samedi 27 décembre 2008

Les avantages des enseignants

Parmi les nombreux avantages que les enseignants ont il y en a un que j'ai utilisé il y a peu.

Avec les vacances j'ai enfin pu prendre le temps d'aller visiter le musée du quai Branly consacré à l'art premier. En allant au musée je regarde les tarifs et je vois que c'est gratuit pour moi. De plus les billets s'achètent avant le musée lui-même, et comme il suffit de montrer sa carte pour enter, je n'ai même pas eu d'attente.

Pourquoi les enseignants ont-ils accès à la plupart des musées gratuitement ? Bon je peux comprendre qu'un musée d'art soit ouvert à un enseignant en art plastique. Moi même j'ai beaucoup appris en visitant le musée des arts et métiers. Certes il est utile d'avoir une culture générale, mais pourquoi seuls les enseignants en profitent-ils alors ?

Enfin c'était juste une réflexion, je ne vais pas me plaindre, j'adore les musées.

jeudi 18 décembre 2008

Grève, ou pas grève ?

Avec la "réforme Darcos", de nombreux mouvements de grèves ont vu le jour. Je parlerai plus tard de la réforme elle-même, mais ici je voulais juste parler du mouvement de grève.

Je suis stagiaire et de ce fait ais-je le droit ou non de faire grève ? Lors d'une séance disciplinaire à l'IUFM on nous a dit qu'il était très mal vu de faire grève et que cela pouvait jouer contre nous lors de la titularisation. De même un de mes amis m'a dit penser qu'il était interdit aux stagiaires de faire grève.

Or lors de ma précédente séance professionnelle à l'IUFM on nous a fait remarquer qu'il y avait peu de grévistes parmi les stagiaires de cette année. Naturellement j'ai mis les deux pieds dans le plat et j'ai raconté ce que l'on nous a dit dans l'autre formation IUFM. C'était marrant de voir la colère apparaître dans les yeux de notre formatrice.

Elle nous a dit qu'elle n'était au courant de rien, et que personne n'aurait dû nous dire quelque chose de la sorte. C'est marrant comme on a deux messages différents. J'ai donc répondu à notre chère C-IUFM que je jouais au faux-cul cette année et qu'en aucune façon je ne sortirai du droit chemin.

Donc finalement Y-Prof est l'élève (presque) modèle. Il écoute tout ce que dit notre chère B-IUFM, que je surnomme en secret "sainte B", pour le côté sacré de ses dires. Alors maintenant continuons à être un bon professeur, l'année prochaine je pourrai être aussi un bon citoyen.

mardi 16 décembre 2008

C'est parti

L'année de stage se décompose en plusieurs types de formations. En plus du stage en responsabilité, c'est-à-dire les cours en lycée pour ma part, et des cours aux deux IUFM, on a un second stage. Ce stage en accompagnement consiste à prendre en main des classes déjà "maîtrisées" et à faire les cours.

Lorsque le premier stage est en lycée, le second est en collège et vice versa. Donc pour ma part je suis allé observer mes premiers cours de collège aujourd'hui. Mon nouveau tuteur, M-Prof, est très gentil et assez marrant. J'ai donc assisté à un TD d'électricité sur l'oscilloscope pour des classes de troisième.

J'ai été très étonné de voir deux choses qui m'ont particulièrement frappé. Tout d'abord le bruit constant qu'il y a au collège. Pas que dans le cours, mais dans l'établissement en général, c'est très fatiguant. La seconde chose qui m'a frappé c'est les nombreuses répétitions que M-Prof a fait durant le cours. Et effectivement les collégiens n'écoutent rien... donc il faut répéter.

J'ai donc déjà observé deux heures de cours et j'en suis content. Dès jeudi j'irai observer la classe que je prendrai en main d'ici quelques temps. On va voir à quoi ils ressemblent et comment ils se comportent en cours. Il va falloir aussi que je commence à apprendre les prénoms de ces petits-là.

En tout cas voilà une nouvelle aventure qui commence. Eh oui je vais pouvoir faire des représentations dans un tout nouveau cadre, le collège.

dimanche 14 décembre 2008

Le cahier bleu

Mon tuteur doit rendre le jeudi qui arrive un compte rendu sur mon travail. Il doit informer l'IUFM de mes aptitudes de professeur, si j'évolue, si je stagne, si j'ai une chance de devenir moins mauvais en gros. Mais naturellement il ne peut pas se souvenir de toutes les séances qu'il est venu observer. Il y a donc le cahier bleu.

Au début de l'année S-Prof est venu me voir en cours avec un petit cahier de couleur bleue dans lequel il a écrit durant toute la séance. En fait à chaque fois qu'il m'observe (en cours j'entends) il note dans un cahier la description de mon cours. Il y a donc ce que je fais comme cours, comment sont les élèves, et les points positifs et négatifs. Par exemple "Bon déplacement de Y-Prof dans la salle", ou "Y-Prof interroge nominativement les élèves, c'est bien", ou encore "Y-Prof ne reprend pas l'élève qui a lancé un stylo" (ça c'est un point négatif).

Ainsi à la fin de la séance je peux relire à tête reposée ce que S-Prof a pensé de ma séance, mais aussi savoir ce que j'ai à en dire moi-même. Il y a beaucoup de choses que je fais de façon inconsciente et c'est parfois troublant de lire des choses que l'on a absolument pas réalisé pendant le cours. Je trouve que c'est une méthode efficace de travail.

Maintenant il ne reste plus qu'à attendre le verdict de jeudi. Peut-être même que je lui donnerai le lien de ce blog quand il aura signé l'évaluation.

mardi 2 décembre 2008

Un échec

Hier, j'ai présenté un TP à mes élèves. Le premier TP du nouveau thème de physique. Et je pense que ce fut le drame. Je m'explique.

L'introduction d'une nouvelle notion, telle que la force dans le cas présent, nécessite une préparation scrupuleuse. Habituellement pour préparer un TP je m'appuie sur les conseils de mes amis, sur des discussions avec mes collègues de promotion, mais aussi avec les directives de mon tuteur.
Or pour ce TP je n'ai eu aucune de ces trois aides. J'ai donc créé tout tout seul. J'ai essayé de prévoir comment il fallait présenter les nouvelles notions, comment intéresser les élèves, comment rendre mon cours compréhensible.

Il est vrai qu'avec ma visite je n'ai pas consacré le temps que j'aurais dû à cette séance sachant que j'ai été malade le week-end dernier, et que donc je n'ai vraiment pas travaillé. Cependant comme le dit tout le temps B-IUFM, ma formatrice principale, "il faut donner le meilleur à nos élèves". Je n'ai donc aucune excuse.

Pour couronner le tout, mon tuteur était venu observer ma séance. Alors entre le manque total d'autorité dont j'ai fait preuve, l'approche complètement ratée de la notion et enfin le fait que plus je voyais le temps passer plus je voyais ma séance sombrer, je suis sorti déprimé.

Je ne sais pas s'il l'a fait exprès mais il a "oublié" de parler du TP lorsque l'on s'est réuni le lendemain, et il a fallu que j'aborde le sujet moi-même. Il a alors parlé des problèmes de ma séance mais en faisant preuve de beaucoup de tact.
Il m'a présenté tous les points négatifs, un par un, mais sans aucun jugement de valeur. J'aimerais bien connaître le fin fond de sa pensée sur cette séance.

Peut-être ai-je une vision trop sombre de la situation, mais pour moi c'est le premier vrai échec de cette année.

Espérons qu'il sera le seul...

La première visite

Voilà ma première visite finie. En bilan je pense que cela s’est bien passé, mais il faudra attendre le compte rendu de J-IUFM pour en être sûr.

J'arrive au lycée à 7h20 afin d’avoir bien le temps de tout préparer. Naturellement malgré l’heure matinale, les deux photocopieuses sont prises. J’attends patiemment qu’une d’elles se libère. Une femme est en train de râler contre la photocopieuse parce que le papier n’arrête pas de bourrer la machine, et sur l’autre un homme fait des tests de mise en page. Je bous intérieurement, mais bon j’ai encore du temps.

À 7h35 j’ai enfin une photocopieuse. En cinq minutes tout est prêt et je fonce au troisième étage dans ma salle. Naturellement le vidéoprojecteur est bien là, mais il n’est pas installé. Je commence donc à tout préparer quand j’ai l’idée de regarder mon portable pour voir que j’ai loupé un coup de fil de numéro inconnu quelques minutes plus tôt. Je rappelle en présumant que c’est J-IUFM, et effectivement c’était lui. Il s’est fait jeter à l’entrée du lycée (eh non on ne peut pas garer sa voiture à l’intérieur de l’établissement si on n’y travaille pas). Il a trouvé une place un peu plus loin dans la rue, et il arrive au lycée. Comme il ne connaît pas l'établissement je me propose d’aller le chercher à l’administration.

À 7h45 je suis de retour dans ma salle avec J-IUFM que j’installe tout au fond. Je lui apporte tous les documents dont il pourrait avoir besoin et je retourne à mon vidéoprojecteur qui ne marche apparemment pas. Je m’excuse auprès de mon « invité » et je fonce chercher mon tuteur pour de l’aide. Ça tombe bien il venait dans ma salle pour saluer mon superviseur et il me montre donc le bouton du portable qui permet de tout faire marcher avec une simplicité déconcertante.

Me voilà fin prêt… enfin presque. Je sors les documents, je règle l’angle et la netteté de la projection, je souffle un bon coup. Ça sonne et c’est parti pour le spectacle.

J’avais tout préparé, prévu les réponses des élèves, varié les activités, minuté ma « représentation ». Naturellement les élèves qui me gênent habituellement continuent, j’essaye de les gérer mais je finis par laisser faire vu que je suis trop concentré sur mon cours. Je sais que cela va m’être reproché, mais mon cerveau est concentré sur d’autres fonctions. Le cours passe vite, les animations plaisent, j’ai de nombreuses questions, je sens que les élèves s’intéressent. Il faut dire que j’ai vraiment tout prévu pour les captiver un maximum.

Enfin la sonnerie de fin retentit. Je donne les exercices supplémentaires aux deux élèves qui n’avaient pas fait leurs devoirs. Je parle avec une élève qui va être absente au prochain devoir surveillé afin de trouver un nouveau créneau, et je discute avec un élève toujours absent qui recommence à venir à mon cours. J-IUFM semble apprécier le suivi et l’écoute que j’offre aux élèves.

Je range rapidement la salle en m’excusant car j’ai cours dans moins d’une heure. Puis je vais m’installer à côté de mon superviseur pour notre « discussion ».

Tout d’abord il me fait remarquer que dans la précipitation du matin je me suis trompé de cahier de texte, et que j’ai pris celui d’une autre classe. Ça commence bien…

Il me reproche de ne pas avoir donné mes progressions sur trois semaines comme demandé à l’IUFM. Je lui montre que je les lui ai données en fait, mais il n’avait pas vu… Et là il s’étonne de voir que j’ai prévu sur 2 mois. Et oui je prévois, je suis un drogué de l’organisation.

Les points qui n’allaient pas dans les séances sont ceux auxquels je m’attendais. J’ai du mal à gérer les prises de paroles spontanées des élèves. Je menace mais je ne sanctionne pas assez, donc les élèves en profitent. Ce sont les points que me reproche aussi S-Prof.

Et par contre je reste sans voix par la suite. « Vos documents sont excellents, pas une seule faute. Vous avez captivé vos élèves et vous avez respecté les consignes de l’IUFM parfaitement. Les élèves sont complètement acteurs de votre cours… et justement ils le sont trop. On a l’impression que c’est eux qui font le cours. En fait vous suivez trop les consignes de l’IUFM. Il y a des moments où les élèves doivent être passifs. »

Alors là je suis épaté. On nous « gonfle » depuis le début de l’année justement pour que l’on fasse exactement ça. J’ai tout préparé en vue de ce résultat et ça ne leur plait pas… Lorsque j’en ai parlé à S-Prof après la séance, il m’a dit qu’il n’avait jamais entendu cela et que franchement il trouvait que ça devenait n’importe quoi.

Depuis ce moment j’ai bien entendu eu le temps de méditer sur tout cela. Je crois que je commence à comprendre ce que voulait dire J-IUFM. Je pense qu’en fait en les stoppant de temps à autre pour, par exemple, les faire écrire, pour les forcer à suivre mon esprit et non plus le leur, ils sont obligés de se calmer et donc je raffermis mon autorité. Mais est-ce bien vrai ? En tout cas c’est vraiment n’importe quoi.

En bilan il ne m’a pas dit si mon cours lui convenait ou pas. Il a juste dit les points positifs et négatifs. J’ai senti qu’il était satisfait, mais bon je peux me tromper. Il a terminé l’entretien avec 10 minutes de retard par la question : « Et finalement le boulot vous plait ? »

Et j’ai répondu honnêtement : « J’adore ce que je fais. »

Je suis arrivé à mon cours suivant bien en retard, avec mes élèves déçus que je ne sois pas absent. J’ai fait mon cours un peu dans un autre monde puis je suis rentré chez moi content et épuisé. Prêt à continuer mes préparations car bientôt j’aurai moins de temps, beaucoup moins de temps.

jeudi 27 novembre 2008

Conflit au laboratoire

En temps que professeur de sciences physiques je me dois de faire faire des expériences aux élèves. Effectivement c'est une science expérimentale en tout premier lieu. Pour chaque TP on doit préparer du matériel, élaborer des protocoles. Le travail des enseignants étant d'enseigner, nous avons au lycée deux aides laboratoire. B-Labo qui travaille pour la physique et S-Labo pour la chimie.

Lorsque nous avons une demande de matériel dans un laboratoire, il nous suffit de l'écrire dans un cahier prévu à cet effet au moins 24h à l'avance. Ceci pour être sûr d'avoir le matériel et de laisser aux préparateurs le temps de tout organiser.

N'étant pas du tout familier avec ces méthodes je préfère directement passer par le préparateur. Je demande s'il est possible d'avoir tel ou tel produit, tel ou tel appareil puis une fois que nous nous sommes mis d'accord je note sur le cahier.

Depuis les vacances de la Toussaint S-Labo a dû s'absenter pour des raisons personnelles et B-Labo se retrouve donc à gérer les demandes des sept professeurs de sciences physiques pour les deux laboratoires. Je comprend que ce soit quelque chose de compliqué à gérer et je comprend aussi très bien son énervement à se retrouver seul.

Depuis il nous est demandé de noter le matériel que l'on désire plusieurs jours à l'avance. Ceci me pose de gros problèmes parce que je ne prévois pas aussi loin et que de toute façon je modifie toujours beaucoup de choses lorsque je parle avec mon tuteur. J'arrive cependant à prévoir suffisamment en ce moment, même si B-Labo proteste souvent parce que je ne mets le matériel que 48h à l'avance.

Bref, ayant hier reçu le changement d'emploi du temps, je me dois aussi de modifier mon planning et je me suis empressé ce matin d'aller prévenir B-Labo que je changeais mon matériel pour samedi. Or ce même matin, J-Prof a ajouté un TP pour demain et donc l'ambiance était quelque peu tendue. J'ai donc reçu un "non" catégorique concernant la modification de matériel que j'ai demandé. Etant de nature assez très patiente, j'ai laissé B-Labo protester en étant de plus en plus agressif. Une fois son laïus terminé je lui fait remarquer que c'est le directeur adjoint qui a décidé de cette modification et que je n'y suis pour rien. Ce a quoi il me répond "Je n'y suis pour rien non plus, moi je m'occupe de rien. Tu n'as qu'à passer demain pour préparer ta salle tout seul."

Sauf que demain je suis à l'IUFM dans une autre ville et que je ne pourrai pas préparer la salle. Donc me voilà rentré chez moi énervé, en colère, frustré. Car oui le TP de J-Prof sera prêt demain, alors que le mien ne le sera pas. Est-ce parce que je suis stagiaire qu'il se permet de m'envoyer promener de la sorte ?

Enfin j'ai réussi à réfléchir à une nouvelle façon d'organiser mon évaluation d'option de façon à ne pas changer le matériel, et surtout à pouvoir faire tenir le tout en une heure et non plus en deux.

D'ailleurs il faut que je retourne rédiger tout cela.

mercredi 26 novembre 2008

Les joies de l'imprévu

Comme tout le monde s'en souviendra, en tout cas moi j'ai pas oublié, j'ai une visite de mon superviseur ce samedi. Pour l'occasion j'avais une modification d'emploi du temps. Je devais faire cours de physique de 8h à 9h, puis discussion de 9h à 10h. Enfin de 10h à 12h j'avais prévu une évaluation pour mes élèves d'option.

Or voilà que je reçois un coup de fil tout à l'heure. Un portable dont je ne connais pas le numéro, on sait jamais, je décroche.

"- Bonjour Y-Prof, ici J-IUFM.
- Bonjour J-IUFM.
- Vous vous souvenez que je devais venir vous visiter samedi n'est-ce pas ?"

Heu... aurais-je pu oublier ça ? Enfin bref, vu mon excellent niveau en français je note immédiatement l'utilisation du temps dans cette phrase qui laisse présager une modification dans l'organisation de la visite.

"- Bien sûr. Vous deviez venir de 8h à 9h.
- J'ai parlé à votre proviseur adjoint et il se trouve qu'il n'est pas d'accord avec la libération de votre classe de 9h à 10h. Je viendrai donc de 9h à 10h, et vous serrez déchargé de vos enseignements de 10h à 11h pour notre discussion. Cela ne vous dérange pas ?
- Heu... très bien. Cependant vu la progression que j'ai construite, je n'ai qu'une heure de cours, et je vais devoir annuler mon évaluation d'option que j'avais prévue.
- Je sais que je vous préviens un peu tard, mais c'est votre proviseur adjoint qui a décidé cela. Par contre cela vous dérangerait-il si je venais non pas une heure, mais bien les deux heures ?
- Si vous voulez, je n'y vois pas d'inconvénient. De plus les élèves étant plus calmes la première heure, vous pourrez les voir sous un bon angle."

Alors là je me demande si j'ai pas dit une bêtise. D'un autre côté J-IUFM doit bien se douter que les élèves sont toujours plus dissipés lorsque c'est leur dernier cours de la semaine, d'autant plus un samedi matin.

En tout cas me voilà avec un cours à modifier pour présenter pendant 2h quelque chose de bien construit mais aussi une évaluation à réfléchir de nouveau pour que je puisse faire travailler mes élèves d'option.

Je note juste que l'IUFM doit nous prévenir 10 jours à l'avance des horaires de visite pour être dans la légalité. N'y a-t-il pas un problème dans ce cas présent.

Allez j'ai une activité de chimie sur l'historique de l'atome qui m'attend.

mardi 25 novembre 2008

Le texte sacré

Comme je l'ai déjà expliqué, tout le cours et les évaluations s'appuient sur le Bulletin Officiel. Pour chaque chapitre on trouve une liste de compétences que les élèves doivent acquérir et il ne nous est possible de les interroger que sur cette liste là.

Je vais me permettre de parler pour la première fois d'un de mes collègues, D-Prof. C'est un professeur qui travaille beaucoup avec mon tuteur et qui s'intéresse aux directives de l'IUFM et du ministère. Nous parlions donc tous les deux du chapitre dont je suis en train de faire l'évaluation et nous avions un problème d'interprétation.

Il est écrit dans le BO : "Connaître et appliquer les loi de Descartes sur la réfraction". Très bien, mais cela veut dire quoi ? Dans le "connaître" on attend une récitation des lois, cependant nous avons là un problème de limite. En simplifiant grandement pour les néophytes, dans ces lois on détermine comment se comporte un rayon lumineux lorsqu'il passe d'un milieu à un autre. Personnellement je demande aux élèves de me donner les lois sous forme de phrases, mais je demande aussi un schéma explicatif. Et là il y a sujet à interprétation. Le schéma fait-il parti de des lois de Descartes ? Faut-il qu'ils fassent tout tout seul, ou doivent-ils juste le compléter ?

D-Prof a alors dit : "C'est comme la Bible ou le Coran, on a un texte, mais tout est question d'interprétation. Il faut aller demander à un sage" (sous entendu un formateur de l'IUFM, et ca tombe bien j'en vois un samedi).

Finalement avec S-Prof (mon tuteur) on parle longuement de l'interprétation du BO. Il faut avouer que les textes sont tellement concis qu'on peut comprendre beaucoup de choses dans une simple phrase. Par exemple "Connaître la structure de l'atome", oui mais à quel point ? Jusqu'où faut-il pousser la description ?

Finalement on en arrive à un des points que je trouve intéressant dans l'éducation nationale. Qui s'intéresse aux divergences d'interprétation ? Pourquoi n'y a-t-il que deux de mes collègues qui parlent de ça avec moi ? Les autres cherchent-ils vraiment à faire évoluer leurs cours ? On a tellement de clichés sur les enseignants, que je ne sais même plus auxquels je dois me fier.

En tout cas je vais continuer à réfléchir à tout cela, et continuer à harceler S-Prof de questions sur les limites du programme. Au moins il verra que c'est un point qui m'intéresse.

samedi 22 novembre 2008

Les mutations

Les dates de demande de mutations sont enfin arrivées, ainsi les explications qui vont avec.

Lorsque l'on est professeur on peut demander chaque année à participer aux mouvements, c'est-à-dire que l'on peut demander une mutation. En tant que stagiaire on ne demande pas une mutation mais directement une affectation.

Ce mouvement, qui s'apparente à un grand jeu de chaises musicales, se décompose en deux phases.
Tout d'abord on trouve le mouvement inter-académique. C'est le premier que l'on demande. On doit faire le choix des 31 académies où l'on accepte d'être affecté. En gros on classe les académies de celle qui nous intéresse le plus jusqu'à celle qui nous ferait presque démissionner. Une fois les résultats de ce premier mouvement annoncés, on passe au mouvement intra-académique, où ici on va demander un poste.

Comment le ministère décide-t-il du placement de chacun ? Eh bien en fonction des points, c'est une sorte de grand jeu très amusant (oui c'était ironique). Alors nous allons directement traiter un exemple : Y-prof.
Avant toute chose je dois parler des échelons. Dans l'éducation nationale on est payé par échelon. En fonction de son ancienneté et de ses notes d'inspection, on passe d'un échelon à un autre, c'est-à-dire que l'on a une augmentation. Pour les trois premiers échelons on attribue 21 points, puis par échelon on gagne 7 points supplémentaires.
Pour les stagiaires, nous sommes d'échelon un, donc nous partons tous avec 21 points.
Lorsque l'on demande son affectation dans l'académie où l'on a fait son stage on a un bonus de 0,1 point.
De plus pour cette première participation au mouvement, nous est offert un petit bonus de 50 points (que l'on peut utiliser n'importe quand pendant 3 ans). Je compte l'utiliser cette année pour rester dans mon académie. Cette bonification IUFM ne s'applique que pour le premier choix.
Ajoutons à cela que mon conjoint travaille dans mon académie en CDI et que nous sommes pacsés. Par rapprochement de conjoints j'ai donc 150,2 points en plus valables sur l'académie en question et sur les académies directement limitrophes.

Donc un petit calcul de mathématiques (les professeurs de physique aussi ont le droit de faire des calculs compliqués) : 21 + 0,1 + 50 + 150,2 = 221,3 points.
Voilà je suis content j'ai plein de points, mais seulement pour l'académie où j'effectue mon stage, pour les autres j'en ai moins.

MAIS naturellement les barres d'entrée dans les académies changent chaque année en fonction des demandes de tous les enseignants. Je ne sais donc absolument pas si j'aurai assez de points pour rester dans mon académie.
La réponse sera le 19 mars, en attendant il faudra être patient.

Je n'ai ici présenté que mon cas qui est déjà très particulier. Beaucoup de mes collègues n'ont pas le pacs qui apporte tant de points. Il y a aussi les gens qui ne veulent pas rester dans l'académie de leur stage qui n'ont pas le petit 0,1 point si important.
Et là je ne parle pas des clauses d'utilisation de la bonification de 50 points IUFM qui se reporte dans le mouvement intra-académique, même si on a pas eu l'académie du premier choix.
Notons ensuite qu'il y a des points supplémentaire si on est dans des établissements "Ambition Réussite" (les anciens "Zone d'Enseignement Prioritaire") pendant 5 ans.
Il y a des points bonus chaque année où on est loin de son conjoint, ainsi que des points bonus si on effectue toujours le même choix d'académie en premier vœux.

Enfin autant de règles qui rendent la prévision du système impossible. Alors maintenant croisons les doigts pour que j'aie mon affectation.

vendredi 21 novembre 2008

Première visite

J'ai reçu hier un mail de mon superviseur m'annonçant qu'il viendra me visiter samedi prochain de 8h à 9h.

L'IUFM se doit de nous suivre au cours de cette année de formation. Naturellement le meilleur moyen de savoir si on sait enseigner, eh bien c'est de venir suivre un de mes cours. Donc justement mon gentil superviseur IUFM (gentil non pas réellement au sens ironique puisque je ne le connais presque pas, je l'ai vu une fois lors d'un oral l'année dernière et il m'avait paru très gentil, et une autre fois cette année à l'IUFM et il a très peu parlé) va venir me voir.

Théoriquement j'ai cours en classe complète de 8h à 10h, mais comme la visite doit être suivie d'une heure d'entretien, les élèves ne viendront samedi matin que de 8h à 9h. Je suis pas sûr qu'ils apprécient.

Sinon il faut naturellement préparer tout un tas de documents pour l'occasion. Il faut apporter tous ce que l'on a donné à la classe depuis le début de l'année, les cahiers de texte, en fait tout ce qui atteste de notre travail. Et me voilà donc en train de préparer la séance de samedi prochain avec le plus de sérieux possible.

Théoriquement on est censé suivre deux règles importantes pour cette visite. D'abord il faut faire un cours comme on fait habituellement, cela pour être honnête avec les formateurs et pour ne pas "perdre" les élèves avec des méthodes différentes. Ensuite il faut construire sa séance de façon à présenter des activités différentes au formateur.

Pour ma part je vais présenter à cette séance l'introduction du chapitre sur la notion de référentiel. Donc je vais consacrer une petite partie au début du cours à corriger des exercices, ensuite une partie de travail des élèves avec une animation informatique et l'analyse d'une situation qui leur posera (je l'espère) un problème, et enfin le cours lui même.

Donc n'oubliez pas une petite pensée pour moi samedi en huit.

Parfois on les rencontre dehors

Hier il y avait grève de l'éducation nationale. Dans mon lycée il n'y avait donc pas de service de restauration.
De mon côté j'avais cours à l'IUFM mais ma formatrice n'était pas là donc je me suis retrouvé à manger en ville avec un ami. Alors que nous sortions de notre mal-nutrition d'un Quick, nous croisons aux caisses toute ma classe d'option. Sur le coup je suis resté un peu figé puis les "Oh monsieur !", "Bonjour monsieur" ont débarqué. Je les aime bien ces élèves alors ça m'a fait plaisir, mais j'ai surtout été amusé par la réaction de mon ami qui n'a pu retenir un "Mais ils sont bien plus petits que ce à quoi je pensais, ils sont vraiment en seconde ?".

La question que je me pose souvent, c'est quel comportement dois-je adopter lorsque je croise des élèves hors de l'établissement. Être normal ? Être "enseignant" ? Je suis un grand amateur de littérature à la fois classique (ce qui fait très sérieux), mais aussi de manga. Si un élève me croise là bas, doit-il savoir que j'ai une bibliothèque de manga qui couvre la moitié de ma chambre ? Doit-il savoir que j'ai quatre consoles et tout un tas de jeux allant avec ?

J'avoue ne pas trop savoir. Le lien qui se crée avec les élèves au fil du temps est-il une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne sais pas trop quoi répondre, nul n'est d'accord sur ce point. Alors je crois qu'il faudra que je "subisse" encore un peu cette vie pour me faire mon opinion.

Le Socle

J'aimerais aujourd'hui parler du socle. C'est un texte du ministère de l'éducation nationale concernant le but éducatif de l'enseignement.
Pour ceux qui veulent le texte officiel c'est ici.

Ce texte est donc relatif au socle commun de connaissances et de compétences. C'est-à-dire qu'il traite de tout ce qu'un élève doit savoir au sortir du système éducatif.

Le socle est constitué de sept piliers qui constituent selon le ministère la base de la citoyenneté. Un petit détail de ces piliers :

Première pilier : La maîtrise de la langue française
L'expression écrite et orale avec notamment la récitation de texte littéraire.
Le vocabulaire, la grammaire, l'orthographe.
(J'aime bien le dernier point de ce pilier "Développer l'intérêt pour la lecture", "le goût pour l'enrichissement du vocabulaire", "le goût pour la puissance émotive de la langue").

Deuxième pilier : La pratique d'une langue vivante étrangère
Il faut que cet apprentissage commence au primaire ou au collège.
Il faut pratiquer et s'approprier la langue.

Troisième pilier : Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique
Moi c'est dans ce pilier que j'interviens réellement.
En mathématiques on demande de créer les réflexes de calcul avec la maîtrise du calcul mental. On demande aussi la notion de raisonnement et la démonstration mathématique.
Concernant la culture scientifique et technologique, on cherche à donner à l'élève des bases de connaissance de notre monde. Comment est construit l'univers, ce que la chimie permet de faire, comment est construit un être vivant ainsi que ce que la technologie humaine est capable de faire et son implication sur l"environnement.

Quatrième pilier : La maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication
On doit apprendre aux élèves à se servir d'un ordinateur, de différents logiciels ainsi que des règles concernant l'utilisation de ces outils

Cinquième pilier : La culture humaniste
Dans ce pilier on cherche à apprendre à l'élève à comprendre le monde dans lequel il vit. On explique ce qu'est l'Europe, la France. Connaître à la fois les caractéristiques géographiques et politiques. Connaître l'histoire de tout cela.
Les droits de l'homme.
Ce que je trouve amusant c'est "la connaissance des textes majeurs de l'Antiquité (l'Iliade et l'Odyssée, récits de la fondation de Rome, la Bible)".

Sixième pilier : Les compétences sociales et civiques
On trouve aussi différents éléments sur comment vivre en société et comment se préparer à sa vie de citoyen.
Le code de conduite, les sphères professionnelle, publique et privée, l'éducation à la sexualité et la santé.
Naturellement on trouve aussi la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (à lire),
ainsi que la Convention internationale des droits de l'enfant (à lire aussi).
Le drapeau français, la devise, l'hymne nationale, la démocratie etc...

Septième pilier : L'autonomie et l'initiative
Il faut apprendre aux élèves les processus d'apprentissage (et voilà que nous retrouvons la métacognition).
C'est ici que l'on trouve l'environnement économique et la notion d'entreprise (je ne l'aurai pas mis dans ce pilier personnellement). C'est donc ici qu'il faut voir l'orientation j'imagine.
Enfin on trouve cette phrase "L'envie de prendre des initiatives, d'anticiper, d'être indépendant et inventif dans la vie privée, dans la vie publique et plus tard au travail, constitue une attitude essentielle".


Voilà à quoi je participe depuis la rentrée des classes. Comme on peut le voir tous les professeurs interviennent un peu dans tous les piliers à différents niveaux. Que ce soit pour apprendre la langue française, l'utilisation d'une langue étrangère, le respect des règles de l'établissement, la culture générale et tant d'autres points.

Au début j'ai eu du mal à bien percevoir le socle, mais une fois qu'on a bien plongé dans le texte je trouve que c'est un bon résumé de ce à quoi doit mener effectivement le système éducatif. Je continue cependant à me demander si tout cela n'est pas un peu trop utopique. D'un autre côté n'est-ce pas le but de tout cela ? Être trop utopique de façon à s'approcher au maximum de cette utopie ?

samedi 8 novembre 2008

La reprise

Et voilà que c'est reparti.
Aujourd'hui j'ai retrouvé mes deux classes avec joie, mais aussi avec un peu de crainte. Curieusement j'étais assez stressé.

J'ai eu beaucoup de mal à me mettre à jour pour le retour. Que ce soit pour mes cours de tronc commun ou que se soit les TP pour mon option, j'avoue avoir eu du mal à tout faire. Pour ma classe principale j'ai réussi à écrire mon cours et je pense que je me suis pas mal débrouillé, par contre pour l'option j'ai plus jonglé je trouve. Enfin ils avaient pas l'air trop traumatisé les petiots.

Pour mes deux premières heures j'ai eu six absents. Ça promet pour le TP de lundi. Avec le pont je risque de me retrouver à peine en demi-groupe. Espérons cependant qu'ils seront là. Ça m'arrangerait parce que j'ai bien bossé ce TP.

Enfin voilà je suis de retour, déjà fatigué, mais prêt à affronter ces prochaines semaines. Direction la préparation du DS de la semaine prochaine que j'ai toujours pas tout à fait fini.

mardi 28 octobre 2008

La contractualisation de l'éducation

Ce soir je souhaiterais parler de quelque chose que je ne savais pas concernant le métier que j'ai choisi. C'est qu'il a changé depuis mon départ du lycée.

De mon temps, le professeur était au tableau, faisait son cours et puis nous travaillions. Mais tout cela a changé. Alors que s'est-il passé depuis cette époque ? Et bien c'est simple des gens ont réfléchi et ont dit : "mais on fait n'importe quoi, changeons tout !"

Désormais toute l'éducation est contractualisée. C'est à dire que nous devons "écrire" un contrat avec nos élèves. Une des consignes de l'IUFM est de présenter aux élèves lors du premier cours un contrat entre eux et l'enseignant. Dans son contrat il faut présenter quelles sont les règles en vigueur dans notre cours. C'est-à-dire que je dois dès le début préciser les choses interdites et les sanctions qui en découlent.
J'ai décidé de ne pas suivre cette règle parce que je ne pense pas être assez ancien pour créer un contrat qui m'enfermera dans un carcan que je ne souhaite pas. Il existe cependant d'autres versants de cette contractualisation que je suis scrupuleusement.

Les enseignants font leur cours à partir d'un document que l'on appelle le "Bulletin Officiel". Sur ce journal est référencé tout le programme de chaque classe. Ceci est présenté sous la forme d'un tableau à trois colonnes. La première colonne donne des activités que l'on peut faire faire aux élèves. Ce sont des exemples et rien ne nous oblige à les suivre. La seconde colonne présente le plan conseillé par le ministère. De même rien n'oblige à le suivre scrupuleusement. Cependant la troisième colonne est très différente. Sont référencés dedans tous les objectifs du programme. C'est-à-dire l'exact teneur de ce que l'on doit faire retenir aux élèves.

La contractualisation de l'éducation veut que ceci soit expliqué aux élèves et qu'on leur donne cette dernière colonne. De plus il est interdit d'interroger les élèves sur autre chose que ce qui est indiqué dans cette liste, ni de les évaluer deux fois sur la même compétence lors d'une même évaluation. Ainsi lorsque je rédige un devoir, j'ai cette liste sous les yeux et c'est elle qui me permet de faire ce devoir.

Voilà en quelques lignes la principale implication de cette contractualisation. Il y a d'autres incidences mais elles sont, je trouve, moins étonnantes. Le fait de toujours faire ce que l'on dit, le fait de ne jamais revenir sur un point, ce genre de choses me paraissent normales.

Pour le moment je trouve que c'est intéressant comme principe. Les élèves peuvent savoir exactement où ils vont, et ça évite d'avoir des enseignants qui font de "mauvaises surprises". J'espère que cela conviendra à mes classes, mais ça je ne le saurai pas avant un moment. On verra si tout continue à fonctionner de cette façon. Ce sera pour la suite.

lundi 27 octobre 2008

Les vacances

Les vacances scolaires. Une privilège des enseignants qui fait beaucoup de bruit. J'ai déjà reçu de nombreuses critiques du fait de profiter des vacances scolaires. Et quand j'explique que j'ai pour ma part beaucoup de travail à faire, on me répond qu'effectivement cette année je vais en avoir, mais que dans quelques temps je pourrai me reposer tout le temps. Est-ce bien vrai ?

Je ne pensais pas avoir besoin de vacances si tôt. Je suis quelqu'un de résistant, de sportif, d'actif. Je bouge tout le temps, je passe mon temps à faire quelque chose. Je déteste rester assis à ne rien faire. Et pourtant depuis que j'ai commencé ce travail je me sens fatigué. Tous les samedi en rentrant de mes quatre heures de cours je somnole durant tout l'après-midi.

En parlant avec un de mes collègues de cette fatigue, il m'a révélé que pendant ses quatre premières années d'enseignement il a vécu la même chose. Il commence depuis peu à mieux gérer sa fatigue. N'oublions pas que je passe huit heures par semaine debout dans la salle à faire des va-et-vient dans les rangs en parlant, en interrogeant, en criant, en désespérant. Mais surtout je crois que je stresse encore beaucoup trop avant ces oraux. Cela passera certainement.

Tout cela finalement pour dire qu'après seulement sept semaines de cours je suis déjà complètement épuisé. Alors peut-être qu'il y a une raison qu'on ait réellement ces vacances scolaires ? Mon avis reste que non, c'est trop volumineux comme vacances. Je suis bien content de les avoir pour le moment pour me reposer, mais une fois que je gèrerai mieux ma fatigue je pense que ce sera un peu de trop. Enfin on verra bien...

Je vais pour le moment profiter un peu de tout cela, puis je me remettrai à travailler car j'ai beaucoup de choses à préparer pour la rentrée. Et oui je vais même pas pouvoir m'arrêter complètement pendant ces vacances, mais c'est normal non ?

La validation

Comme je l'ai déjà expliqué, je suis cette année en stage. J'effectue un demi-service de huit heures par semaine en tant qu'enseignant stagiaire (ce que les élèves ignorent bien entendu). Le but de cette année de formation est de décider si oui ou non je suis apte à rester enseignant, c'est-à-dire de décider si le rectorat va me titulariser ou non.

Pour prendre cette décision le rectorat va s'appuyer sur trois avis qui sont ceux du directeur de mon établissement, du directeur de l'IUFM et d'une inspecteur. Avez-vous noté la subtilité de cette énumération ? Oui effectivement mon tuteur n'est pas dans la liste. Mais il y a plus étrange.

Le directeur de l'établissement est quelqu'un de très occupé. Je l'ai croisé deux fois dans le lycée, et je l'ai rencontré une fois dans son bureau. Mais sinon il ne me connait pas, il ne sait pas comment j'enseigne, il ne sait pas si je m'insère dans l'équipe pédagogique. Certes il doit avoir des retours, mais est-il bien le mieux placé pour donner son avis ? En tout cas le tuteur va devoir faire de nombreux compliments sur moi !

Le directeur de l'IUFM... je ne sais pas qui c'est en fait. On nous en parle comme le directeur de l'IUFM, ce qui aide grandement à se faire une idée. Lui pour donner son avis il va devoir s'appuyer sur tous les retours qu'il aura des formateurs, ainsi que des avis que doit remettre mon tuteur à l'institut. Donc finalement lui non plus n'est pas le plus à même de donner une décision. Il va de nouveau falloir que mon tuteur fasse de nombreux compliments. Mais ce n'est pas tout. Pour prendre sa décision il se basera aussi sur les deux visites que doivent faire les formateur IUFM dans nos classes, mais aussi par notre second stage de 40h qui débutera en décembre et par le rapport de 35 pages que l'on doit rendre en mai. Intéressant...

Enfin le troisième avis émanera d'un inspecteur. Alors lui peut venir me voir en cours, mais apparemment en sciences physiques il y en a peu, donc ils viennent rarement. Habituellement ils appellent le directeur de l'établissement et le directeur de l'IUFM et se font une opinion. Bon pourquoi pas, c'est leur fonctionnement.


Je trouve ce système curieux. Déjà donner les trois avis à des personnes qui ne travaillent pas vraiment avec nous est étrange. Celui qui travaille le plus avec moi c'est mon directeur. Certes je ne le vois pas souvent, mais il est le chef de l'institution, et ses décisions me concernent directement. Mais les deux autres avis sont assez éloignés dans la hiérarchie de l'éducation nationale.
De plus il y a une différence de travail que je trouve stupide. Pour un tiers du vote on doit suivre 12h de formation par semaine (enfin un peu moins) et on doit rendre un rapport de 35 pages qui me parait des plus obscurs. Mais bon je veux ma titularisation, alors il va falloir bosser.

Voilà maintenant vous savez comment on est jugé nous les stagiaires pour encore un an. En effet l'année prochaine tout changera avec la réforme des embauches. On verra si c'est mieux ou pas, en tout cas l'IUFM va disparaître.

samedi 25 octobre 2008

Le premier cours

On se dit que ça arrivera trop tôt quoi qu’il arrive, et c’est finalement le cas. J’arrive le matin drapé dans une assurance feinte, espérant que cela ne se voit pas. J’entre dans le laboratoire de physique, je dis bonjour à tout le monde, puis je me dirige vers ma salle. Je dispose mes affaires sur le bureau, je vérifie que tout est en place, je souffle un bon coup et j’attends que la sonnerie retentisse. Lorsqu’enfin cela arrive je place ma main sur la poignée, je dis à voix basse « que le spectacle commence » et j’ouvre la porte.

Ils sont là. Les élèves que je vais devoir gérer cette année sont dans le couloir en train de faire du bruit, de rire, de râler, de faire tout sauf attention à moi. Je les salue puis les fais rentrer dans la salle. Ils s’installent bruyamment, sortent leurs affaires avec lenteur, mais restent cependant debout. J’avoue que cela m’a beaucoup étonné, je pensais qu’il faudrait leur demander de rester debout. En tout cas partant de cette bonne impression, je prends ma liste d’élève et je commence à faire l’appel. J’écorche assez peu de nom et tout se passe bien pour le moment.

Comme chaque année et certainement à chaque cours, je leur fais remplir l’éternelle petite fiche. Cela ne sert strictement à rien, mais cela me permet au moins de souffler et de rester calme pendant qu’ils remplissent les feuilles. Mais là l’étonnement est grand, ils ne savent pas suivre une consigne. Tout le monde y va de sa question. Je prends la feuille dans quel sens ? J’écris avec quelle couleur ? On doit marquer les questions avant les réponses ? Je ne m’attendais pas à autant de réflexions sur quelque chose d’aussi « simple ».

Assez vite on finit tout cela. J’ai passé en gros une quarantaine de minutes à tout mettre en place et le cours peut commencer. Un premier petit travail de physique assez simple. Je demande aux élèves de citer des objets de tailles diverses et ils se prennent au jeu, ca marche assez bien. Pour la chimie aussi tout va bien. Les élèves participent et semblent se prendre toujours au jeu. Est-ce que cela sera tout le temps comme ca ? Les élèves sont-ils sérieux malgré tout ce qu’on m’en a dit ?

Je note cependant qu’à la moindre faille, brèche, instabilité dans l’organisation, les élèves en profitent pour se déconcentrer. Finalement ils ne sont surement pas aussi intéressés que l’on pourrait le croire.

J’arrive enfin à la fin de ces deux heures. Je n’ai pas vu le temps passer même si je pense qu’eux l’ont vu passer. Les élèves sortent dans un désordre pandémonique. Quelques élèves viennent poser une ou deux questions sans intérêt, les premiers « lèche-bottes » ?

Malheureusement tout n’est pas fini car après ces deux premières heures j’enchaîne avec deux nouvelles heures. Heureusement c’est une option et l’effectif est réduit. Dans cette première séance je ne fais pas grand-chose je l’avoue. Les élèves font leur fiche sur ordinateur puis ont quelques exercices de manipulation de l’ordinateur sur des exercices de chimie. Les deux heures passent assez vite.

Lors de la seconde heure mon tuteur est venu me voir. En sortant on discute de la séance, de ce qui va et ne va pas. Il tient un petit cahier dans lequel il note tout ce qui va ou ne va pas. C’est un système très intéressant car j’ai accès à toutes ces données et ainsi à ce qu’il pense de moi. Jusqu’à présent rien de ce qui a été dit ne m’a blessé. Les remarques sont toujours justes et fondées (et non il ne lit pas ce blog ^^). Espérons que tout continue sur une bonne entente.

En bilan je dirai que c’était une épreuve cette première fois. Mais j’en suis sorti fier d’avoir réussi mon baptême du feu.
Je suis ensuite vite rentré chez moi et j’ai dormi. J’étais épuisé. Mais prêt pour la suite car oui le spectacle va continuer.

vendredi 24 octobre 2008

Une première journée à l'IUFM

Ah, l'IUFM. Il y aurait tant à dire à leur sujet. L'Institut de Formations des Maîtres est l'organisme de formation professionnelle des enseignants. Comment cela fonctionne-t-il ? C'est très simple.

Pour devenir professeur il existe plusieurs concours : CAPLP, CAPET, CAPES, Agregation. Ce sont les concours les plus courants pour l'enseignement public. Pour décrocher un de ces concours il suffit de bosser pendant un an, de se présenter aux épreuves écrites et orales... et de réussir tout cela. Une fois le concours en poche rien n'est fini, eh non.

L'année suivante est une année de stage. On est affecté pour un demi-horaire dans un établissement de notre académie pour un volume de 6 à 8 heures. Mais on a en plus entre 6h et 12h de formation à l'IUFM pour nous apprendre ce que c'est que d'être un enseignant.

Je précise que tout ce qui concerne le système actuel va être balayé sous peu par la grande réforme des lycées et des concours d'admission, mais ce n'est pas le sujet de ce post.

Ce premier jour je vais donc découvrir cette formation, sachant que je dois me rendre dans une ville à 30 minutes de là où je vis puisque la formation n'est pas dans le chef-lieu de ma région. Le rendez-vous est à 8h45 et comme je suis stressé je vais prendre le train de 7h15 qui me déposera une heure trop tôt à la gare. Je profite du temps libre que j'ai pour lire un peu dans la gare au chaud en attendant un camarade de promotion. Puis nous allons tous les deux au centre de formation.

La matinée est consacrée à ce qui va être la plus grande part de cette formation : du blabla. Effectivement on nous félicite d'être là où nous sommes. On nous informe que nous avons beaucoup de chance d'être dans cette formation professionnelle de grande qualité que nous offre l'IUFM. Mais surtout ils s'auto-congratulent. "Nous sommes de très bons formateurs", "Vous allez apprendre beaucoup de choses", "Vous sortirez de tout cela grandis", et j'en passe. Personnellement je passe plus de temps à prendre des nouvelles des potes qu'à écouter leur discours hypocrite et imbuvable.

Une fois ceci fini, direction un autre amphithéâtre où on nous parle non plus de l'IUFM mais de notre métier (enfin...). Mais grossière erreur, c'est loin d'être ce que je pensais. Tout d'abord on nous parle des missions de l'enseignant. Heureusement je connais, c'est une circulaire du ministère dans laquelle on nous informe de nos missions dans nos classes. Certes c'est intéressant, mais on nous en parle sans nous la donner. Donc on doit faire quoi ?
Puis un inspecteur vient nous parler du "Socle". C'est vraiment bien... mais c'est quoi le socle ? Et pourquoi je ne comprend pas ce que dit l'inspecteur. TEP ? TICE ? B2I ? C2IE ? Y-Prof au monde des acronymes. Il aurait été bon de nous expliquer... Tout cela viendra 2 mois plus tard.

Enfin la matinée de "non-information" s'arrête et on nous invite à aller nous restaurer. Il faut au moins reconnaître une chose à l'IUFM, on y mange très bien avec notamment un buffet d'entrées à volonté, le bonheur.

Puis l'après-midi la formation commence. Notre charmante formatrice est très gentille, il faut lui reconnaître ça. Mais curieusement elle est parfaite... Dans sa classe tout va bien. Elle n'a vraiment aucun problème. Les élèves ne parlent jamais sans son autorisation. Tout le monde fait ses devoirs. Tout le monde a de bonnes notes. Et pourquoi tout cela est possible ? Mais parce qu'elle applique les règles de l'IUFM.

Alors là je me dois de faire une pause. Ce discours ne me parait pas du tout crédible, d'autant plus que tous les formateurs IUFM font le même. Tout serait donc si simple ? Il suffit de suivre les consignes de l'IUFM et l'éducation irait parfaitement bien ? Hummmm.
Je ne vais pas faire de mauvais esprit et je vais espérer. Peut-être qu'ils ont raison et que tout cela marchera.

Lors de ces trois heures de formation on a appris comment on devra gérer notre première journée. On est mardi, je commence samedi, il me reste quelques jours pour être prêt à affronter tout cela. Les conseils ne sont pas tous intéressants, mais il faut reconnaître que c'est très utile. Comment se comporter la première fois qu'on les voit ? Ne jamais les quitter des yeux. Ne pas montrer que l'on ne sait pas trop ce que l'on fait. Tout préparer pour être le plus efficace possible. Apprendre les noms le plus rapidement possible. Ne jamais perdre le contrôle de l'autorité.
Il y a des choses simples à faire, mais d'autres pour lesquels les formateurs restent toujours vagues. Par exemple comment on fait pour ne pas perdre l'autorité ? Selon nos formateurs il suffit d'anticiper tous les problèmes et ainsi on n'en aura aucune. Idyllique n'est-ce pas ?

Finalement je dirai que l'on brasse beaucoup de vent dans ces formations. Mais il faut aussi reconnaître qu'on en ressort avec des informations dont on a effectivement besoin.
Le prochain rendez-vous est pour le vendredi, trois jours plus tard. Je me suis dis à ce moment là que finalement j'apprendrai peut-être des choses utiles là bas. Ça s'est parfois confirmé et parfois non.

Cependant il y a une chose de sûre "le show doit continuer".

mercredi 22 octobre 2008

La première journée

Commençons par le commencement. La première journée.

Le 28 août nous, les stagiaires de l'éducation nationale, recevons enfin nos affectation pour l'année commençante. Le premier septembre il faut se présenter à 9h à l'établissement. Curieusement j'ai beaucoup de chance, le lycée où je vais enseigner est proche de chez moi. Un peu de métro et j'y suis. Je vais tout de même en reconnaissance le dimanche voir les environs et voir à quoi va ressembler là où je vais avoir tant à faire. C'est un lycée tel qu'ils sont tous dans mon esprit. De grandes grilles qui l'encerclent, de grands bâtiments tout ce qu'il y a de conventionnel. Voilà donc à quoi cela ressemble. J'avoue avoir un serrement au cœur de me dire que ça va commencer dans moins de 24h, mais je sais que ça me plaira. Le soleil brille, le silence est là qui m'entoure et m'apporte une sérénité que j'accueille avec gratitude.

Le lendemain, après une nuit agitée, j'arrive au lycée. Devant l'entrée des professeurs je croise deux personnes qui parlent en marchant lentement. Je les aborde et je me présente. Habillé classe pour ce premier jour je pense que je ne fais pas trop mauvaise impression. Ils m'amènent devant la salle des professeurs puis m'indiquent où je dois me rendre pour la réunion de rentrée. Arrivé devant l'amphithéâtre j'attends que l'heure veuille bien arriver sur 9h. Des professeurs arrivent et commencent déjà à parler des vacances. Mais où suis-je tombé si déjà les vacances embrument les esprits alors que la rentrée n'est toujours pas consommée.

Alors que la réunion commence enfin je me retrouve à côté d'un jeune professeur en poste depuis 3 ans qui commence à me parler des désillusions. La réunion est assez ennuyante, le nouveau directeur parle de ce qu'il compte faire lors de son mandat. Nouvellement arrivé il veut le soutien de tout le monde et compte essayer de satisfaire tout le monde. Langue de bois de politicien si tôt ? C'est la première pensée qui me traverse à ce moment là. J'observe tout le monde. Ça bavarde, ça parle des vacances déjà finies, des collègues partis, des nouveaux arrivants, de tellement de choses. Je ne peux pas tout percevoir dans cette multitude.

Enfin tout cela fini, et on me présente enfin à mon tuteur. J'avoue avoir stressé en le rencontrant. J'attends beaucoup de mon tuteur, et jusqu'à présent je n'ai pas eu à me plaindre de lui. Mais j'y reviendrai.
Nous allons rapidement au laboratoire pour poser nos affaires puis direction le réfectoire pour le repas de rentrée. Je me retrouve à table avec tous les collègues de sciences physiques. La discussion est bon enfant. On rigole, ils se racontent leurs vacances, quelques questions personnelles me sont adressées. Je reste assez vague, j'attends de les connaître mieux avant de me lancer dans la description de ma vie.

Suite à ce repas qui me met à l'aise c'est parti pour la visite des salles, des laboratoires, le fonctionnement des réservations. Mais surtout on parle du premier cours. On est lundi, et il sera samedi à 8h. J'ai tellement de questions à poser que je ne sais même plus quoi dire. Mon tuteur doit savoir ce qu'il en est. Il m'aide, on parle de ce que je vais faire. Le stress est là et il restera jusqu'à cette minute où j'ouvrirai aux élèves.

Finalement la première journée rassure bien qu'elle n'apporte pas grand chose de nouveau. Le lendemain sera consacré à mon premier voyage vers l'IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres). A ce moment là je me demandais ce que cela allait donner. Les anciens sont très critiques face à cette formation, et je crois que nous sommes tous allés là bas avec un à priori... qui s'est révélé en partie exact.

Mais comme je le répète avant d'ouvrir chaque fois cette porte "le show doit continuer".

Entrée en matière

Bonjour.
Tout abord une petite présentation rapide. Je suis un jeune homme de 25 ans passionné par de nombreuses choses et nouvellement professeur des collèges et lycées.

J'ai longtemps été contre les blogs, du moins pour moi. J'en suis quelques uns avec intérêt mais je n'ai jamais ressenti le besoin d'en faire un moi même. Alors pourquoi en faire un maintenant ? Parce que j'ai envi de parler de mon expériences dans ce milieu étrange qu'est l'enseignement et que je découvre un peu plus à chaque jour qui passe.

Alors allons-y pour les états d'âme d'un jeune professeur.