mercredi 18 mars 2009

Conférences

Dans le cadre de la validation, il faut, en plus de tout le reste, assister à six heures de conférences. Théoriquement l'IUFM devait nous fournir une liste de conférences pour nous aider à choisir, il avait été notamment indiqué une conférence sur l'homophobie dans le milieu éducatif qui m'aurait fortement intéressé. Cependant nous n'avons jamais eu cette liste, et les nombreuses relances que j'ai pu faire en deux mois n'ont servi à rien. Finalement j'ai appris par une collègue qu'il y avait des conférences au CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique) et je me suis donc programmé six heures de conférences aujourd'hui.

Ce matin, avec le magnifique soleil qu'il y avait, je suis parti un peu plus tôt pour pouvoir y aller à pied, en lisant un bon bouquin. La première conférence a commencé à 9h05. Le thème était la pédagogie différenciée, c'est-à-dire le fait que chaque élève étant différent, il faut que notre pédagogie soit assez malléable pour que chacun y trouve son compte. Raconter toute la conférence, qui durait trois heures, risque d'être long. Je vais donc plutôt raconter des morceaux épars.

La conférence a commencé sur la présentation des problèmes de l'éducation qui sont mal présentés par les médias. Le conférencier pense que l'on pose beaucoup de questions concernant le quantitatif (combien d'élèves ont accès aux aides individualisées par exemple) et trop peu au qualitatif. Et déjà une phrase m'amuse : "La grande partie des enseignants reste en deçà de cette réflexion". "Les écarts des notes se creusent, les 25% les moins bons, sont de plus en plus faibles", il faut dire aux élèves qu'"il est nécessairement difficile d'apprendre".

Suite à cette petite introduction, nous entrons dans le vif du sujet. Un sujet qui a déjà été abordé à l'IUFM et que l'on réentend souvent. On voit bien que le conférencier est un formateur de l'IUFM. Il existe, d'après les théories de monsieur Garder, sept formes d'intelligence. La spatiale, l'intrapersonnelle, l'interpersonnelle, la musicale rythmique, la kinesthésique, la mathématique logique et la verbale linguistique. En fait c'est assez simple, cela signifie que chaque personne résonne d'une façon différente. Les kinesthésiques ont besoin de manipuler, de bouger pour apprendre. L'intelligence verbale linguistique a besoin d'entendre, de mettre des mots sur les choses à apprendre. Et ainsi de suite.

Couplée à cette première classification, on trouve une seconde liste. Les élèves se rangent dans des cases d'apprentissage.
Il y a les dépendants / indépendants du champ. Ce sont les élèves qui utilisent ou non leur vécu pour apprendre. L'avatange étant d'utiliser son vécu, ou au contraire d'arriver à avoir un avis neutre.
Les impulsifs / réflexifs qui parlent avant de réfléchir, ou qui réfléchissent beaucoup avant de parler. Les deux ont des avantages selon que l'on cherche à jauger les idées, ou à amener une réflexion.
Le convial / individualiste comprend les élèves travaillant plutôt en groupe ou plutôt seul.
Le productif / consommateur dépend d'un besoin de produire sa propre connaissance ou de la recevoir. Dans les sciences physiques on utilise largement les deux. Les TP permettant de produire la connaissance, puis une large partie du cours revient sur un modèle consommateur.
Enfin les économes / intensifs sont ceux qui ne savent pas donner beaucoup d'énergie mais sont endurants à la concentration, et ceux qui au contraire ne peuvent se concentrer qu'intensemment et sur de courtes durées.
Il existe une dernière hétérogénéité que l'on oublie trop souvent, c'est la différence fille / garçon. Alors là je ne sais pas si c'est moi qui suis fou, mais à chaque fois que l'on nous donne les "canons des comportements" j'ai l'impression que ce n'est pas du tout le cas dans mon environnement... enfin bref.

Ainsi le conférencier a fini cette partie en citant Jules Ferry : "L'indifférence aux différences renforce les différences". Il rebondit ensuite sur les compétences du socle, en disant que si justement on veut pouvoir faire de la pédagodie différenciée, il faut commencer par resserrer les objectifs.

La suite de l'exposé traitait de l'aide individualisée. Pour moi l'aide individualisée n'est pas une forme de différenciation de la pédagogie, qui est censée se faire en cours, mais passons... Donc trois phrases ont retenu particulièrement mon attention.
Le but de l'éducation est d'"aider à se passer d'aide". Sans commentaire.
"Expliquer empèche de comprendre". C'est un point épineux pour moi. Effectivement il faut laisser les élèves actifs de leur propre apprentissage, mais c'est parfois très dur.
"Il ne faut pas rendre les familles responsables [de l'échec scolaire] mais les responsabiliser".

Après une courte pause deux thèmes principaux sont ressortis de la discussion entre les auditeurs et le conférencier.
La métacognition, c'est-à-dire "connaître les mécanismes de l'apprentissage", doit amener les élèves à réfléchir sur leur propre éducation, et leur propre savoir. Pourquoi pas...
Ensuite la célèbre bataille contre les notes. Il faut arrêter d'évaluer avec des notes, mais évaluer en terme de compétences. Ce que je sais faire, ce que je ne sais pas faire, ce que je suis en train d'apprendre à faire. C'est vers cela que tend notre système éducatif, mais je souhaite bien du courage aux pontes de la pédagogie, ça va être dur à faire passer.

Enfin l'après midi j'ai fait une conférence sur les Sangaku, des énigmes géométrique japonaise, et j'ai passé l'après midi à m'amuser en faisant de la géométrie. Aucune réflexion sur mon métier, juste profiter d'un moment convivial entre professeurs à nous amuser avec des cercles.
C'était génial.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Plaisir partagé, merci.

Y-Prof a dit…

Mais qui cela peut-il bien être ? Ma collègue de FGP présente à la conférence du matin, ou bien un de mes collègues de mathématiques qui a eu cette adresse, je ne sais trop comment ?