mercredi 7 octobre 2009

Ce matin

Je m'en viens vous décrire ma matinée de travail.

J'arrive donc comme à chaque fois avec en gros une demi-heure d'avance. Je regarde s'il y a du nouveau dans mon casier : rien de neuf. Je prends le cahier d'appel de la classe que j'ai pour la première heure puis je monte dans ma salle. Je sors tout mon matériel : ma trousse, les livres, les cahiers avec mes cours, mon agenda avec les devoirs des élèves, mon cahier avec les absences, les punitions, les retards et tout ce que je peux avoir besoin de noter. Je prépare mes petites fiches pour indiquer les absences de chaque heure qu'il faut mettre sur la porte. Je sors également mon cahier de texte où sont notés tous les cours que je fais à chaque séance pour chaque classe et j'ouvre tout à la bonne page.

Je ferme alors ma salle et je retourne en salle des profs. Je dis bonjour, je parle un peu avec les collègues que j'aime bien. Le principal adjoint fait sa tournée du matin pour dire bonjour à tout le monde. La sonnerie retentit et nous sortons tous prendre nos élèves qui sont rangés dans la cours de récréation, sur des indications peintes au sol.

Le premier cours se passe très bien. Je travaille l'électricité avec mes élèves de cinquième. Un élève qui est extrêmement difficile à gérer depuis deux semaines est parfaitement calme et sérieux. Très étonnant, mais il faut simplement se réjouir. J'espère que cela durera. Après la première heure la sonnerie retentit de nouveau et on passe à la nouvelle classe.

Je travaille désormais sur l'air avec des élèves de quatrième. Ils sont un peu turbulents et il faut que je râle à plusieurs reprises pour les garder concentrés sur le cours. Je mets deux mots dans les carnets de liaison pour calmer les plus rebelles. Finalement tout se passe plutôt bien et la sonnerie retentit une nouvelle fois : c'est la récréation.

Certains profs profitent de la récréation pour souffler, et il faudra que je finisse par faire comme eux, mais pour le moment je continue à bosser pendant ces quinze minutes. Je sors donc mon cahier de texte et je note les deux cours du matin. Je range les cours de quatrième et je remet tous les cahiers à la page du prochain cours. Je descends enfin en salle des profs pour déposer le cahier d'appel des quatrièmes, prendre celui de la classe que j'ai ensuite. Je croise le professeur principal d'une cinquième avec laquelle j'ai des problèmes et j'en profite pour discuter un peu du cas de deux élèves. La sonnerie retentit de nouveau et c'est reparti.

Je vais donc chercher les élèves dans la cour et nous partons pour la salle de sciences physiques. Je continue le cours d'électricité avec ces cinquièmes-là. Tout se passe bien, les élèves sont attentifs, essayent de répondre. Il faut bien sûr toujours faire la police, mais le cours avance à leur rythme, et je ne suis pas encore en retard sur le planning de l'année. La sonnerie annonce de nouveau la fin du cours et il y a un nouveau déplacement d'élèves dans les couloirs.

Une autre cinquième vient alors prendre la place de la précédente et je tente de commencer le cours. Malheureusement voilà que tout ne va pas du tout bien continuer. Autant tout avait été relativement calme ce matin-là, autant tout va partir en vrille. Dans cette classe se trouvent deux élèves particulièrement turbulents. Le premier des deux a commencé très fort en début d'année en étant agressif et refusant de travailler. Après quelques cours de bataille un équilibre s'est installé : il ne travaille pas, ne prend pas son cours, mais il reste calme au fond de la salle et manipule lorsqu'il y a des expériences à réaliser. Le problème vient de l'autre élève. Il commence le cours en critiquant ouvertement le professeur de mathématiques qu'il a eu précédemment. G-Prof est un stagiaire très sympathique qui essaye tout comme moi de tenir les élèves et qui, tout comme moi, n'arrive pas à gérer cet élève-là. Il commence en disant qu'il le "saoule", qu'il le "fait chier". Je lui demande donc de se taire sachant bien que je n'arriverai jamais à obtenir des excuses pour ce collègue. Toute la classe s'installe mais l'élève reste tourné vers le fond de la classe. Il faut que j'intervienne à plusieurs reprises pour qu'il se retourne en proférant des "fait chier", "putain", "bordel". Je lui demande donc d'arrêter ses vulgarités tout en prenant son carnet de liaison. Il se lance alors dans des "virez moi du cours ça me fera partir de ce cours de merde et de collège de merde", "putain fait chier mais virez moi", "putain me fait trop chier ce collège à la con" et j'en passe... Finalement n'arrivant pas à l'empêcher de se retourner, je l'envoie au fond de la salle où il restera jusqu'à la fin de la séance à dire des grossièretés et à faire des doigts d'honneur à ses camarades. Je lui mets donc un mot dans le carnet de liaison et je vois que je suis le troisième prof à signaler ses grossièretés incessantes. Enfin la sonnerie retentit pour la dernière fois de la journée et les élèves commencent à sortir. Je demande à l'élève de rester pour que je lui parle mais il passe devant moi lentement et calmement en m'ignorant complètement. Il sort de la salle et je me met à la porte pour lui crier de revenir, mais il continue à marcher et s'en va sans même reprendre son carnet de liaison. Je range alors ma salle un peu énervé, et je redescends en salle des profs. Je passe à la vie scolaire récupérer une feuille pour faire mon rapport d'incident que j'ai remplie dans l'après-midi. Je croise le professeur principal de cet élève, mais il a déjà été exclu, déjà été collé, les parents ont déjà été rencontré.s Rien n'y fait, on doit le garder et c'est tout. Mon rapport ira compléter son dossier scolaire, mais est-ce que quelque chose changera... j'en doute.

Je me suis donc reposé cet après-midi. Le plus dur dans ce travail, ce n'est pas les cours à préparer, les classes un peu turbulentes, les réunions avec les collègues, pour moi cette année c'est ces quelques élèves qui arrivent à ébranler mon calme. Vivement que je me blinde un peu plus. Finalement cette cure en collège zone sensible va me faire du bien.

2 commentaires:

seboon a dit…

ben mon pauv' vieux !! quel dommage que les punition corporel sont interdite hein ?
allez courage tu finira par y arriver. bon courage et a un de ces quatre ;)

airwick a dit…

Mais pourquoi le collège est obligé de la garder ?