréhensifs m'ont accueilli, ils n'avaient pas la moindre idée de quoi je parlais, puis après s'être renseignés ils découvrent que oui, il y a des formations IUFM. Donc 50h d'un côté et 50h de l'autre disent-ils très déçus.

Là dessus je demande si cela ne fait pas "trop". En effet les 50 heures IUFM font tout de même 9 jours où l'on ne sera pas en cours, et si on ajoute les nouvelles heures de l'académie cela fait 18 jours d'absence. Sachant que je suis dans un collège difficile où il va falloir se battre pour finir le programme est-ce une bonne idée ? Les formateurs, composés de deux inspecteurs et d'un professeur agrégé, n'ont pas trop apprécié la question car selon eux ce n'est pas grave d'être absent, l'important c'est de se former.

Enfin j'interviens une dernière fois dans la formation lorsque l'on nous demande si on a des souhaits particuliers en terme de formation. Effectivement je demande une formation pour les professeurs principaux qui existe, mais le problème vient de ma seconde demande.
J'explique qu'avec le matériel électrique et chimique que l'on utilise il existe des risques d'incendie, mais que je ne sais pas du tout utiliser un extincteur. Je demande donc s'il existe des formations incendie.
Après un blanc un peu gêné le formateur m'explique que c'est parfaitement inutile. Il m'explique que les extincteurs sont simples d'utilisation et que si j'ai un problème de ce genre j'aurai les bons réflexes naturellement. J'explique alors qu'il existe plusieurs types d'extincteur selon les types de feu et que je ne sais pas ce qu'il faut utiliser dans quel cas, et là il commence à me dire que les différents types d'extincteurs ne servent pas et que de toute façon, vu qu'il n'y a plus de gaz dans les établissements, il n'y a pas de risque de feu.
Il détourne ensuite la conversation en racontant comment des élèves ont mis le feu à une de ses classes et qu'il a su réagir alors qu'il n'avait jamais été formé.
Bilan : pas de formation incendie.

Je dirai pour finir ce post que j'ai perdu une demi-journée. Comme toujours on nous donne la parole mais on n'écoute jamais ce que l'on a à dire, ils savent toujours tout mieux que nous. Plusieurs formations sont "FORTEMENT RECOMMANDÉES" et finalement j'ai presque l'impression d'être de nouveau à l'IUFM.

C'est exaspérant...

mercredi 9 septembre 2009

Une astuce d'élève

Hier j'ai eu de nouveau une réunion des professeurs principaux avec la direction et les parents d'élèves. Au cours de cette réunion une enseignante a raconté une anecdote vécue avec un de ces élèves pour sensibiliser les parents à ce dont sont capables leurs enfants.

Donc un élève afin d'éviter de faire ses devoirs chez lui a eu une "excellente" idée. Il avait deux agendas. Un qu'il utilisait en cours pour noter ses devoirs et donc ne pas se faire remarquer, et un second qu'il montrait chez lui pour prouver qu'il n'avait pas de travail.

Je trouve cette idée très ingénieuse, et il est dommage que les enfants ne mettent pas tant de talent au service de leur apprentissage au lieu de l'utiliser de cette façon.

samedi 5 septembre 2009

La réunion du jeudi

Jeudi après-midi j'ai eu le privilège de participer à une réunion de tous les PP avec la direction. Malheureusement au cours de cette réunion j'ai vite été complètement débordé. En effet certains points m'ont laissé méditatif :

JMF, CFG, IA, DNB, VSP, LP, LGT, CFA, BEP, CAP, IAIPR, ITSI, PPRE, FSE, CA, A1, R2, ASSR, B2I, A2, AOP, ...

Sans commentaires...

Un démarrage violent

La réunion de pré-rentrée avait lieu le mardi, et les enseignants commencent le vendredi. Cela laisse donc deux jours pour préparer les premiers cours et pour se familiariser avec l'établissement et les niveaux à enseigner.

Ceci est vrai SAUF pour les professeurs principaux qui avaient à accueillir les élèves dès le mercredi et qui avaient par la suite des réunions le jeudi. Or il se trouve que je suis cette année professeur principal d'une classe de cinquième. Dans le jargon enseignant on dit PP pour Professeur Principal, et je garderai donc cet acronyme par la suite.

Le rôle du PP m'est encore assez peu connu. Il se décompose entre toute une partie administrative, mais également une partie plus particulière. En cinquième il va falloir que je fasse travailler mes élèves sur "La connaissance de soi". Je sens que ça va être simple...

Bref la rencontre avec mes cinquièmes mercredi a été sportive. Les tenir 4h, leur faire remplir le carnet de liaison, lire le règlement intérieur, vérifier les emploi du temps, expliquer les règles de vie de classe, et tout cela avec une classe difficile...

Je suis malgré tout assez sceptique face à cette année. Je me retrouve avec une charge de plus sur les épaules, et déjà que je ne me sens pas du tout, mais alors pas du tout à l'aise avec le collège, je me demande comment je vais vivre cette année. De toute façon j'ai pas le choix, alors c'est parti.

Les collègues

Tout d'abord je dois des excuses à C-Prof, ma collègue de sciences physiques. En effet j'avais supposé bien vite dans un précédent mail qu'elle me mettrait des bâtons dans les roues (certainement une crainte liée à certains problèmes rencontrés l'année dernière). Enfin bref, elle est vraiment très sympathique et impliquée dans l'établissement.

Mais ce n'est pas tout, la plupart des collègues sont vraiment présents. Tous se sont présentés, sont venus parler, ont donné leurs avis. C'est étonnant de voir la différence par rapport à mon lycée de l'année dernière où peu d'enseignants s'étaient présentés, peut-être à cause du trop grand nombre.

C'est donc une excellente nouvelle pour moi. J'imagine, comme me l'avait précisé M-Prof, mon collègue de collège de l'année dernière, que le nombre plus réduit d'enseignant en collège permet une meilleure interaction entre eux tous. Il me faudra encore quelques établissements pour me faire ma propre idée.

Le collège

La semaine de rentrée est enfin finie, et je prend le temps de raconter un peu ce qui m'est arrivé.

Dans le collège où je suis il y a 7 nouveaux enseignants ainsi que d'autres nouveaux arrivants. Afin de permettre à tout ce nouveau sang de ne pas être perdu, la direction a décidé de nous faire entrer 30 minutes avant tout le monde pour nous faire une petite présentation du lieu.
Cette première présentation fut assez simple. Après nous être présentés les uns les autres, la principale nous a parlé un peu du collège.
Je suis donc en RRS (Réseau Réussite Scolaire), c'est le nouveau nom que l'on donne aux ZEP (Zone d'enseignement prioritaire). Les établissements RRS sont donc des lieux pas forcément simples, mais qui restent moins difficile que les RAR (Réseau Ambition Réussite).
L'établissement accueille 70% de familles défavorisées et chaque année le collège reçoit autour de 20 dérogations pour ne pas avoir à y aller.
De plus dans la "ville" en question il y a 4 collèges et depuis quelques années il est question d'en fermer un. Et vu que ce collège est le moins réputé, c'est celui-ci que l'on montre du doigt.

Suite à cette présentation assez inquiétante, toute l'équipe s'est réunie et la réunion de rentrée pour tous a pu commencer. Description des résultats de l'année passée, bilan des orientations, plan incendie, plan séisme, plan grippe A, planning de l'année, toutes ces informations distillées en deux heures.

Finalement le collège a l'air effectivement difficile, mais l'équipe est motivée, présente, impliquée, et j'imagine que toute cette aide sera là pour tous les nouveaux qui vont certainement en avoir besoin.

lundi 31 août 2009

La veille de la rentrée

Voilà, c'est le 31 août. En plus d'être un jour important pour différentes raisons, c'est également la veille de la reprise des enseignants. Je suis donc installé dans mon nouveau chez moi et j'ai beaucoup de choses à régler avant d'avoir fini de préparer ma rentrée.
Je suis donc en Zone de Remplacement, ou "ZR". Cela signifie que je suis rattaché à un établissement, mais que j'enseigne dans ceux dans lesquels on m'enverra.
Mon lycée de rattachement est justement à 5 minutes à pieds de chez moi, c'est tout de même pratique. C'est donc là bas que je recevrai mes documents administratifs, que j'aurai à fournir tout justificatif, et c'est également lui qui me notera.
Par contre j'ai un remplacement à l'année dans un collège à 20 km de chez moi. J'aurai en charge 4 classes de cinquième et 3 classes de troisième. Je suis en plus professeur principal d'une classe de cinquième.

Voilà qui m'inquiète. Bien entendu, vu que la formation de l'année précédente ne touchait presque qu'au lycée, je suis inquiet quant à savoir si je vais bien m'en sortir cette année. De plus, bien qu'ayant lu les textes officiels sur le rôle du professeur principal, je ne sais pas trop ce qu'il faut faire dans cette fonction.

Enfin si je n'ai pas de troisième, c'est que l'autre professeur de physique de l'établissement, a tenu à les garder comme chaque année, et à ne faire que ce niveau. Je me pose alors une question, pourquoi donc ? Si c'est parce que c'est une classe qu'elle maîtrise bien, parce qu'elle se sent à l'aise avec, pourquoi pas ? Mais je crains que ce soit des motivations différentes. N'avoir qu'un seul niveau à préparer, garder le niveau le plus "intéressant", avoir le niveau le moins difficile. Effectivement le proviseur m'a informé que les cinquièmes étaient très difficiles dans ce collège.

Je verrai bien demain de toute façon. Alors je souhaite bon courage à tous les enseignants qui reprennent demain.
Bonne rentrée.

mardi 18 août 2009

Réflexion sur les certifiés et les agrégés

Au delà de la différence de salaire qu'il existe entre un certifié et un agrégé il y a le volume horaire. En effet un certifié doit 18h de cours par semaine alors que l'agrégé doit 15h (n'oubliez pas d'ajouter à cela le complément horaire pour arriver aux 35h hebdomadaires).

Un certifié doit donc 18h de cours plus 17 heures de préparation. L'agrégé, lui, doit 15h de cours plus 20 heures de préparation. Et là je ne comprend plus...

Un agrégé est censé avoir un niveau plus élevé, donc de ce fait il doit être capable de faire un cours plus rapidement. Donc pourquoi ne lui donne-t-on pas plus de 18h par semaine ?

Ne vous méprenez pas, je ne proteste pas contre cet état puisque cela m'arrange grandement, cependant je me demandais où se trouvait la logique d'une telle diminution.

samedi 15 août 2009

Des bureaux pour les profs ?

En revenant à mon histoire précédente des 35h, j’ai eu de nombreuses discussions avec Y-fan. En effet il travaille dans un lieu où les employés pointent. Cela permet d’avoir une certaine liberté dans ses horaires et je trouve cela pas mal du tout.

Les réflexions en sont donc arrivées à ceci : « Pourquoi chaque enseignant n’a-t-il pas un bureau dans son établissement et pourquoi ne pointerait-il pas ? » Naturellement la plupart des collègues avec qui j’en ai parlé trouvent cela scandaleux, mais pour ma part je trouve l’idée très intéressante. Tout d’abord ça libèrerait une pièce chez moi, puisque mon bureau de travail serait au collège ou au lycée, et en plus cela permettrait à la fois aux élèves et aux enseignants de pouvoir voir les gens dont ils ont besoin.

Naturellement dans l’état actuel des choses il est impossible de fournir un bureau à chaque enseignant, mais si cela est possible à la faculté, les infrastructures doivent pouvoir être réfléchies en ce sens. Peut-être verra-t-on cela un jour.

35 heures hebdomadaires

Combien de temps travaille un enseignant ? Voilà une question qui pose un gros problème. Prenons un professeur certifié, il doit faire 18h de cours par semaine. Cela veut-il dire qu’il ne fait « que » 18h par semaine, bien sur que non. Les 35h s’appliquent également aux enseignants. Il reste donc 17h à un enseignant par semaine. A quoi vont donc servir ces heures ? A préparer les cours bien sur, à corriger les copies, mais également à se concerter avec l’équipe disciplinaire (les enseignants de la même matière) et avec l’équipe pédagogique (les enseignants intervenant dans une même classe).

Pourquoi est-ce que je parle de cela ? C’est simple, il y a deux semaines je me suis retrouvé attablé avec une enseignante à la retraite avec qui j’ai un peu parlé. Elle me faisait remarquer que j’avais été bête de vouloir faire mon projet transdisciplinaire car comme il n’y a pas d’heures prévues pour se concerter entre professeurs ça ne pouvait pas marcher. Lorsque je lui ai expliqué ce que j’ai écrit plus haut elle a rigolé en me disant que c’était n’importe quoi et que, lorsqu’elle avait fini ses heures en classe, elle se promenait et ne bossait plus.

Je trouve triste de voir que tant d'enseignants pensent ainsi. Je rappelle donc que les enseignants sont bel et bien aux 35h. Que ces horaires soient faits ou non, n’oubliez pas que certains enseignants font effectivement leurs 35 heures.

jeudi 23 juillet 2009

Les traitements

Après ces quelques posts sur les concours j'en reviens à mon sujet qui fache : les rétributions des enseignants. Je rappelle à tous ceux qui vont lire ce qui va suivre qu'il faut rester concentré sur cette phrase importante "Les profs sont mal payés".

Alors comment cela fonctionne-t-il ?
Comme pour tout fonctionnaire le traitement (c'est à dire le revenu mensuel brut) est calculé à partir d'un indice. Je m'explique avec un exemple.

Prenons par exemple un indice de 300. L'état fixe la "valeur du point" qui correspond à la valeur d'un point d'indice annuellement. Jusqu'au premier juillet 2009 le point valait 54,8475 euros, et il est depuis de 55,1217 euros.
Donc un indice de 300 correspond à un traitement annuel brut de 300 x 55,1217 = 16536,51 euros brut annuel. Ce qui fait donc 1378,04 euros brut mensuel.

Bon maintenant nous allons parler du traitement d'un enseignant. Comme nous sommes dans la fonction publique d'état les traitements sont également publiques, il suffit donc de savoir où chercher. Par exemple il est possible de trouver cela dans des annexes sur le site du gouvernement. Vous avez référencé sur ce lien les fourchettes de rémunération indiciaire des fonctionnaires, dont ceux de l'éducation nationale.

On voit par exemple qu'un professeur certifié touche 346 en début de carrière, jusque 783 en fin de carrière. Précisons que selon les notations la fin de carrière est atteinte en 20 ans au mieux, 30 ans au pire.
Un indice de 346 correspond à un traitement brut mensuel de 1589,34 euros, et l'indice 783 correspond à un traitement brut mensuel de 3596,69 euros. Bien entendu à ces traitement il faut retirer les charges qui s'élèvent autour de 200 euros.

Par soucis de comparaison je précise qu'à ce jour le SMIC est de 1337,73 euros (brut). Donc un professeur certifié commence avec 250 euros de plus que le SMIC et finit avec... 2250 euros de plus. Et je rappelle qu'un prof est mal payé.

Je vais pas m'étendre sur les salaires vu que je ne connais pas trop la suite des réjouissances, mais les professeurs ont droit à tout un tas de prime qui gonflent le salaire, mais je découvrirai cela l'année prochaine.

Enfin par soucis d'être parfaitement clair je vais sortir mes fiches de paye. Juste après le concours (donc avec l'ancienne valeur du point pour ma part) :
De septembre à novembre j'avais un indice de 349, ce qui correspond à un brut mensuel de 1595,14 euros, et charge et sécurité sociale en moins je touchais net 1383,06 euros.
De décembre à juin j'avais un indice de 376, ce qui correspond à un brut mensuel de 1718,55 euros, et charge et sécurité sociale en moins je touchais 1442,64 euros.

Maintenant il reste à savoir que les grilles indiciaires grimpent encore pour les bi-admissibles (ceux qui ont été deux fois admissibles à l'agrégation) et encore pour les agrégés.

Bon alors c'est vrai qu'il y a des choses très dur dans ce boulot. Qu'on peut vite se laisser bouffer par tout ce qu'il y a à faire quand on veut le faire avec sérieux. Mais bon j'avoue que je ne me sens pas du tout mal payé, mais là ma voix est minorité...

PUBLINET

Les concours pour devenir enseignant dans le publique sont publiques. En effet ils permettent d'intégrer la fonction publique d'état, et de ce fait les résultats d'admission sont publiques.

Pour connaître les résultats d'un de ces concours c'est très simple, il suffit d'aller sur le site PUBLINET. Ce site référence chaque année tous les admissibles et tous les admis à chaque concours d'enseignement du second degré.

Ainsi hier à 16h00 précises, les résultats d'admission à l'agrégation sont tombés et j'ai enfin pu savoir, comme tous les admissibles, quel était le résultat de ces oraux.

Je félicite tous les admis à l'agrégation de la session 2009. Et je profite également de ce post pour féliciter également tous ceux qui ont eu le CAPES cette année (je pense en particulier à deux des personnes qui ont passé les oraux de l'agrégation avec moi et qui sont sur les listes des admis au CAPES).

Bravo à toutes et à tous.

lundi 20 juillet 2009

Le montage de physique

Couché à 22h samedi soir et levé à 3h45 dimanche matin, j'étais complètement creuvé. Les amis qui m'hébergaient avaient décidé de faire nuit blanche de façon à pouvoir m'amener à bon port. Après une douche pour tenter de réactiver un cerveau à moitié anéanti, j'enfile mon costard et nous partons pour Saint-Maur-Les-Fossés et l'ultime épreuve de l'agrégation.

J'ai tout d'abord attendu 15 minutes tout seul dans la nuit devant le portail du lycée, puis les autres candidats ont commencé à arriver. Tous aussi fatigués, tous aussi pressés d'en finir. Et à 5h10 nous ouvrions nos ultimes sujets.

En montage on tire deux sujets sur les quarante possibles et l'on doit en choisir un. Pour ma part j'ai tiré les montages "Dynamique newtonienne" et "Mise en forme, transport et détection de l'information". J'ai hésité un petit moment. En effet le second sujet est un sujet d'électricité, un domaine dans le lequel je suis meilleur. Cependant l'année dernière je me suis planté parce que j'ai tablé sur des montages que je ne maîtrisais pas parfaitement et parce que je me suis fait détruire sur les questions. Donc j'ai opté pour la mécanique.

Je choisi des donc mes livres parmi lesquels le dictionnaire de physique expérimentale de mécanique, un livre sur les montage d'agrégation de physique, deux livres de montages de CAPES, et enfin le Pérez de mécanique. Chose amusante, les deux préparateurs que j'ai pour cette épreuve sont les deux mêmes que j'avais eu l'année passée, et un des deux se souvenait de moi. C'est très agréable d'avoir quelqu'un qui nous motive pendant l'épreuve.

J'ai tablé sur un oral plutôt simple pour illustrer quelques propriétés.
Une première partie où j'ai utilisé la table à coussin d'air pour montrer le principe d'inertie pour un mobile seul et pour deux mobiles rigidement liés avec des variations de masse. Puis en inclinant la table à coussin d'air j'ai montré la conservation de l'énergie mécanique d'un système.
Dans une seconde partie j'ai utilisé un pendule simple pour illustrer le théorème de l'énergie cinétique. Le pendule était constitué d'une tige légère et d'une masse lourde que l'on pouvait bouger. Je pensais que la différence de poids allait permettre de considérer le pendule comme simple, mais vu que j'ai une erreur d'un facteur 2, je ne sais pas trop. Le jury a également eu l'air d'hésiter vu que j'ai contré plusieurs de leurs arguments.
Enfin la troisième et dernière partie était une illustration du théorème du moment d'inertie. J'ai utilisé une poulie avec un axe pesant auquel on peut ajouter des masses pour faire varier le moment d'inertie. J'ai utilisé des mesures pour faire une courbe et en déduire la valeur du champ de pesanteur terrestre ce qui a bien marché.

J'ai réalisé des mesures d'incertitude pour chacune de mes mesures et pour tous mes calculs, et j'ai également su répondre à presque toutes les questions.

Quant à savoir si l'épreuve c'est bien passé je ne sais pas trop. En effet j'ai tablé sur un niveau plutôt bas, loin des expériences des classes préparatoires. Je suis cependant content d'avoir réussi à faire un oral clair pour lequel j'étais à l'aise, et surtout je suis content d'avoir pu discuter avec le jury de mes expériences et de pouvoir les justifier. Cela m'a donné une forme de légitimité.

Après finalement une journée de 20h, je me suis enfin mis au lit loin de Paris en profitant du début de ces vacances bien méritées. J'ai rêvé que j'avais l'agrégation (j'ai l'impression que j'ai une idée en tête). En tout cas maitenant il faut que je fasse les lessives de mes fringues et que je me repose. Alors les résultats on s'y intéressera après.

Bonnes vacances à tous.
Et bon courage pour les 2 derniers jours d'agrégation à ceux qui y sont encore.

samedi 18 juillet 2009

La leçon de physique

Cette épreuve se passe de façon très similaire avec la leçon de chimie. Étant arrivé avec un peu d'avance j'ai pu discuter avec les autres candidats qui passent aux mêmes horaires que moi. Je suis soulagé d'apprendre que je ne suis pas le seul à être stressé, même si je suis apparemment celui qui est le plus mal. Il faut dire aussi, que même si je suis pas optimiste pour cette année, je suis le seul à viser réellement le concours dans le groupe.

A 12h40 précise nous ouvrons les enveloppes et je me retrouve donc à faire la leçon "Propriétés et application du rayonnement dipolaire électrique". C'est une leçon de seconde année de CPGE (Classe Préparatoire aux Grandes Écoles). Elle est classée dans la physique des ondes ou dans l'électromagnétisme selon les ouvrages.

Pour ma part c'est un mauvais tirage. En effet l'électromagnétisme a toujours été une matière dans laquelle j'ai eu des difficultés. C'est également une des matières que j'ai le plus travaillé durant mes études et je connais très bien les livres. Je prend donc ce dont j'ai besoin et je pars dans ma salle me mettre au travail.

Les quatre heures de préparation ont passé plutôt vite, mais j'ai été pitoyablement peu productif. J'ai tout de même réussi à préparer ma leçon en temps voulu, ainsi qu'une expérience pour illustrer la diffusion Rayleigh (expliquant la couleur bleue du ciel). L'ENS (École Normale Supérieure) Cachan avait apporté cette année un cylindre contenant un liquide contenant une molécule coloïdale qui permet de simuler la diffusion des molécules atmosphérique, donc il n'est plus nécessaire de faire un précipité avec du thiosulfate de sodium ce qui est tout de même très pratique. De plus en utilsant une flexcam reliée au vidéoprojecteur on montre la polarisation de la lumière diffusée très facilement.

Donc à 16h50 précise le jury entre dans la salle et je commence la leçon. C'est une leçon extrêment calculatoire puisqu'il faut calculer le champ électromagnétique rayonné par le dipôle oscillant. Je suis bon en calcul et je sais que je n'ai fait aucune erreur d'écriture, cependant les jurys n'aiment pas les calculs trop denses pour s'attarder sur la signification des résultats. J'ai donc essayé d'être le plus physique possible.

J'ai fini ma présentation au bout de 49 minutes et les questions ont commencé. Bon alors on va dire que c'était plus homogène qu'en chimie mais plus démoralisant également. J'ai répondu à autant de questions des deux membres du jury qui m'ont questionné, mais ca ne fait tout de même pas beaucoup de réponse.

Finalement je sors de cette épreuve avec une très mauvaise impression. Je ne suis pas le jury et je ne sais pas du tout ce qu'ils en ont pensé, mais je suis pour ma part très sceptique. Voilà heureusement que tout le monde continue à me motiver parce que j'ai épuisé mon énergie.

Je rappelle que le plus important dans ce genre d'épreuve c'est de donner le maximum qu'il est possible de donner et de concerver le maximum d'énergie. Voilà il ne reste plus qu'une épreuve demain à 5h10 (oui du matin), et il va falloir que je me couche super tôt. Mais il faut se concentrer sur un point : demain à 11h, je suis en vacances.

Bon courage à tous les candidats.