mardi 27 octobre 2009

Les devoirs des fonctionnaires

Parmi les réformes du gouvernement de M. Sarkozy se trouve la lecture obligatoire de la lettre d'adieu de Guy Moquet à sa famille. Cette nouvelle obligation a engendré une grande controverse dans le milieu enseignant qui n'est toujours pas finie. En effet la note de service du 16 septembre donne de nouveau les consignes concernant le devoir de mémoire.

Dans cette note il n'est effectivement pas dit clairement que les enseignants doivent faire lire la lettre de Guy Moquet, mais il est cependant marqué que le travail de mémoire est obligatoire. En effet la note dit que "Ces lectures, laissées à l'initiative de chacun, pourront par exemple être choisies dans l'annexe parmi les textes proposés [...]". Il est donc obligé de prendre un texte dans les annexes, mais pas forcement cette lettre qui fait un tel remue-ménage. Parmi les 23 textes on peut dire qu'il existe un certain choix, cependant une chose est à noter. Tous les textes sont groupés, à l'exception de la lettre de Guy Moquet qui se trouve isolée en première place, cela laisse entendre qu'elle a une place préférentielle.

Si je parle de tout cela, ce n'est absolument pas pour parler du devoir de mémoire, puisque ce n'est pas ma matière qui commémore les atrocités de la seconde guerre mondiale, mais pour argumenter mon point de vue sur les réactions des enseignants. Suite à toute la polémique sur ce sujet
Henri Guaino (conseiller spécial de l’Élysée) a rappelé que les enseignants avaient le devoir d’"obéir aux directives". Il a également ajouté que le métier d'enseignant "n'est pas une profession libérale [le métier d'enseignant], c'est une profession de fonctionnaire. Il y a des directives [...]".

Je me permets donc de ressortir la loi du 13 juillet 1983 qui porte sur les droits et obligations des fonctionnaires. Mon point de vue est extrêmement mal vu parmi mes collègues mais tant pis. Je suis fonctionnaire et je travaille pour le ministère de l'éducation nationale. Lors des élections présidentielles les programmes portent également sur l'éducation. Nous sommes en démocratie et tout le monde a le droit de voter pour ce qui lui semble le plus juste. Donc lorsqu'un gouvernement est élu, il est élu par la majorité de la population. Pourquoi donc du haut de mon statut de fonctionnaire je me permettrais de refuser les réformes du gouvernement qui ne sont que la prolongation des votes des citoyens, c'est-à-dire notamment des parents d'élèves.

Je pars du principe que, même si je peux parfois être en désaccord avec le gouvernement sur la direction que suit ou ne suit pas l'éducation nationale, j'ai accepté ce poste en connaissance de cause et que je suivrai donc les directives. Si quelque chose ne me convient pas je voterai en conséquence lors des prochaines élections, je ferai part de mes remarques à mes supérieurs lors des occasions qui me sont offertes de parler. Alors peut-être que je suis le "fayot" de mon collège, mais peut-être également que je suis un peu plus professionnel que certains.

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