samedi 27 décembre 2008

Les avantages des enseignants

Parmi les nombreux avantages que les enseignants ont il y en a un que j'ai utilisé il y a peu.

Avec les vacances j'ai enfin pu prendre le temps d'aller visiter le musée du quai Branly consacré à l'art premier. En allant au musée je regarde les tarifs et je vois que c'est gratuit pour moi. De plus les billets s'achètent avant le musée lui-même, et comme il suffit de montrer sa carte pour enter, je n'ai même pas eu d'attente.

Pourquoi les enseignants ont-ils accès à la plupart des musées gratuitement ? Bon je peux comprendre qu'un musée d'art soit ouvert à un enseignant en art plastique. Moi même j'ai beaucoup appris en visitant le musée des arts et métiers. Certes il est utile d'avoir une culture générale, mais pourquoi seuls les enseignants en profitent-ils alors ?

Enfin c'était juste une réflexion, je ne vais pas me plaindre, j'adore les musées.

jeudi 18 décembre 2008

Grève, ou pas grève ?

Avec la "réforme Darcos", de nombreux mouvements de grèves ont vu le jour. Je parlerai plus tard de la réforme elle-même, mais ici je voulais juste parler du mouvement de grève.

Je suis stagiaire et de ce fait ais-je le droit ou non de faire grève ? Lors d'une séance disciplinaire à l'IUFM on nous a dit qu'il était très mal vu de faire grève et que cela pouvait jouer contre nous lors de la titularisation. De même un de mes amis m'a dit penser qu'il était interdit aux stagiaires de faire grève.

Or lors de ma précédente séance professionnelle à l'IUFM on nous a fait remarquer qu'il y avait peu de grévistes parmi les stagiaires de cette année. Naturellement j'ai mis les deux pieds dans le plat et j'ai raconté ce que l'on nous a dit dans l'autre formation IUFM. C'était marrant de voir la colère apparaître dans les yeux de notre formatrice.

Elle nous a dit qu'elle n'était au courant de rien, et que personne n'aurait dû nous dire quelque chose de la sorte. C'est marrant comme on a deux messages différents. J'ai donc répondu à notre chère C-IUFM que je jouais au faux-cul cette année et qu'en aucune façon je ne sortirai du droit chemin.

Donc finalement Y-Prof est l'élève (presque) modèle. Il écoute tout ce que dit notre chère B-IUFM, que je surnomme en secret "sainte B", pour le côté sacré de ses dires. Alors maintenant continuons à être un bon professeur, l'année prochaine je pourrai être aussi un bon citoyen.

mardi 16 décembre 2008

C'est parti

L'année de stage se décompose en plusieurs types de formations. En plus du stage en responsabilité, c'est-à-dire les cours en lycée pour ma part, et des cours aux deux IUFM, on a un second stage. Ce stage en accompagnement consiste à prendre en main des classes déjà "maîtrisées" et à faire les cours.

Lorsque le premier stage est en lycée, le second est en collège et vice versa. Donc pour ma part je suis allé observer mes premiers cours de collège aujourd'hui. Mon nouveau tuteur, M-Prof, est très gentil et assez marrant. J'ai donc assisté à un TD d'électricité sur l'oscilloscope pour des classes de troisième.

J'ai été très étonné de voir deux choses qui m'ont particulièrement frappé. Tout d'abord le bruit constant qu'il y a au collège. Pas que dans le cours, mais dans l'établissement en général, c'est très fatiguant. La seconde chose qui m'a frappé c'est les nombreuses répétitions que M-Prof a fait durant le cours. Et effectivement les collégiens n'écoutent rien... donc il faut répéter.

J'ai donc déjà observé deux heures de cours et j'en suis content. Dès jeudi j'irai observer la classe que je prendrai en main d'ici quelques temps. On va voir à quoi ils ressemblent et comment ils se comportent en cours. Il va falloir aussi que je commence à apprendre les prénoms de ces petits-là.

En tout cas voilà une nouvelle aventure qui commence. Eh oui je vais pouvoir faire des représentations dans un tout nouveau cadre, le collège.

dimanche 14 décembre 2008

Le cahier bleu

Mon tuteur doit rendre le jeudi qui arrive un compte rendu sur mon travail. Il doit informer l'IUFM de mes aptitudes de professeur, si j'évolue, si je stagne, si j'ai une chance de devenir moins mauvais en gros. Mais naturellement il ne peut pas se souvenir de toutes les séances qu'il est venu observer. Il y a donc le cahier bleu.

Au début de l'année S-Prof est venu me voir en cours avec un petit cahier de couleur bleue dans lequel il a écrit durant toute la séance. En fait à chaque fois qu'il m'observe (en cours j'entends) il note dans un cahier la description de mon cours. Il y a donc ce que je fais comme cours, comment sont les élèves, et les points positifs et négatifs. Par exemple "Bon déplacement de Y-Prof dans la salle", ou "Y-Prof interroge nominativement les élèves, c'est bien", ou encore "Y-Prof ne reprend pas l'élève qui a lancé un stylo" (ça c'est un point négatif).

Ainsi à la fin de la séance je peux relire à tête reposée ce que S-Prof a pensé de ma séance, mais aussi savoir ce que j'ai à en dire moi-même. Il y a beaucoup de choses que je fais de façon inconsciente et c'est parfois troublant de lire des choses que l'on a absolument pas réalisé pendant le cours. Je trouve que c'est une méthode efficace de travail.

Maintenant il ne reste plus qu'à attendre le verdict de jeudi. Peut-être même que je lui donnerai le lien de ce blog quand il aura signé l'évaluation.

mardi 2 décembre 2008

Un échec

Hier, j'ai présenté un TP à mes élèves. Le premier TP du nouveau thème de physique. Et je pense que ce fut le drame. Je m'explique.

L'introduction d'une nouvelle notion, telle que la force dans le cas présent, nécessite une préparation scrupuleuse. Habituellement pour préparer un TP je m'appuie sur les conseils de mes amis, sur des discussions avec mes collègues de promotion, mais aussi avec les directives de mon tuteur.
Or pour ce TP je n'ai eu aucune de ces trois aides. J'ai donc créé tout tout seul. J'ai essayé de prévoir comment il fallait présenter les nouvelles notions, comment intéresser les élèves, comment rendre mon cours compréhensible.

Il est vrai qu'avec ma visite je n'ai pas consacré le temps que j'aurais dû à cette séance sachant que j'ai été malade le week-end dernier, et que donc je n'ai vraiment pas travaillé. Cependant comme le dit tout le temps B-IUFM, ma formatrice principale, "il faut donner le meilleur à nos élèves". Je n'ai donc aucune excuse.

Pour couronner le tout, mon tuteur était venu observer ma séance. Alors entre le manque total d'autorité dont j'ai fait preuve, l'approche complètement ratée de la notion et enfin le fait que plus je voyais le temps passer plus je voyais ma séance sombrer, je suis sorti déprimé.

Je ne sais pas s'il l'a fait exprès mais il a "oublié" de parler du TP lorsque l'on s'est réuni le lendemain, et il a fallu que j'aborde le sujet moi-même. Il a alors parlé des problèmes de ma séance mais en faisant preuve de beaucoup de tact.
Il m'a présenté tous les points négatifs, un par un, mais sans aucun jugement de valeur. J'aimerais bien connaître le fin fond de sa pensée sur cette séance.

Peut-être ai-je une vision trop sombre de la situation, mais pour moi c'est le premier vrai échec de cette année.

Espérons qu'il sera le seul...

La première visite

Voilà ma première visite finie. En bilan je pense que cela s’est bien passé, mais il faudra attendre le compte rendu de J-IUFM pour en être sûr.

J'arrive au lycée à 7h20 afin d’avoir bien le temps de tout préparer. Naturellement malgré l’heure matinale, les deux photocopieuses sont prises. J’attends patiemment qu’une d’elles se libère. Une femme est en train de râler contre la photocopieuse parce que le papier n’arrête pas de bourrer la machine, et sur l’autre un homme fait des tests de mise en page. Je bous intérieurement, mais bon j’ai encore du temps.

À 7h35 j’ai enfin une photocopieuse. En cinq minutes tout est prêt et je fonce au troisième étage dans ma salle. Naturellement le vidéoprojecteur est bien là, mais il n’est pas installé. Je commence donc à tout préparer quand j’ai l’idée de regarder mon portable pour voir que j’ai loupé un coup de fil de numéro inconnu quelques minutes plus tôt. Je rappelle en présumant que c’est J-IUFM, et effectivement c’était lui. Il s’est fait jeter à l’entrée du lycée (eh non on ne peut pas garer sa voiture à l’intérieur de l’établissement si on n’y travaille pas). Il a trouvé une place un peu plus loin dans la rue, et il arrive au lycée. Comme il ne connaît pas l'établissement je me propose d’aller le chercher à l’administration.

À 7h45 je suis de retour dans ma salle avec J-IUFM que j’installe tout au fond. Je lui apporte tous les documents dont il pourrait avoir besoin et je retourne à mon vidéoprojecteur qui ne marche apparemment pas. Je m’excuse auprès de mon « invité » et je fonce chercher mon tuteur pour de l’aide. Ça tombe bien il venait dans ma salle pour saluer mon superviseur et il me montre donc le bouton du portable qui permet de tout faire marcher avec une simplicité déconcertante.

Me voilà fin prêt… enfin presque. Je sors les documents, je règle l’angle et la netteté de la projection, je souffle un bon coup. Ça sonne et c’est parti pour le spectacle.

J’avais tout préparé, prévu les réponses des élèves, varié les activités, minuté ma « représentation ». Naturellement les élèves qui me gênent habituellement continuent, j’essaye de les gérer mais je finis par laisser faire vu que je suis trop concentré sur mon cours. Je sais que cela va m’être reproché, mais mon cerveau est concentré sur d’autres fonctions. Le cours passe vite, les animations plaisent, j’ai de nombreuses questions, je sens que les élèves s’intéressent. Il faut dire que j’ai vraiment tout prévu pour les captiver un maximum.

Enfin la sonnerie de fin retentit. Je donne les exercices supplémentaires aux deux élèves qui n’avaient pas fait leurs devoirs. Je parle avec une élève qui va être absente au prochain devoir surveillé afin de trouver un nouveau créneau, et je discute avec un élève toujours absent qui recommence à venir à mon cours. J-IUFM semble apprécier le suivi et l’écoute que j’offre aux élèves.

Je range rapidement la salle en m’excusant car j’ai cours dans moins d’une heure. Puis je vais m’installer à côté de mon superviseur pour notre « discussion ».

Tout d’abord il me fait remarquer que dans la précipitation du matin je me suis trompé de cahier de texte, et que j’ai pris celui d’une autre classe. Ça commence bien…

Il me reproche de ne pas avoir donné mes progressions sur trois semaines comme demandé à l’IUFM. Je lui montre que je les lui ai données en fait, mais il n’avait pas vu… Et là il s’étonne de voir que j’ai prévu sur 2 mois. Et oui je prévois, je suis un drogué de l’organisation.

Les points qui n’allaient pas dans les séances sont ceux auxquels je m’attendais. J’ai du mal à gérer les prises de paroles spontanées des élèves. Je menace mais je ne sanctionne pas assez, donc les élèves en profitent. Ce sont les points que me reproche aussi S-Prof.

Et par contre je reste sans voix par la suite. « Vos documents sont excellents, pas une seule faute. Vous avez captivé vos élèves et vous avez respecté les consignes de l’IUFM parfaitement. Les élèves sont complètement acteurs de votre cours… et justement ils le sont trop. On a l’impression que c’est eux qui font le cours. En fait vous suivez trop les consignes de l’IUFM. Il y a des moments où les élèves doivent être passifs. »

Alors là je suis épaté. On nous « gonfle » depuis le début de l’année justement pour que l’on fasse exactement ça. J’ai tout préparé en vue de ce résultat et ça ne leur plait pas… Lorsque j’en ai parlé à S-Prof après la séance, il m’a dit qu’il n’avait jamais entendu cela et que franchement il trouvait que ça devenait n’importe quoi.

Depuis ce moment j’ai bien entendu eu le temps de méditer sur tout cela. Je crois que je commence à comprendre ce que voulait dire J-IUFM. Je pense qu’en fait en les stoppant de temps à autre pour, par exemple, les faire écrire, pour les forcer à suivre mon esprit et non plus le leur, ils sont obligés de se calmer et donc je raffermis mon autorité. Mais est-ce bien vrai ? En tout cas c’est vraiment n’importe quoi.

En bilan il ne m’a pas dit si mon cours lui convenait ou pas. Il a juste dit les points positifs et négatifs. J’ai senti qu’il était satisfait, mais bon je peux me tromper. Il a terminé l’entretien avec 10 minutes de retard par la question : « Et finalement le boulot vous plait ? »

Et j’ai répondu honnêtement : « J’adore ce que je fais. »

Je suis arrivé à mon cours suivant bien en retard, avec mes élèves déçus que je ne sois pas absent. J’ai fait mon cours un peu dans un autre monde puis je suis rentré chez moi content et épuisé. Prêt à continuer mes préparations car bientôt j’aurai moins de temps, beaucoup moins de temps.