mardi 28 octobre 2008

La contractualisation de l'éducation

Ce soir je souhaiterais parler de quelque chose que je ne savais pas concernant le métier que j'ai choisi. C'est qu'il a changé depuis mon départ du lycée.

De mon temps, le professeur était au tableau, faisait son cours et puis nous travaillions. Mais tout cela a changé. Alors que s'est-il passé depuis cette époque ? Et bien c'est simple des gens ont réfléchi et ont dit : "mais on fait n'importe quoi, changeons tout !"

Désormais toute l'éducation est contractualisée. C'est à dire que nous devons "écrire" un contrat avec nos élèves. Une des consignes de l'IUFM est de présenter aux élèves lors du premier cours un contrat entre eux et l'enseignant. Dans son contrat il faut présenter quelles sont les règles en vigueur dans notre cours. C'est-à-dire que je dois dès le début préciser les choses interdites et les sanctions qui en découlent.
J'ai décidé de ne pas suivre cette règle parce que je ne pense pas être assez ancien pour créer un contrat qui m'enfermera dans un carcan que je ne souhaite pas. Il existe cependant d'autres versants de cette contractualisation que je suis scrupuleusement.

Les enseignants font leur cours à partir d'un document que l'on appelle le "Bulletin Officiel". Sur ce journal est référencé tout le programme de chaque classe. Ceci est présenté sous la forme d'un tableau à trois colonnes. La première colonne donne des activités que l'on peut faire faire aux élèves. Ce sont des exemples et rien ne nous oblige à les suivre. La seconde colonne présente le plan conseillé par le ministère. De même rien n'oblige à le suivre scrupuleusement. Cependant la troisième colonne est très différente. Sont référencés dedans tous les objectifs du programme. C'est-à-dire l'exact teneur de ce que l'on doit faire retenir aux élèves.

La contractualisation de l'éducation veut que ceci soit expliqué aux élèves et qu'on leur donne cette dernière colonne. De plus il est interdit d'interroger les élèves sur autre chose que ce qui est indiqué dans cette liste, ni de les évaluer deux fois sur la même compétence lors d'une même évaluation. Ainsi lorsque je rédige un devoir, j'ai cette liste sous les yeux et c'est elle qui me permet de faire ce devoir.

Voilà en quelques lignes la principale implication de cette contractualisation. Il y a d'autres incidences mais elles sont, je trouve, moins étonnantes. Le fait de toujours faire ce que l'on dit, le fait de ne jamais revenir sur un point, ce genre de choses me paraissent normales.

Pour le moment je trouve que c'est intéressant comme principe. Les élèves peuvent savoir exactement où ils vont, et ça évite d'avoir des enseignants qui font de "mauvaises surprises". J'espère que cela conviendra à mes classes, mais ça je ne le saurai pas avant un moment. On verra si tout continue à fonctionner de cette façon. Ce sera pour la suite.

4 commentaires:

Alix Lepinay a dit…

De mon temps non plus il n'y avait ces histoires de contrat social. Comme d'habitude les jeunes de maintenant ne voient pas que c'était plus dur avant, comme nous on a pas vu que c'était plus facile pour nous. Cela prouve au moins qu'on ne reste pas sur des acquis de pédagogie et que le système teste des nouveautés. En même temps en Scandinavie, les élèves n'ont pas de notes alors. La façon d'éduquer dépend de la culture du pays. Donc difficile de juger. il n'y a peut être pas de solution miracle.

Anonyme a dit…

"ni de les évaluer deux fois sur la même compétence lors d'une même évaluation" Je comprends pas trop le pourquoi de cette obligation. Ni le comment même.
En poussant le raisonnement un peu loin, on pourrait dire que ça empêche de faire un devoir qui contient 2 additions...

Thomas Berthelon a dit…

Qu'est-ce que ça veut dire, "le fait de ne jamais revenir sur un point" ? Si un élève est à la traîne, ça veut dire que tu ne peux faire machine arrière pour réexpliquer un point déjà vu dans un ancien cours ?

Y-Prof a dit…

Tarvalanion > L'obligation vient du fait que l'on a une liste de compétences à faire apprendre. Chaque compétence a en gros la même importance. Ainsi pour ne pas en privilégier une on ne doit pas évaluer deux fois la même.
Si par hasard on demande deux fois la même chose dans un contrôle, on ne doit la noter qu'une seule fois. Par exemple dans mes contrôles je demande plusieurs fois d'utiliser correctement les unités, cependant je ne note qu'une seule fois cette compétence là.

Thomas > "Ne pas revenir sur un point" ne fait pas référence au cours lui même mais à ce que dit le professeur. Par exemple si on punit un élève pour quelque chose, puis qu'on se dit que c'était pas indispensable et bien c'est trop tard. On représente une autorité "absolue" dans la classe. Personnellement je suis contre cette idée, pour le moment j'aurai plutôt tendance à discuter avec les élèves sur ce qui me parait sujet à controverse.