lundi 30 novembre 2009

Une question de vocabulaire

Depuis cette année je suis un TZR : Titulaire en Zone de Remplacement. Mais en fait par raccourcis j'attends plus qu'on nous appelle les ZR. Donc finalement nous ne sommes pas des Remplaçants mais des Zone de Remplacement... Ça nous déshumanise un peu non ?

Le conseil d'administration

Mardi dernier j'ai eu mon premier conseil d'administration. Cette réunion avait pour but de présenter le budget de l'établissement et de voter différents points.

Sur 24 personnes inscrites au conseil nous étions 21. Apparemment un tel score est rare. Ces personnes se partageaient entre le corps enseignants, le corps administratifs, les personnels ATOS (personnels Administratif, Techniciens, Ouvriers, Santé), des représentants de la commune et du conseil général ainsi que les délégués des délégués d'élèves et les délégués des délégués de parents d'élèves. En tout cas cela faisait du monde.

Nous avons commencé par les affaires pédagogiques.
Dans un premier temps nous avons voter la constitution des différentes commissions : le conseil pédagogique, la commission permanente, le conseil de vie scolaire, le conseil de discipline, la commission appel d'offre et la commission sociale. Je fais parti de certaines de ces commissions et j'aurai peut être l'occasion d'en reparler au cours de l'année.
Suite à cela nous avons parlé de l'école ouverte, du rallye mathématique, de la journée de solidarité. Je reviendrai sur ces points plus tard.
Ensuite la direction nous a présenté le fonctionnement de l'accompagnement éducatif, où j'apparais plusieurs fois. Et enfin l'organisation des portes ouvertes dont je fais également parti.

Après ces quelques informations nous sommes passés à la partie qui m'intéressait le plus : le budget. Effectivement je me pose, depuis que je suis enseignant, cette question : mais combien coûte donc un établissement scolaire ? Et bien j'ai appris quelques choses intéressantes.
Je ne vais pas vous faire la liste de tout ce que coûte un établissement scolaire ni donner toutes les entrées comptable du budget, c'est limite indigeste. Cependant je vous propose quelques entrées pour vous expliquer comment cela marche. Toutes les dépenses que je vais donner sont des estimations pour l'année 2010.

L'achat des manuels scolaires est de 5000 €, l'impression des carnets de correspondance est de 1200 €. Le crédit ouvert pour les photocopies est de 4300 € (et oui on photocopie beaucoup chez nous).

Je n'avais pas du tout penser aux factures d'électricité, de gaz et d'eau, et pourtant... En moyenne le collège consomme 160.000 kWh d'électricité en un an, ce qui revient donc à 16000 € ; 600.000 kWh de gaz, ce qui revient à 27600 € ; et 1400 m3 d'eau, ce qui revient à 5500 €. Tout cela nous fait une belle facture d'environ 50.000 €. C'est pas mal.

La demi-pension a elle aussi un coût important. L'achat des denrées s'élève à 68.000 €. Il faut savoir qu'en fait dans le budget de l'intendance il y a le détail. Le prix de la viande, du poisson, du pain, du riz, des légumes et ainsi de suite. C'est assez impressionnant.

N'oublions pas également qu'il y a des subventions. Elles sont là pour payer le fonctionnement du collège, les différentes sorties, des renouvellements de certains choses.

Au bilan le budget doit s'équilibrer, c'est-à-dire qu'il faut autant de dépense que de recette. Le budget du collège s'équilibre autour de 310.000 €.

Enfin je terminerai sur quelques sorties scolaires. Nous avons eu le détail des nouvelles sorties prévues pour 2010, combien elles couteront et comment elles sont financées. Le collège trouve des subventions de façon à ce que toutes les sorties scolaires soient totalement gratuites pour les élèves. Il y a des sorties organisées par l'extérieur qui n'ont dont aucun coût pour le collège. Il y a d'autres sorties dans la région ou bien un peu plus loin. ces sorties coûtent entre 230 € pour les moins chères jusqu'à 1600 € pour la plus chère.

Après cela nous avons eu droit à un petit buffet. Nous avons pu parler un peu entre nous de choses et d'autres. J'ai trouvé très intéressant d'apprendre tout cela. J'encourage les nouveaux enseignants à intégrer les conseils d'administration au moins une fois en début de carrière, ou bien de demander à être invité à l'un d'eux.


jeudi 19 novembre 2009

La cellule d'aide à la mobilité

Les mouvements de mutation académique sont très compliqués. De ce fait le ministère a décidé de mettre en place une cellule de conseils téléphonique afin d'aider les enseignants à faire les bons choix.

Comme je souhaite muter cette année, j'ai donc décidé mardi soir d'appeler cette cellule afin de voir ce que je peux glaner comme information. Je n'attends presque pas et c'est une bonne nouvelle. Je dois donc me présenter : nom, prénom, académie d'affectation.

Les problèmes commencent lorsque je décris mon poste : titulaire stagiaire. Naturellement la personne au bout du fil ne comprend pas comment je peux être les deux. Je lui explique donc calmement que je suis titulaire du concours du CAPES et que je suis stagiaire agrégé. Il me dit donc que je suis stagiaire en situation (c'est à dire non-titulaire). Je lui explique donc que je suis titulaire d'un poste de remplaçant dans mon académie.

A ce point la conversation va tourner en rond pendant presque dix minutes. Il commence alors à en avoir marre et me précise que trois de ses supérieurs sont en train d'écouter et lui donne parfaitement raison. Je décide donc de battre en retraite et d'écouter ce qu'il a à m'apprendre. Selon lui je dois donc impérativement muter et je n'ai aucune certitude de rester dans mon académie puisque je ne suis pas titulaire. Et c'est reparti pour un tour de "on ne se comprend pas".

Après encore quelques minutes il décide enfin d'aller chercher mon dossier informatique. Après une courte pause il me dit : "J'ai votre dossier sous les yeux. Vous êtes donc titulaire du CAPES et stagiaire de l'agrégation. Vous êtes donc titulaire de votre poste de remplaçant et l'on ne peut pas vous le retirer puisque vous êtes titulaires." J'ai un curieux sentiment de supériorité écrasante à ce moment là. Il continue donc en me disant : "Votre situation est trop particulière pour que l'on puisse vous renseigner sur quoi que ce soit. Veuillez vous rapprocher de votre rectorat pour plus d'information. Bonne soirée". Et là c'est un curieux sentiment d'avoir perdu 23 minutes qui m'envahit.

Bref, j'espère que cette cellule vous sera utile...

Le conseil pédagogique

Du fait de tout le temps libre que j'ai, je me suis inscrit à différents conseils, dont le pédagogique. Ce conseil est une réunion de travail ou l'on met en place certains projets d'enseignement qui touchent tous les collègues. Dans ce conseil différents représentants doivent être présents : un professeur principal de chaque niveau, un professeur de langue, un de mathématiques, un de lettre, un de science, un d'art, et ainsi de suite. Pour ma part je suis inscrit à ce conseil en tant que professeur principal des cinquièmes.

L'ordre du jour de la réunion de ce mardi était de traiter deux points particuliers : tout d'abord l'évaluation du socle commun de connaissance, et ensuite de faire un bilan sur le fonctionnement des PPRE. Tout cela à étudier en deux heures.

A partir de l'année prochaine, il faudra à chaque élève pour valider son brevet différents acquis. Il devra avoir le niveau A2 en langue, il devra avoir l'ASSR (Attestation Scolaire de Sécurité Routière) niveau 2 et il faudra également avoir validé les 7 piliers du socle commun de connaissance. Cependant au lieu de fournir aux enseignants une grille unique, l'académie demande à chaque collège de France de faire le sien propre.
Dans un premier temps nous avons discuté de la façon qu'il faudrait pour valider cette grille qui est à construire. La conclusion après pas mal de discussion est que l'on répartira les différentes compétences des piliers à une matière et à un niveau donné. Par exemple pour la compétence "savoir lire" ce sera au professeur de français de valider cette compétence pendant l'année de sixième. Et on répartira toutes les compétences de chaque pilier.
Le premier problème qui me vient en tête immédiatement c'est que, comme la grille sera élaboré par l'établissement, si jamais un élève en change au cours de ses quatre années au collège, il se retrouvera avec une grille différente. Ceci limite grandement le fait de verrouiller l'acquisition des compétences par année, mais les recommandations sont comme elles sont.
La répartition des compétences va donc se faire d'ici le prochain conseil pédagogique où l'on continuera à travailler sur cette grille.

Le second point que nous avons abordé concerne les PPRE. Après ces quelques semaines de mise en place un premier bilan peut se faire. Les deux grands points qui ont été étudiés sont le choix des référents et le suivi de l'élève.
Il se trouve que certains professeurs ne sont pas référent d'un élève, mais de deux, trois voir plus. Le conseil a donc décidé de limiter le nombre d'élève à deux par référent. Je ne suis pas trop d'accord avec cette idée vu que les professeurs multi-référents sont volontaires.
Concernant le suivi nous nous sommes retrouvés face à des problèmes logistiques dès le début des PPRE. Nous ne savions pas qui était en PPRE et nous n'avions pas les objectifs du contrat. Ceci a posé de nombreux problèmes quant à la tenue des fiches de suivi.
Des menues modifications ont donc été apportées et nous testerons tout cela lors de la deuxième vague de PPRE à la rentrer des vacances de Noël.

J'ai finalement trouvé que c'était un conseil intéressant. Il y a parfois quelques moments pas très intéressants, mais j'ai beaucoup aimé me retrouver au coeur des décisions, de pouvoir donner mon opinions sur certains points et d'être écouté. J'ai trouvé également très intéressant d'entendre le point de vue des autres enseignants, on voit vite avec qui on a des vue communes.

Voilà pour le résumé de ce premier conseil pédagogique. Je ne sais pas encore pour quand est prévu le prochain, mais je vous le raconterai également.

mardi 17 novembre 2009

Le pied, le morceau de fer et les trois enseignants

Comme tous les mardis matin, j'arrive au collège vers 7h50. Aujourd'hui il y a eu de la circulation et je suis arrivé avec quelques minutes de retard et je n'entre dans la salle du personnel qu'autour de 8h00. Je pose mon sac, sors le sujet du contrôle et je fais les photocopies pour la classe qui va suivre. Alors que je salue les collègues qui viennent d'entrer, je vois arriver en courant quatre élèves devant la salle. Il faut préciser qu'à cette heure les grilles sont fermées et que normalement aucun élève ne rentre.

Les quatre élèves commencent un peu à parler tous en même temps, puis un se met à nous raconter ce qui se passe. Ils commencent tout d'abord par bien préciser que c'est pour une raison grave qu'ils se sont permis de "faire le mur" dans le mauvais sens. En effet un élève qui n'est pas du collège vient de se planter un morceau de fer dans le pied. Nous voilà donc partis d'un pas rapide, mes collègues AR-Prof et AB-Prof vers la ruelle qui passe non loin du collège.

Arrivés sur place nous voyons effectivement le problème : un élève a enfoncé dans sa chaussure une tige de métal. C'est en fait le haut d'un grillage : une tige d'environ un demi-mètre avec des petits morceaux de 5 cm sur toute la longueur. L'élève a marché sur un de ces bouts de 5 cm.

Première chose on pousse tous les élèves qui regardent bêtement, se marrant de l'infortune de leur camarade. On commence par voir comment va le garçon. Il est en CM2 et il a juste marché sur ce morceau de métal. Il est par terre, il pleure, il a mal, mais il est conscient. AR-Prof, prend les choses en main, il appelle les pompiers. AB-Prof part alors pour le collège afin de prévenir la principale pendant que mon autre collègue et moi-même discutons avec le garçon pour tenter de le faire penser à autre chose que sa douleur. Les secours arrivent assez rapidement. Ils prennent en charge le garçon qui a peur qu'on lui fasse mal (et je le comprend) puis nous expliquons la situation à la principale qui vient d'arriver et qui repart tout aussi rapidement pour prévenir l'école primaire du garçon.

Suite à cela nous retournons rapidement au collège car nous avons déjà 5 bonnes minutes de retard sur la sonnerie de début de cours.

Vers midi, je croise de nouveau la principale et je lui demande si elle a des nouvelles du garçon. Elle n'en a pas encore, mais elle a pu prévenir l'école primaire et ils ont pris la suite des choses en main. Elle me précise également que l'établissement nous remercie et nous félicite, mes deux collègues et moi-même, pour être intervenus aussi rapidement. Ça fait vraiment plaisir.

J'espère que tu vas mieux petit garçon, et fais attention à où tu mets les pieds dorénavant.

Sortie au tribunal

Comme ceux qui suivent ce blog le savent, je ne travaille pas le lundi. Cependant il était organisé hier une sortie au tribunal d'une sous-préfecture de la région avec la quatrième dans le cadre du programme d'éducation civique. Je ne suis jamais allé dans un tribunal et je me suis dit que c'était l'occasion de découvrir cela tout en rendant service au collège. Me voilà donc à 13h au collège afin d'accompagner les élèves en sortie scolaire. Le seul autre professeur qui m'accompagne (et qui m'accompagne à chaque sortie, à croire que la direction le fait exprès) enseigne l'allemand, et il n'y a donc personne qui s'y connaisse un tant soit peu en matière de justice. Veuillez donc excuser la possible (et très certaine) mauvaise utilisation du vocabulaire spécifique.

Je me retrouve rapidement en position d'accompagnateur principal. Je signe les documents, je donne les consignes, je décide des déplacements. Curieux que ce soit moi qui me retrouve à avoir cette fonction là, mais pourquoi pas. Nous arrivons donc au tribunal et, après un passage sous le détecteur de métaux et une fouille sommaire par l'agent de sécurité, nous sommes dans le tribunal.

Nous nous installons donc à 13h45 dans la salle d'audience de la cour correctionnelle. Dans un premier temps nous attendons. Rien ne se passe, il n'y a personne. Après 20 minutes d'attente le juge lui-même vient nous informer qu'il y a du retard dans les comparutions et que la séance commencera dans 15 minutes. Il s'excuse pour ce désagrément et retourne à ses affaires. J'ai été très étonné que le juge en personne se déplace pour nous en informer, j'ai trouvé cela très aimable de sa part.

Lorsque les comparutions commencent nous avons droit à plusieurs types d'infraction : détention et consommation de cannabis avec récidive, conduite sans permis de conduire, détention d'arme blanche et d'arme à feu, outrage à agent pénitentiaire, violence conjugale. Je pense que je n'oublie rien.

Le point très intéressants lors de ces 3h dans le tribunal est que les élèves ont été "choqués" de voir un prévenu arriver menotté, encadré de deux policiers, être placé dans une cage en verre. Les élèves n'ont par contre pas compris pourquoi on arrête des gens pour possession de cannabis, ils ont encore du mal à comprendre que le cannabis est un stupéfiant, donc illégal.

Les élèves ont été très intéressés mais ont eu également beaucoup de mal à comprendre tout ce qui était dit. En effet les juges, le procureur, les maîtres et l'huissier utilisent un langage qui est tout de même assez compliqué pour des élèves de cet âge. Ma collègue d'allemand et moi avons pu constater leur intérêt par le silence pendant les audiences puis par les nombreuses questions pendant les courtes pauses entre deux jugements.

Je pense toutefois qu'une réexploitation de tout cela sera nécessaire pendant les cours d'éducation civique, malheureusement tous les enseignants de cette matière n'iront pas à ces sorties et ne pourront pas parler exactement de ce qui a été vu. C'est dommage.

Je terminerai ce post sur une petite anecdote qui me fait maintenant sourire. Pendant une des pauses entre les audiences, je surprends trois élèves en train de mettre de la gomme à mâcher dans leur bouche et se mettre à mastiquer. Je les arrête de suite en leur faisant remarquer le manque de savoir vivre que cela montre, mais ils me contrent en me faisant remarquer qu'une des accompagnatrice est également avec une chewing-gum dans la bouche. Alors que j'hésite sur la démarche à suivre, un autre élève me fait remarque que le procureur est également en train de mâcher comme un chameau avec sa cannette de coca posée sur son bureau... Bon d'accord, vous pouvez mâcher, mais soyez plus discrets que le procureur !

lundi 16 novembre 2009

Et de un !

Et voilà, le premier cas de grippe A dans le collège est confirmé. Mais ce qu'il y a d'encore plus intéressant c'est que c'est un des élèves dont je suis le professeur principal. J'ai toujours eu beaucoup de chance.

vendredi 13 novembre 2009

Un retour aux sources

En lisant ce titre on pourrait se dire que je vais parler ici du retour dans les établissements de ma scolarité, mais ce n'est pas tout à fait de cela que je vais parler ici.

Mercredi dernier, profitant du jour férié, j'ai décidé d'organiser un restaurant avec mon maître de stage de l'année dernière, S-Prof, ainsi qu'un collègue de mon lycée que j'apprécie particulièrement, D-Prof. Ainsi nous nous sommes retrouvés lors d'une soirée très sympathique.

J'ai été particulièrement ému de les revoir en personne. Bon c'est peut-être un peu niais de ma part, mais j'ai passé de très bons moments l'année dernière. On a pu discuter de nombreuses choses : ce qui a changé au lycée, ce que je vis dans mon nouveau collège, ce que l'on fait de nos années, et ce que l'on compte faire plus tard.
Je vous donnerais bien le menu de mon repas, malheureusement ayant mangé des mets locaux il vous serait trop facile de savoir dans quelle académie je vis.

Après cette excellente soirée j'ai décidé de profiter de mon court séjour loin de chez moi pour passer également au lycée. Ainsi le lendemain à 9h, je débarque aux sources de mon métier d'enseignant. Je passe donc dire bonjour au laboratoire de physique, au laboratoire de chimie, au laboratoire de sciences de la vie et de la terre. Puis la récréation arrive. Je n'avais pas prévu d'aller chercher mes anciens élèves, mais D-Prof m'a dit qu'il serait bête de passer à côté. Et j'ai donc suivi son conseil.

Arrivé dans la cour, je croise une de mes élèves qui appelle les autres en gueulant. Plusieurs élèves foncent vers moi et se jettent dans mes bras en poussant des cris. Les surveillants arrivent pensant qu'il y a un problème. En deux minutes presque tous mes élèves sont là, autour de moi, me demandant ce que je deviens, si je me plais dans mon nouvel établissement, si je compte revenir dans le lycée. J'ai été très touché de cet accueil très chaleureux. La récréation touche à sa fin, mais les élèves refusent de partir en cours. Les surveillants s'énervent et il faut que je râle et que je parte me "réfugier" en salle des professeurs pour qu'ils s'en aillent. Je remonte au laboratoire de sciences où je reçois un coup de fil d'un collègue : des élèves qui étaient en travaux pratiques et qui ne m'ont pas vu me demandent de passer dans la salle. Les nouvelles vont très vite. Je suis donc passé également voir ces cinq élèves qui m'ont tout de même salué avec un peu plus de décence.

Après cela j'ai repris le chemin du retour. Le chemin que je faisais à pied tous les jours. J'ai retrouvé ma voiture. J'ai repris la route. Je suis rentré dans mon nouveau chez moi. Et finalement ça va être cela pendant encore quelques temps, à aller d'établissement en établissement.

Bien que je pense qu'aucun de mes élèves n'aient l'occasion de lire ce message, je les remercie tous. Vous m'avez vraiment ému ce jeudi matin. Merci encore... et pensez à être gentil avec vos nouveaux professeurs.

dimanche 8 novembre 2009

Un peu de culture

Ce post n'a absolument aucun rapport avec mes cours, mais plutôt avec une discussion que j'ai eue avec un de mes collègues fumeur.

Tout le monde dit "une clope" et pourtant dans de nombreux livres que j'ai lus on voit écrit "un clope", particulièrement dans les livres traduits. Mais alors ce mot est-il masculin ou féminin ?

D'après mon dictionnaire il existe deux sens au mot clope. Le premier sens de ce mot est masculin. UN clope est le mégot d'un cigare ou d'une cigarette. Le second sens de ce mot est féminin. UNE clope est un synonyme de cigarette.

Voilà un mystère éclairci.

Je vous rappelle que fumer est mauvais pour la santé et qu'il est vivement déconseillé de s'adonner à ce vice. Sur un plan plus personnel je ne fume pas et je peux même me vanter de n'avoir jamais essayé, ne serait-ce que de "tirer une taffe" (mot féminin du langage familier signifiant une bouffé de cigarette, ce mot dérive du mot argotique "taf" signifiant la part d'un butin).

Vaincu par un élève

La reprise est consommée, le retour au travail et le plaisir de revoir ces chers élèves. Globalement tout s'est bien passé et je suis content de cette reprise.

Malgré tout je me suis retrouvé devant une situation inédite et face à laquelle je n'ai pas su réagir. Je faisais mon cours avec les quatrièmes, tout se passait bien, et j'avais réussi à capter leur attention avec un exemple amusant et coloré. Dans cette classe il y a un élève qui va bientôt passer en conseil de discipline pour violence physique et insolence répétée. C'est un élève que je n'arrive pas du tout à gérer et que j'ai donc décidé d'ignorer complètement car il m'épuise moralement. En début de cours il avait déjà commencé à m'énerver. Alors que les élèves écrivaient la correction d'un exercice, lui me regarde droit dans les yeux avec un sourire jusqu'aux oreilles et fait semblant d'écrire de façon très visible. Lorsque je m'approche et que je vois qu'il n'y a rien sur son cahier il me dit : "Mais monsieur vous allez trop vite, je ne peux pas tout écrire". N'ayant pas envie de me lancer dans une bataille aujourd'hui je demande à la classe si quelqu'un d'autre n'a pas eu le temps d'écrire, et voyant que tout le monde y est parvenu, je continue comme si de rien n'était.

Ce n'est que vers la fin du cours que je me suis retrouvé bloqué. Les élèves trouvent la conclusion à une expérience et on l'écrit au tableau. Là dessus l'élève en question intervient et dit que ce que j'ai écrit est faux. Je regarde donc mon tableau et ne voyant pas d'erreur je lui demande d'argumenter. Et là tout simplement il me dit "ben c'est faux, c'est tout". Je reprends donc la conclusion avec les élèves mais seul lui s'y oppose. J'essaye de continuer mais il intervient de nouveau, je lui demande d'arrêter, les élèves lui demandent de se taire également, puis il me regarde avec son éternel sourire de "faux-cul" et me dit : "Bon très bien, j'irai tout de même demander à un autre professeur, parce que j'ai des doutes".

Dans ces cas-là que faut-il faire ? Il m'a clairement remis en cause et a refusé d'écouter les arguments. Le seul but de cette manœuvre était clairement de me déstabiliser, occupation qui l'amuse au plus haut point il faut croire. Les élèves ont certes été d'accord avec moi, mais je suis cependant bien gêné car il a tout de même réussi à avoir le dernier mot. Je me demande vraiment si j'aurai dû faire quelque chose de particulier.

mardi 3 novembre 2009

La pédagogie

Hier, alors que je faisais une promenade et que la pluie me forçait à ranger mon livre, je me suis fait la réflexion suivante : quelle pédagogie faut-il avoir lorsque l'on est enseignant ?

Depuis que je suis devenu professeur, j'ai eu droit à tout un tas de "solutions" pour être un bon pédagogue et pourtant aucune ne me satisfait complètement. Je pense que cette réflexion peut se résumer par ceci : est-il plus facile d'enseigner quelque chose de dur à un seul élève ou bien d'enseigner quelque chose de simple à plusieurs élèves simultanément ? Je me trompe peut être mais je pense que cette seconde solution est plus difficile.

Avant de donner des cours à des classes entières j'ai fait pendant plusieurs années du soutien scolaire et de la préparation au baccalauréat. Au cours de ces séances en tête à tête j'ai eu l'occasion de tester plusieurs images, plusieurs façons d'aborder les problèmes, autant de chemins différents qui m'ont permis de "voir" ce qu'est la pédagogie. Là où tout devient intéressant c'est que les clefs que j'ai trouvées pour passer les verrous intellectuels de mes élèves ne fonctionnent pas tout le temps. Finalement un enseignant devient d'autant meilleur qu'il a de clefs à tester lors de ses cours.

Pour rester dans la métaphore des clefs, je dirai qu'une de mes interrogations actuelles concerne quelle clef je dois trouver. Est-ce celle qui permet de passer les verrous d'un maximum d'élèves ou bien celle qui va fonctionner sur les plus faibles ? Après en avoir parlé à certains de mes collègues actuels, il faudrait chercher celle qui est utile pour les meilleurs, mais cette façon de voir les choses ne me convient pas du tout.

J'en suis donc là dans mon métier, à chercher à posséder un trousseau le plus complet possible. Chaque classe étant différente, une fois que j'aurai identifié le mode de fonctionnement du plus grand nombre je saurai faire sauter un à un les verrous intellectuels. Mais alors que ferai-je des élèves qui resteront hermétiques à mes cours ?

Pour finir sur cette réflexion, je pense que les élèves les plus doués ne sont pas ceux qui comprennent forcément le plus vite ou le mieux, mais se sont plutôt ceux qui possèdent le plus grand nombre de verrous pour un même problème. Ainsi quelque soit le média par lequel le cours est véhiculé, ces élèves sauront en utiliser les clefs. C'est donc, selon moi, non pas les élèves les plus doués qui vont modeler le cours à leur image, mais bien ceux qui fonctionnent d'une seule manière.

lundi 2 novembre 2009

La Marseillaise

Actuellement on parle beaucoup du débat sur "qu'est-ce que c'est qu'être français". Parmi toutes les réponses que l'on pourrait trouver telles que manger du saucisson, porter un béret ou boire du vin, on trouve également notre hymne national.

En effet le gouvernement se demande si le fait de donner à chaque jeune l'opportunité de chanter une fois par an la Marseillaise ne permettrait pas de renforcer la fierté d'être français. Loin de moi l'idée de lancer un débat sur ce sujet, j'ai pour ma part des opinions bien arrêtées et je pense que je dois laisser mes opinions dans les coulisses de ce blog.

Bref, je veux donc en venir à un point qui est très instructif. Qui connait les paroles de la Marseillaise ? Je veux bien que l'on fasse chanter les élèves, mais je ne connais pas les paroles. Tous les gens à qui j'ai demandé s'ils connaissaient le texte de notre hymne nationale m'ont répondu "oui", mais n'en connaissaient en fait que le premier couplet.

J'ai donc cherché les paroles de le Marseillaise, et je les ai trouvées sur le site de l'assemblée nationale. Je suis formel, je n'ai jamais eu ce texte sous les yeux. Je ne l'ai jamais appris lors de ma scolarité et j'imagine que c'est le cas de beaucoup de monde.

Je vous encourage donc à commencer à apprendre ce texte car il semble que l'on ne soit pas français si on ne le connait pas...

Je rappelle en outre à tous les enseignants que connaître les paroles de notre hymne national fait partie des acquis obligatoires de fin du collège (pour se convaincre de cela il suffit de se référer au texte du socle).

Alors commençons déjà par apprendre le texte nous-même, puis on pourra le faire réciter à nos élèves au début de chaque journée.

Martin Vidberg

J'ai ajouté dans le bandeau à droite du blog les liens de deux des blogs de Martin Vidberg. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous conseille de réparer rapidement ce manquement.

Je suis ce qu'il fait sur le net depuis déjà quelques temps. Cet été Y-fan m'a offert une de ses bandes-dessinées Le journal d'un remplaçant que j'ai particulièrement aimé. Je l'avais déjà feuilleté chez un ami, mais je n'avais pas pris le temps de le lire complètement, ce qui a été corrigé il y a peu.

Parmi tout ce que l'on peut trouver de Vidberg sur le net ou dans ses bandes-dessinées, on trouve des histoires ou des anecdotes concernant son métier, ainsi que des versions "patatisées" de l'actualité.

Je ne vous en dis pas plus. J'aime beaucoup ce que fait Vidberg et je vous encourage à vous y intéresser.