jeudi 16 juillet 2009

La leçon de chimie

Après une courte nuit pleine de mauvais rêves je me réveille moyennement en forme. Le plus dur dans les oraux d'agrégation c'est de tenir le marathon des 15 heures d'épreuve. Entre le stresse, les questionnements, les attentes, on est vite dépasser par les évènements.

Mon épreuve commençant à 7h50, je me présente avec les 15 minutes d'avance réglementaire. Le rendez-vous est dans la bibliothèque, où les six candidats se réunissent. On nous demande tout d'abord de sortir tous les objets dont on va avoir besoin pendant la préparation, puis on nous fait choisir une calculette. A l'heure exacte on ouvre l'enveloppe qui pour ma part contient le sujet "Aspirine : synthèse, dosage, formulations. (niveau terminale scientifique et spécialité)".

L'étape suivante est de choisir tous les ouvrages que l'on veut dans la bibliothèque. Pour ma part je prend deux ouvrages de terminale générale et un de spécialité. Je prend également un livre de synthèse de chimie organique, même si le livre est trop concis pour que j'en tire grand chose. Je suis revenu également plus tard durant l'épreuve chercher le Paul Arnaud de chimie organique pour voir les mécanismes réactionnels souvent demandé en questions.

J'arrive donc dans ma salle et je commence à préparer mon cours. Lors des épreuves de chimie, nous avons à notre disposition plusieurs techniciens présents pour nous apporter le matériel et pour nous l'installer. Je commence donc à demander tout un tas de choses pour faire ma leçon. Depuis le matériel pour un montage à reflux avec bain-Marie, de quoi réaliser un dosage acido-basique, un pH-mètre, un banc Kofler, un dispositif de filtration Büchner et tous les produits dont j'aurai besoin.

Nous avons également à notre disposition un rétroprojecteur pour des transparents, ainsi qu'un vidéo projecteur avec une banque de données assez bien fournie. Les quatre heures de préparation passent assez vite, et j'ai comme l'année précédente juste le temps de tout mettre en place pour l'arrivée du jury (avec 10 minutes de retard à tourner en rond).

Une chose que j'apprécie toujours autant, c'est la visite d'un enseignant à peu prêt une fois par heure pour voir si tout va bien, si on a besoin de rien. Il ne se souvenait surement pas de moi, mais j'avais un peu discuter avec lui l'année dernière.

A 12h00 le jury entre dans la salle avec deux auditeurs (les oraux de l'agrégation sont publiques, et avec un maximum de quatre personnes par leçon, n'importe qui peut venir les voir). Je commence alors ma leçon. A part un montage qui ne marche pas, les choses se passent plutôt bien. 5 minutes avant la fin la présidente du jury m'informe des délais, puis je m'arrêtes au bout de 49 minutes d'oral. Après les remerciement d'usage le premier membre du jury commence les questions, je n'arrive quasiment à répondre à aucune d'elles. C'était également un membre du jury que j'avais eu l'année dernière et celui que j'avais rencontré après l'agrégation. Finalement c'est au second membre du jury de m'interroger et là les questions sont plus à ma porter.

La présidente du jury me demande alors de sortir pendant les 15 minutes de délibération. J'attends devant la salle et je surprend deux éclats de rire, me demandant toujours si ce n'est pas un mauvais signe... A la fin de la délibération, le jury me remercie, me souhaite une bonne continuation pour les deux prochaines épreuves, puis me rend ma carte d'identité.

Je n'ai alors plus qu'à retourner prendre mes affaires, à remercier les techniciens puis à sortir de l'établissement. Je remets mes piercing en place et je passe quelques coups de fil pour dire que j'ai survécu à ce premier enfer... il en reste encore deux...

On est jeudi soir, et je suis sur mon lit en train de taper ce post avec une tisane pour tenter de rester calme. Demain c'est la leçon de physique, et le plus gros coefficient. Bientôt les vacances...

Le concours

Depuis que j'ai commencé ce blog je n'ai jamais parlé du concours lui même. Je suis actuellement à Paris et je profite de ce premier jour de libre pour parler un peu de ce concours. Je parlerai du CAPES un peu plus tard.

Après les trois épreuves écrites de l'agrégation, il faut passer les trois épreuves orales. Les passages se font sur trois sessions entre fin juin et la troisième semaine de juillet en gros. Chaque session est découpée en huit jours.

Pour ma part le premier jour de ma session était le 14 juillet. Effectivement, il n'y a aucuns jours de repos lors de ces sessions. Les oraux se répartissent de 5h10 à 20h le soir dimanche et jours fériés.

Donc le premier jour ont lieu les tirages aux sorts. Pour chaque épreuve il faut un jury adapté, on ne peut donc pas laisser le hasard choisir complètement les sujet. Sont donc élaborés des "lots" de trois épreuves avec des passages donnés de façon à ce qu'une personne qui commence un jour à 5h10 ne le fasse qu'une seule fois.
Après un discours identique d'année en année de 45 minutes, chaque candidat est appelé un par un pour tiré au sort un lot. Avec ce lot on reçoit une enveloppe dans laquelle se trouvent nos horaires de passages ainsi que trois petites enveloppes contenant les trois sujets. Naturellement on ne nous communique pas les sujets. On signe chaque enveloppe puis on rend le tout aux responsables. Les enveloppes seront ouverte au début de chaque épreuve.

Après cela il est possible d'aller visiter les locaux des épreuves. Les salles de cours, les salles de matériel, la bibliothèque, les toilettes, enfin tous les endroits indispensables à chaque épreuve.

Concernant les passages il y a également des règles. Tout d'abords il reste 7 jours pour faire passer tout le monde. Entre chaque épreuve il y a un jour ou deux de repos, sachant que si on a deux jours de repos entre deux épreuves, il n'y a qu'un jours de repos entre les deux autres. Donc au plus tôt on fini au bout de 5 jours, au plus tard au bout de 7.

Il y a ensuite 6 créneaux par jour et 6 passages par créneau. Les créneaux sont composés d'un partie de préparation de 4h auxquelles sont ajoutées 10 minutes pour les déplacements entre la bibliothèque, les salles de matériel et notre salle de cours, puis d'une heure en gros d'oral à proprement parler.
Les passages sont donc : préparation à 5h10 pour un passage à 9h20 ; 6h30 pour 10h40 ; 7h50 pour 12h ; 11h20 pour 15h30 ; et 14h pour 18h10.

A chaque créneau il y a 6 passages car il y a 2 candidats par type d'épreuve. Enfin précisons que les épreuves sont publiques et que n'importe quel auditeur peut venir observer une leçon.


Pour ma part j'ai tiré au sort le lot numéro 8. Il correspond à un passage le 15 juillet à 7h50, un passage le 17 à 12h40 et à un passage le 19 à 5h10. Je commence par la leçon de chimie, j'enchaine avec la leçon de physique et je finis par ma bête noire : le montage de physique.

Je parlerai plus en détail de chacune de mes leçons.

Courage à tous les candidats.

lundi 13 juillet 2009

Prémonition ?


Comme je stresse beaucoup pour les oraux qui commencent demain, on essaye de me remonter le moral et de me motiver à affronter tout cela avec philosophie.

Pour l'occasion mon ami Y-fan a décidé de reproduire la fiche de résultats de l'agrégation pour m'y faire figurer en major de promotion. Soit disant qu'il est allé chercher cette image dans le futur.

Il est presque impossible d'être major de promo, mais je vais tout faire pour être sur cette liste des admis.

Merci Y-fan.



dimanche 12 juillet 2009

Absence

Juste un petit mot pour vous dire que je ne suis pas mort. Ce n'est pas que je ne veux pas écrire sur le blog, mais je n'en prend pas le temps. Comme vous vous en souvenez certainement j'ai été admis à passer les oraux de l'agrégation, j'ai donc travaillé ces derniers jours avec en plus mon déménagement. Je commence donc les épreuves ce mardi pour 8 jours de "torture".

Dès que ce sera fini, je viendrai continuer mes posts mes bilans de cette année et pour vous raconter l'agrégation.

Croisez les doigts pour moi.

mardi 30 juin 2009

La dernière formation

Nous avons enfin eu notre dernière formation disciplinaire. Lors de cette ultime formation de 2 heures il m'a fallu changer de ville et j'ai mis autant de temps à me déplacer qu'à être "former".

Alors de quoi retournait-il ce jour là ? Tout d'abord pendant une heure nous avons dû "noter" l'IUFM. On nous a demandé ce que nous avons pensé de la formation, si elle nous a été utile, ce genre de chose. Naturellement on nous demande notre nom et ce n'est absolument pas anonyme. Étant donné que nous ne sommes pas encore titularisé officiellement, j'ai fait un compte rendu de plus hypocrite, tant pis pour l'éthique...

C'est après cette mascarade que j'ai commencé à perdre patience. Après cela notre chère B-IUFM est venue nous expliquer comment fonctionne le "salaire" d'un enseignant et comment fonctionne l'avancement. C'est une formation qui est très intéressante. En effet je trouve qu'il est important de savoir comme tout cela fonctionne, même si pour ma part on m'avait déjà tout expliqué. Là où je trouve que la formation était tout à fait déplacer c'est tout ce qu'a dit notre formatrice. Nous sommes mal payés, il est anormal que l'on ait un salaire si faible, il faut apprendre à obtenir tout l'argent possible, et ainsi de suite. J'étais totalement outré et ca a empiré lorsque j'ai commencé à marmoner dans ma barbe et que mes collègues ont donné leur assentiment à B-IUFM. Après autant d'année d'étude il est normal qu'on touche plus... Et puis les stagiaires comptent le stage comme des années d'étude.

Enfin bref, après avoir fulminé un moment j'ai fait remarquer que je ne devais connaître que des pauvres vu que même en étant stagiaire je touche plus que la plupart de mes connaissances. Il va falloir que je fasse un post pour chiffrer tout cela, même si c'est encore mal vu de parler salaire. Mais fonctionnaire = agent d'état = transparence.

Pour finir sur cette formation B-IUFM a fini par un petit discours très "intéressant". Elle a commencé par nous remercier, nous dire que nous avons été de très bons stagiaires, et puis elle a dit "et pourtant ce fut une année difficile". Et là elle commence à nous parler de l'accident de son beau-père, de la mort de sa mère et du malaise cardiaque de son mari. Je trouve très déplacé cet étalage d'histoire personnelle, notre première leçon avait été de ne jamais laisser la vie privée transparaître dans nos formations. Et puis lorsque l'un d'entre nous avait un problème tout ce que l'on nous a sorti était que notre vie privée ne regarde que nous et que si on ne sait pas faire la part des choses on a choisi le mauvais boulot.

Même si j'ai beaucoup appris à l'IUFM et que ca a été indispensable pour moi, je reste sur une mauvaise impression et je dis que oui, je suis content de partir de ça.

mercredi 10 juin 2009

Graffiti

Lundi, en passant au laboratoire de SVT, je croise A-Prof, le stagiaire de SVT. Il me regarde en rigolant et me dit d'aller dans l'escalier au fond du couloir et de regarder le mur. Un peu étonné je pose mes affaires et part méfiant là où il me dit d'aller. Et ne voilà pas qu'il est écrit sur le mur à la craie un message qui m'est plus ou moins adressé :
"[Y-Prof] for ever"

Bon j'ai quelques commentaires à faire. D'abord on voit de suite que ces élèves ont une passion pour l'anglais. C'est bien de voir les langues étrangères entrer dans notre quotidien.

Sinon malgré le côté gentil de ce message, je n'aime pas trop que ce soit fait. Déjà je n'ai pas envie d'avoir mon nom affiché comme cela dans l'établissement, et puis je suis dérangé du geste lui-même. Non pas que je ne me suis pas un peu attaché à eux, mais je quitte ces classes sans nostalgie. J'aurai de nouvelles classes et j'oublierai les anciennes.

Enfin je suis peut-être trop glacial mais je n'ai aucune envie de m'attacher. Je suis pour la séparation vie privée/travail.

dimanche 7 juin 2009

Les résultats

Alors que je venais d'acheter ma voiture et que je retournais chez moi, les résultats sont tombés. En effet vous vous rappelez sûrement que j'ai passé il y a peu l'agrégation.

J'ai donc de nouveau réussi les écrits. Étant donné que c'est la seconde fois, je vais passer de "certifié" à "certifié biadmissible", c'est-à-dire que je vais avoir des sous en plus. Enfin cela si je rate les oraux d'agrégation, mais pas si j'ai l'agrégation. Je vous avoue que je ne me sens pas de les réussir cette année. Je suis fatigué par tout ce que j'ai eu à faire, et je n'ai pas envie de me pourrir la santé comme l'année dernière. Alors je me dis que je vais plutôt y aller détendu et reposé mais sans avoir révisé plutôt que le contraire (j'en connais un qui va râler s'il lit ça...).

En tout cas voilà, ma journée riche en émotions s'est finie avec beaucoup de fatigue, et d'autres émotions plus personnelles.

Félicitation à tous les admissibles et je suis vraiment triste pour ceux qui ne l'ont pas eu.